4. Le frère cadet

370 26 0
                                    

Il a un corps splendide. Tout a été si lent, en l'espace de quelque seconde dans ses bras. Je revois encore les gouttes d'eau qui perlaient sur son corps. Putain que cet homme est beau. L'odeur de son gel de douche me heurte encore l'esprit, il sentait tellement bon. Si je m'étais rapprochée un peu plus, j'aurais pu sentir ses cheveux.

No!

Jamais. Plus jamais ce genre de penser. Ce n'est pas rationnel. J'ai déjà vu ça se produire avec une amie que j'ai perdu de vue, Claudia. Elle a commencé par avoir ces pensées sur son patron et puis c'est devenu autre chose. Et elle a été anéantie de chagrin. Je ne veux pas que celà m'arrive. Pas à moi. Mais après tout, fantasmer sur son corps ne veut pas dire que je l'aime. Loin de là.

Mais il en est hors de question! Mieux vaut prévenir que guérir.

- Pas à moi.

- Vous parlez toute seule? Me lança une voix qui venait d'entrée dans la cuisine. Une voix que je ne connaissais pas jusqu'ici.

Je me retourne et vois un jeune homme, penché sur le comptoir, les bras croisés.

- Je peux vous aider?

- Hmmm je ne crois pas non. Je passais par là et j'ai suivi une ravissante demoiselle parler seule. Je garde mon sérieux malgré son compliment et le regarde toujours confuse.

- Que faites vous ici?

- C'est à moi de vous poser la question.

- Eh bien comme vous le voyez, je travaille ici!

- On se calme, il se lève du comptoir en mettant les mains en évidence. Je cherche mon frère et il n'est visiblement pas ici.

- Votre frère?

- Ah oui c'est vrai, je ne me suis pas présenté. Henrique Santana, le dernier.

- Vous êtes le petit frère de monsieur Santana!

- Monsieur Santana? Wow il se prend vraiment au sérieux cet abruti.

- Ne raconte pas de bêtises Rick. Mon patron entre, dans la pièce, interrompant notre "causerie". Bonjour Kono.

- Monsieur. Dis-je poliment. Il s'approche de moi et je sens mon coeur commencer à battre tout à coup. Il me tend un petit appareil que je reconnais tout de suite.

- Je l'ai cherché partout. Merci monsieur.

- Vous l'avez laissé hier dans ma chambre.

Ah oui, lors de l'incident...

- Huh huh dans ta chambre? Quelqu'un m'explique? Réplique Henrique.

- Il n'y a rien à expliquer. D'ailleurs pourquoi tu perturbes mes employés?

- Je te cherchais dans ce labyrinthe. Et je suis tombée sur cette belle peau bronzée du Mexique.

- Je viens de l'Argentine. Repris-je en le corrigeant. Je vis l'ombre d'un sourire apparaître sur le visage de monsieur Santana.

- Maintenant sors de la cuisine. Gronda monsieur Santana en sortant de la pièce.

- A plus tard, Kono. Dit le cadet sur un ton dragueur avant de rejoindre son frère.

Incroyable. Pour deux frères ils sont très différents. Monsieur Santana, lui est droit et toujours sérieux par contre son frère à l'air de quelqu'un qui s'amuse et profite de la vie. Et même physiquement, ils sont différents, bien qu'ils aient la même couleur de cheveux et la barbe bien tracée, Henrique a un visage plus fin et moins carré. Mais il faut reconnaitre que monsieur Santana est le plus beau des deux.

- Je me demande parfois comment Monsieur Santana et son frère ont fait pour être si différents. Dit Maria en observant par la fenêtre de la cuisine, d'où on pouvait voir la grande maison et le jardin. Les deux frères étaient installés sur des transats.

- Ça peut arriver.

- Mais ils sont tellement opposés pour deux personnes qui ont grandi avec les mêmes parents dans le même milieu.

- La génétique. Dis-je en haussant les épaules.

- Et toi tu ne rentres pas? Il va bientôt se faire tard.

- C'est vrai. Ma mère doit déjà s'inquiéter. Je me lève et ramasse mon sac avant de sortir de la maison. Je fais un dernier signe à Maria et remonte doucement la petite allée.

Je croise les deux frères.

- Bonne soirée messieurs.

- Comment vas-tu rentrer? Demande Henrique.

- Elle a une moto. Répond mon patron sans même lever la tête.

- C'est à toi qu'appartient cet engin de suicide? Mais tu pourrais faire du mal à ce magnifique corps avec ce tas de ferraille.

- Ce tas de ferraille est tout ce que j'ai. Maintenant si vous voulez bien m'excuser. Je marche d'un pas rapide jusqu'au passage à côté de la maison et arrive à ma moto.

Ce tas de ferraille comme il l'a si bien dit est la seule chose qu'il me reste de mon frère. Et j'ai ne que foutre de l'avis d'un milliardaire qui peut s'offrir tout ce qu'il veut.

Arrivée chez moi, je gare ma moto dans le hangar de l'immeuble. Je monte lentement les marches les unes après les autres et finis par me retrouver chez moi.

- Mi corazon. Tu es rentrée bien tard aujourd'hui.

- Désolée Mama.

- Hey, ça va?

- Oui, j'ai rencontré le petit frère de mon patron aujourd'hui.

Il est encore pire que son frère. Pensais-je.

- Ah comme ça il a un frère.

- Oui, et même qu'ils sont pareils. Enfin si c'est pour mépriser les autres. Pensais-je de nouveau.

- Leurs parents doivent être fière d'eux.

- C'est clair.

- Moi aussi je suis fière de toi mi flor. Tu es encore toute jeune mais tu te débrouilles tellement bien. C'est vrai que la chance ne joue pas en notre faveur mais je t'ai toi et pour ça je remercie la Petite Vierge.

Elle me serre dans ses bras et me fait pleins de bisous.

- Viens. Allons manger.

KonoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant