L'avantage d'être énormément connue, c'est de pouvoir être répondue avant même de poser des questions.
C'est ce qui se passe présentement à l'hôpital. À peine avions-nous les pieds dans le bâtiment que la réception appelait un infirmier qui nous conduit présentement à la chambre de notre fille. Len me tire la main. Je n'ai plus aucune force, je suis incapable de bouger de mon propre gré. Le blond devant moi marche pratiquement sur les talons de l'infirmier. Le pauvre employé n'a pourtant rien demandé.
Je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à Lenka. Que lui est-elle arrivée pour qu'elle se retrouve là ? Qu'avons-nous fait de mal ? Est-ce notre faute ?
Devant la porte, Len tourne rapidement la poignée et tire automatiquement la porte. Il entre dans la pièce en me tirant à l'intérieur, la main toujours dans la mienne. Dans la chambre, je laisse tomber sa main et me précipite au lit, là où Lenka a les yeux tout petits. Elle semble vouloir sourire malgré le masque respiratoire sur son petit visage. Sa main près de moi s'élève difficilement, je la prends donc sans hésiter dans les miennes, l'apportant près de mon visage. J'embrasse sa petite main.
Des larmes se forment sous mes yeux, mais je tâche de les oublier en portant ma main vers ses doux cheveux. Je passe mes doigts dans sa chevelure d'or, comme son père en souriant tristement.
- Maman est là, ma chérie.
Lenka s'efforce de sourire malgré tout, alors que Len vient se mettre de l'autre côté du lit. Il semble bizarrement calme, les yeux remplis de tendresse. Il regarde notre fille comme si elle était une pierre précieuse et lui offre un sourire des plus réconfortants. Il se penche vers elle pour lui déposer un petit baiser paternel sur le front. Il lui tire doucement une joue pour lui voler un rire, ce qui fonctionne parfaitement. Au coin de la pièce, je remarque enfin Rin, qui se ronge le pouce dans toutes les façons de le faire.
Nous échangeons un regard avant que je retourne mon attention vers Lenka, qui est un pitoyable état. La voir me fend le coeur, me déchire en deux, me poignarde profondément. Que suis-je sensée faire ? Rester là et attendre ? Il n'y a pourtant que très peu de choses que je puisse faire outre tenir compagnie à Lenka.
Si elle est pour rester longtemps ici, je devrais tout annuler. Je devrais mettre ma carrière sur pause. Ma fille est plus importante que ma carrière.
Je jette un regard avec Len, qui comprend le message silencieux que je lui envoie. Alors que je suis pour sortir de la chambre, Lenka prononce enfin une première phrase depuis notre arrivée.
- Maman, reste avec moi.
Sa voix est partiellement étouffée par le masque. Len se dépêche de rassurer la malade.
- Maman revient, elle doit régler quelque chose.
Lenka hoche faiblement la tête. Ça me fend le coeur qu'elle pense que je l'abandonne. Je sors de la chambre et me retrouve dans le couloir désert. Je sors mon téléphone portable et tape rapidement le numéro de mon frère. Quand il répond, j'essaie de garder mon calme.
- Mikuo, j'ai... une demande importante à te faire.
Ma phrase a été coupée d'un soupir. Ce soupir m'aidait à garder mon calme, mais Mikuo a détecté quelque chose.
- Qu'est-ce qui ne va pas, Miku ?
Je n'arrive pas à articuler une réponse.
- Est-ce que Len est avec toi ?
- Oui, dis-je en tremblant.
Je crois que j'ai sonné l'alarme en lui. J'ai d'ailleurs du mal à contenir mes larmes. Je renifle malgré moi, ce qui inquiète Mikuo.
- Où es-tu ? Je viens te chercher. Len va apprendre que ce n-
- Arrête, Mikuo, dis-je en pleurant. Ce n'est pas lui, le problème.
Je me mets à pleurer sans retenue au téléphone. J'entends mon frère tenter de me rassurer et à avoir des informations.
- Lenka est à l'hôpital.
J'entends la stupéfaction de Mikuo à l'autre bout du fil. Je dirige mon regard vers la porte de sa chambre, ma vision se trouble et je me laisse alors glisser le long du mur le plus près avant d'atterrir sur les fesses au sol. Je concentre toutes mes forces sur mon téléphone afin de ne pas perdre le contact avec mon frère. J'essaie alors de lui donner toutes les informations que je détiens.
Je lui dis qu'elle couvre un virus non contagieux, mais Ô horrible pour son jeune âge. Elle a besoin de transfusions de sang. Elle a perdu la majorité de son énergie, elle doit passer de nombreux tests et être branchée en tout temps à un soluté. Rin a appelé l'ambulance alors que la pauvre a fait une horrible chute de pression ce matin. Il paraîtrait qu'elle ne se sentait pas bien hier et qu'elle avait des nausées.
Je donnerais absolument tout pour sauver ma fille du malheur qui l'emprisonne.
- Miku, je suis désolé, je... Quelle est ta demande importante ?
Il en vient à l'important de mon appel.
- Annule tout ce que j'ai.
Mikuo ne répond plus. Pitié, c'est tout ce que je te demande. Je ne peux pas travailler dans de telles conditions. Accepte... Je veux que tu acceptes, c'est mon coeur qui le demande.
- D'accord, je vais annuler absolument tout. Je... Je ne vais rien dire à VOCALOID. Je vais leur dire que tu as besoin de temps et de ne pas t'embêter.
Je renifle sous mes pleurs.
- Merci beaucoup, Mikuo.
- Ça me fait plaisir, petite soeur.
Un sourire se dresse maladroitement sur mes lèvres alors que je lui pleurniche des paroles :
- Je t'aime, Mikuo.
- Je t'aime aussi, Miku. Prenez soin de vous et appelle-moi sans hésiter si tu as besoin de moi.
- Promis.
La conversation prend fin et j'essuie encore et encore mes larmes qui déferlent sur mes joues. Je me relève péniblement du sol et retourne à la chambre. En m'approchant du lit, je découvre que Lenka s'est endormie, son père lui jouant dans les cheveux. Les petites mèches de cheveux s'enroule autour de ses doigts en s'échappant rapidement. Elle respire doucement à travers le masque et Rin s'approche de nous.
- Retournez chez vous, je vais la surveiller. Si elle se réveille, je vous contacterai.
Len remercie sa soeur avant de me prendre la main. Malgré ça, je m'approche de notre fille, me penche et lui donne un petit baiser sur le front. Je murmure :
- Je t'aime, ma puce.
Et nous quittons la chambre. Je ne peux rien faire outre pleurer silencieusement contre le bras de Len. Nous tâchons de quitter les lieux sans attirer trop l'attention et quittons vers notre maison. C'est mon mari qui conduit, je ne suis absolument pas en état de réfléchir. Tout ça me bouleverse. Je ne sais pas où donner de la tête.
Une chose est certaine, c'est que je veux aider Lenka de toutes les façons possibles, coûte que coûte. Elle mérite d'être heureuse.

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Affrontons la vie { 4 }
FanfictionIMPORTANT : Ceci est le quatrième tome d'une série de fanfiction basée sur les Vocaloid. Je vous propose, si ce n'est pas déjà fait, de commencer votre folle lecture à partir du premier tome, «Reviens-nous...», facilement retrouvable sur mon profil...