*Paolo*
Je marche de long en large dans la pièce, paniqué. Je ne sais plus quoi faire, quoi dire. Pour une fois dans ma vie, je sens que je vais craquer. Tout est de ma faute, j'aurais dû la laisser tranquille. Tout ça ne serait jamais arrivé si j'étais resté à l'écart de sa vie. Je suis perdu, que vais-je devenir?
- Pourquoi tu gesticules autant? Sa petite voix murmure ces paroles et là, je sens un poids énorme qui se détache de moi.
- Tu es vivante.
- Mais bien sûr que oui, je me suis juste évanouie.
- On ne reste pas évanoui pendant plus de deux heures. Elle rigole et me prends la main.
- Tu étais inquiet?
- Le mot est bien faible. Dis-je en souriant. J'ai failli pleurer.
- Ça alors, j'aurais dû rester inconsciente plus longtemps dans ce cas. Juste pour voir ce miracle.
J'éclate de rire et la prends dans mes bras.
- Le bébé?
- Il va bien, les médecins ont dit que malgré les différents chocs que tu as subi il n'a rien eu. La rassurai-je.
- Henrique? Dit-elle inquiète. Dis-moi qu'il s'en est sorti, je t'en supplie.
- Il est bien plus coriace que ça pour mourir de cette façon. La balle est passée à côté et n'a touché aucun organe.
- Il est tenace hein. Rigola-t-elle.
- C'est peu de le dire.
Son sourire s'efface et elle serre ma main. Je devine tout de suite où elle veut en venir. Le médecin entre dans la pièce mais elle l'ignore.
- Elle s'en est sortie? Demande-t-elle, les larmes aux yeux. C'est dur mais il faut que je lui dise.
- Hélas non, les médecins ont tout fait. Elle est décédée pendant l'opération.
Elle commence à pleurer et me prends dans les bras.
- Je suis désolée, Paolo. Tout ça est de ma faute. Je ne voulais pas, mais elle allait tuer notre enfant si je ne le faisais pas.
- Chut, ce n'est pas de ta faute. Hey! Arrête de pleurer mon amour. Tu as fais ce qu'il fallait pour protéger notre enfant. Elle est allée trop loin et elle en a payé de sa vie.
- Je regrette tellement. Si je m'étais éloignée de toi, elle serait encore envie.
Je regarde le médecin qui me fait signe qu'il repassera.
- Non, ne dis pas ça. C'est moi qui suis venu jusqu'à toi. Ne culpabilise pas je t'en prie.
Je l'embrasse tendrement avant de m'allonger sur le lit et la serrer contre moi.
- Ne pleure plus mon ange. Il ne faudrait pas que notre enfant sente que tu souffres. S'il te plait, calme toi. Je caresse ses cheveux et y dépose de petits bisous.
Je sais que toute sa vie, elle va devoir vivre avec le fait qu'elle a tué quelqu'un. Elle en souffrira certainement pendant longtemps, mais je préfère qu'elle soit envie, que de devoir la savoir morte par ma faute.
Je sais, on pourrait me prendre pour quelqu'un de cruel, mais je ne regrette pas qu'elle soit envie plutôt que Ella. Je m'en voudrais toujours de l'avoir fais souffrir et qu'au final elle meurt par ma faute.
Le médecin finit par revenir et ausculte Kono avant de nous annoncer que tout va bien, le bébé et la maman n'ont rien à craindre.
Plus tard dans la journée...
*Kono*
Je cogne légèrement sur la porte pour attirer son attention. Il me regarde et sourit. Je fais de même.
- Ils t'ont enfin laissé te balader.
- Pas tout à fait. Dis-je en jetant un coup d'oeil à Paolo qui entre derrière moi. Celui ci sourit et me fait asseoir sur le lit de Henrique.
- Je vous laisse. Ne faites pas de bêtises les handicapés.
Nous rigolons à sa blague alors qu'il s'en va.
- Comment va mon héros?
- Eh bien, je ne suis pas encore mort. Il faut plus que ça pour me mettre à terre.
Je rigole le prends dans mes bras. Il gémit et je me rends compte que mon énorme ventre compresse l'endroit où il a reçu la balle.
- Oh désolée.
- Ce n'est rien. Lui aussi voulait participer au câlin.
Je souris et lui tape légèrement l'épaule.
- On m'a dit pour Ella. Tu tiens le coup?
- Non pas vraiment. Deux agents de police sont venus m'interroger tout à l'heure. Je soupire et caresse mon ventre. Je le vois souvent dans les films, mais je ne savais pas qu'on pouvait se sentir comme ça après avoir tué quelqu'un.
- C'est de la légitime défense.
- Oui. Mais je me dis que ça aurait pu finir autrement.
- Ouais t'a raison. Mais elle était devenue incontrôlable. Si tu n'avais pas été si courageuse, tous les trois nous serions restés.
Il me fait un sourire compatissant et me prends par l'épaule.
- Essaie d'oublier tout ça et occupe toi de mon neveu d'accord?
Je hoche la tête lui fais une bise.
- J'avais dis pas de bêtises. Lance Paolo en entrant dans la chambre, l'air blagueur.
- On ne faisait que se déclarer notre flamme et Kono compte m'épouser d'ici l'aube.
Nous rigolons tous les trois quand soudain je sens quelque chose qui tambourine à l'intérieur de mon ventre.
- Kono, ça va? Demande Paolo, alors que je souris. Le mouvement recommence.
- Il est en train de donner des coups. Dis-je toute enthousiaste.
- Qui ça le petit? Demande Henrique
- Qui d'autre? Demande Paolo de manière sarcastique.
- Touchez! Paolo ne se fait pas prier et ressent lui aussi les coups du bébé. Je prends la main d'Henrique et la pose sur mon ventre. Il me regarde et sourit, émerveillé lui aussi par ce qui se passe.
- C'est magnifique. Mon fils...
- C'est une fille. Lance Henrique.
- Tu es dans son camp hein. Eh bien on parie. Moi je dis que c'est un garçon et vous une fille. Si je gagne...
- Mais que faites-vous? Ça fait des heures qu'on vous cherche dans cette clinique.
Nous nous tournons et je vois Amy se précipiter sur moi, suivie de ma mère.
- Konoa! Comment tu vas mon amie? Le bébé? Vous n'avez rien j'espère.
- Calme toi Amy, nous allons tous bien. Répondit Henrique, presque agacée par l'inquiétude de mon amie.
- Toi aussi tu m'as manquée Henrique.
Je prends ma mère dans mes bras et me mets à pleurer. Elle aussi fait de même.
- Tout va bien ma chérie. Je ne me serai jamais pardonnée s'il t'était arrivé quelque chose mal à toi, ou à mon petit fils.
- Oh maman... soufflai-je entre deux sanglots
- Chut... mon bébé, je suis là. C'est fini.
Exactement, tout est fini.
VOUS LISEZ
Kono
RomanceEngagée comme ménagère dans le manoir des Santana, Kono se fait très vite remarquée par sa maladresse. Dès lors elle attire le regard de Paolo Santana le maitre des lieux qui va tout faire pour l'avoir. Cependant Henrique, le cadet de la famille n'e...