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Le lendemain, Rin a laissé un message à Len disant que nous pourrions prendre congé de l'hôpital pour la journée. Elle dit que ça nous ferait du bien, à tous les deux.

Len a hésité, mais moi, j'ai accepté. Je voudrais aller voir VOCALOID, juste leur montrer que je vais bien. Il n'aurait même pas besoin que je me présente pour leur expliquer la situation, les médias s'en sont déjà chargé. Je crois simplement que le changement d'air me ferait du bien.

- Tu en es certaine ? m'interroge mon mari.

Pour toute réponse, je hoche positivement la tête. Dans la chambre, je décide de me vêtir d'une robe semi-longue bleue pâle. Len, qui veut quand même me voir, décide qu'il veut me brosser les cheveux. Nous sommes donc assis tous les deux sur le matelas de notre lit. Il passe la brosse dans ma chevelure, la démêlant. Parfois, il utilise ses mains, prétextant que c'est plus agréable.

Il a raison. Ses doigts dans mes cheveux ont toujours eu quelque chose de rassurant, de réconfortant, alors, je le laisse faire. Avec le temps, il en est même venu à apprendre à attacher mes cheveux. Il n'a pas eu trop le choix d'apprendre, surtout quand il redoutait le jour que sa fille demanderait que ce soit absolument son papa qui lui fasse sa queue de cheval. De toute façon, il avait déjà l'habitude avec Rin.

Quand c'est finalement arrivé, quel ne fut pas l'émerveillement de Lenka quand elle a vu la magnifique queue de cheval que Len lui avait fait. Elle a passé la journée à me montrer sa coiffure, toute fière de son papa. Ce dernier n'arrêtait pas de me jeter des sourires en coin totalement envoûtants à chaque fois qu'elle m'en parlait. Ça me faisait totalement fondre !

Sauf que mon truc, à moi, ce sont les deux couettes. Et Len ne me connaît que trop bien, c'est pour ça qu'il... Non, ça me tire trop, il ne peux pas faire de simples queues de cheval. Que fait-il ?

- J'ai terminé, annonce-t-il.

Je me lève rapidement et me dirige aux miroirs qui servent aussi de portes à notre grand garde-robe. Je découvre les tresses françaises qui traversent les deux côtés de ma têtes. Elles sont magnifiques ! Je les place à l'avant de moi avant de me tourner vers lui, souriant jusqu'aux oreilles.

- Tu es sublime, Ohime-Sama.

Voilà bien des années depuis la dernière fois qu'il m'a donné ce surnom de royauté. Ça me fait rougir. C'est le premier surnom qu'il m'est donné, et c'est toujours aussi magnifique à entendre. Je décide à mon tour de lui raviver les souvenirs en lui disant :

- Merci, Usagi.

Au surnom, il ne peut s'empêcher de mordiller sa lèvre inférieure. Le comparer à un lapin lui procure un effet qui ne changera jamais. Il a dû encore ressentir un drôle de frisson dans sa nuque. C'est là qu'il ressent tous ses frissons. Sa main se porte à sa nuque et il dévie adorablement le regard.

- Tu sais ce que ça fait comme effet, marmonne-t-il.

J'échappe un rire avant de le provoquer gentiment.

- Tu veux que je recommence, Usagi ?

- Miku...!

- Usagi~!

Il plisse les yeux sous la gêne, le rouge lui montant aux joues. Il se retient de dire autre chose. Je décide de m'approcher lentement de lui en abordant autre chose.

- Tu préfères peut-être... Senpai ?

- Pitié ! fait-il en tendant les bras vers moi.

Ses mains se ferment en poings avant de se rapprocher de lui-même. J'adore le déstabiliser, et je ne le fais pas souvent, alors le résultat est tout simplement addictif. Je recommence pour mon pur plaisir.

- Mais je croyais que tu aimais ça, Senpai, dis-je en me collant contre lui.

Mes mains se posent sur son ventre avant de monter tranquillement sur son torse et d'arrêter leur course à ses clavicules encore nues. Len n'a pas encore l'habitude de s'habiller le matin. Il préfère rester en jogging. En ce moment, je ne m'en plains pas, je peux jouer mon jeu à la perfection. Len est absolument à croquer.

- Senpai~, dis-je en étirant longuement le dernier son.

J'accompagne mon mot avec un regard insistant qui fait enfin craquer Len.

Ses deux mains se posent vivement sur mes joues et il me murmure dans une voix charmante :

- Si tu n'arrêtes pas immédiatement, je ne peux pas te dire ce qui se passera pas la suite.

Satisfaite, je m'éloigne de lui en allant prendre un chapeau blanc au ruban de la même couleur que ma robe. Il est grand, comme un chapeau de plage en été. Je le pose sur ma tête et salue tendrement mon homme avant de dévaler l'escalier pour partir à pied vers VOCALOID. Dehors, je prends une délicieuse bouffée d'air frais. L'air extérieur se fraye un chemin jusqu'à mes poumons et rafraîchit mes membres.

Je lâche un sourire et marche joyeusement vers l'édifice appartenant à VOCALOID. Quand j'entre, je vois des visages familiers. Ce ne sont pas tous qui me remarquent, mais quand ils me remarquent, ils se précipitent vers moi. Je me fais poser un tas de questions, que je tente d'éviter. Ils me posent des questions sur moi, sur Lenka... Je croule sous les interrogations, je me cache les oreilles avec les mains en essayant de me diriger vers le bureau d'accueil.

- Ok, lâchez Miku, vous avez autre chose à faire.

La voix forte et confiante d'Alys me ramène au confort. Tout le troupeau autour de moi se dissout et la chanteuse aux cheveux bleu nuit s'approche de moi.

- Heureuse de te revoir, Miku.

Le sourire qui se dessine sur le visage de la femme me rassure, ce qui me fait sourire à mon tour. Elle m'accompagne vers la secrétaire en me demandant ce que je viens faire ici. Je suis honnête avec elle, je ne sais pas trop finalement ce que je fais ici. Peut-être avais-je simplement besoin d'un changement d'air ?

- Alors j'ai quelque chose à te proposer, me dit-elle pendant que je prends mon badge en main.

- Je suis toute ouïe, je lui réponds.

- Tu voudrais venir voir notre étoile montante et lui donner des conseils ?

Il y a un bail depuis que j'ai fait quelque chose du genre. Habituellement, ça finit en interview sur moi. Ceux qui commencent à monter en popularité veulent tous savoir comment j'ai agi. J'ai beau leur dire mainte et mainte fois que c'est à eux d'affronter le coup de célébrité puisque c'est différent pour tout le monde, mais il n'arrive pas à comprendre.

J'accepte tout de même la proposition d'Alys. Nous nous dirigeons alors à l'ascenseur et nous allons à un étage supérieur, un étage réservé aux répétitions, les pratiques quoi. Alys est vraiment une fille sympa, jamais elle ne s'est mêlée de ma vie privée, à moins que je lui en ai parlé la première. Elle sait à quel point c'est sacré pour moi.

L'ascenseur s'arrête et les portes s'ouvrent. Nous traversons le couloir et entrons dans la troisième porte de gauche. Alors je pénètre dans la pièce, quelle n'est pas ma surprise de découvrir qui est l'étoile montante !

Affrontons la vie { 4 }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant