21. Un Noël déprimant

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*Kono*

Le soleil était lumineux aujourd'hui, dommage qu'il soit déjà en train de disparaitre. Je regarde dans la rue et j'observe les passants. Il y a un musicien au coin qui chante des chansons de Noël avec une guitare. Les gens déposent de temps en temps des pièces, certains s'arrêtent pour chanter avec lui.

Les gens se traversent en se souhaitant un joyeux Noël. C'est la seule période de l'année où ce quartier rayonne et sors de son état lugubre. Tout le monde est joyeux, même les gangster font des dons.

Mais moi je me sens seule. Vide. Abandonnée à moi même. Déprimée.

Amy est venue passer la journée avec nous. Ma mère et elle depuis le matin tentent aussi bien que mal de me rendre joyeuse et me faire rire. Honnêtement j'apprécie leur geste, mais je n'ai aucunement envie de sourire. On dirait que ça m'est tellement difficile que je n'arrive même pas à le faire. Ma mère n'arrête pas de me répéter que ce n'est pas bien pour le bébé de rester tout le temps triste. Je me rappelle encore cet après midi où je suis rentrée en pleure chez moi.

Je me demande comment j'avais fais pour conduire ma moto jusqu'à chez moi avec ces larmes pleins les yeux. Je lui avais tout raconté depuis le début. Elle était restée silencieuse et elle m'avait pris dans ses bras. Je n'ai pas voulu en reparler et elle n'avait pas évoqué le sujet.

- Ma chérie.

Je me retourne et vois ma mère qui me sourit.

- Tu ne viens pas ouvrir ton cadeau?

- J'arrive maman.

Je me lève du tabouret et quitte à la fenêtre. Elle me prend par la main et m'emmène sous le sapin où Amy nous attendait.

Il me manque. Je sais c'est con, mais il me manque. Je ne sais pas exactement ce qui me fait le plus mal : le fait que j'ai été accusée à tort ou alors le fait que ce soit lui qui le fasse. J'avais vu du dégoût dans son regard. J'ai été anéantie de constater qu'il ne me faisait pas assez confiance pour écouter ma version. Qu'il ne m'aimait pas assez pour me croire. Mais moi je l'aime toujours. Très fort. Et cet embryon que j'ai en mon sein me rappelle tous les jours l'erreur que j'ai faite. Si seulement j'avais écouté ma mère.

- Tiens, ça c'est pour toi.

- Maman tu n'aurais pas dû. Je m'en veux vraiment de ne pas avoir acheté des cadeaux pour vous.

- Ce n'est pas grave. Un sourire me suffira. Dit Amy en me serrant contre elle.

J'ouvre le cadeau que m'a mère m'a offerte. C'est une photo dans un cadre. Un homme, la trentaine environ, tiens une petite fille dans ses bras en souriant tendrement, le regard rivé sur elle. Je reconnais ce sourire et je me souviens de lui chaque fois à la sortie des classes. Je me souviens de ce sourire à Noël, lors des anniversaires, lors des jeux dans le jardin. Une larme coule sur ma joue.

- Je l'ai retrouvé la semaine passée dans mes affaires que j'avais entassé sous le lit. Tu n'avais que quelques mois.

- Merci maman. C'est le plus beau cadeau que j'ai jamais eu. Je souris, je l'embrasse et pleure, c'est déjà une habitude.

- Ah le voilà mon cadeau. Dit Amy en me voyant sourire. Tiens, ton cadeau Konoa. Elle me sourit et me tend une feuille de papier.

- Drôle de cadeau. Je regarde le papier en question, en lisant ce qui y est inscrit.

Je la regarde et regarde de nouveau le papier.

- Il n'est pas trop tard tu sais. J'ai toujours su que tu voulais faire Droit. Tu commences en Janvier. J'ai déjà tout payé et ne t'inquiète pas, mon salaire me le permet amplement et tu n'as pas besoin de me rembourser.

KonoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant