Affrontons la vie { 4 }

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Hurlements.

Poussière.

Douleur atroce.

Yeux fermés.

Mal de crâne.

Où suis-je ?

Mes paupières battent rapidement avant de se plisser douloureusement. Je crois que j'ai quelque chose dans l'oeil. Cependant, je réussis à garder les yeux ouverts. Je vois le ciel, bleu éclatant dans les ténèbres du soir. J'ai l'envie d'y tendre ma main. Malheureusement, je n'y arrive pas. Mes yeux parcourent le ciel à la recherche de ses secrets. Ma tête me semble si douloureuse. Pourquoi ai-je l'impression d'entendre comme dans une boîte de conserve ?

Un homme apparaît dans mon champ de vision, il semble paniqué et a un téléphone collé à son oreille. Il passe sa main devant moi et, remarquant mes yeux suivant son mouvement, il semble transmettre une réponse au téléphone, mais mon ouïe de boîte de conserve ne m'aide pas à le comprendre. Ou à l'entendre ? Peu importe... Je voudrais me lever, mais il me semble que le simple fait d'y penser me procure des douleurs lancinantes. Je n'ai même pas la force de bouger la tête...

Mes paupières sont lourdes... Je veux les retenir de se fermer...

Quand elles s'ouvrent de nouveau, mon ouïe va mieux, j'arrive à distinguer plusieurs voix.

- Madame Hatsune, pouvez-vous m'entendre ?

Ma tête se tourne vers ma droite. Je découvre une femme vêtue d'un uniforme mentionnant «Ambulancier». Mon coeur commence à s'accélérer. Qu'est-ce que cette histoire ?!

- Tout va bien, Miku Hatsune. Mon collègue et moi allons vous transporter à l'hôpital.

Je veux la croire avec sa voix rassurante... L'hôpital... Pourquoi ?! Ma tête joue du marteau-piqueur... Il y a un tambour dans ma tête. Que quelqu'un le sorte de là ! Je fronce les sourcils, je veux bouger !

- N'essayez-pas de bouger ! s'exclame la femme en me voyant. Bouger pourrait empirer votre état. 

Je sens mes yeux me picoter.

- Vous souvenez-vous ce qu'il s'est passé ?

Des larmes se forment sous mes yeux. Ce qu'il s'est passé ? Je croyais qu'on me le dirait... Pourquoi dois-je aller à l'hôpital ? Pourquoi je ne peux pas bouger ? Pourquoi ai-je si mal ?

- Ne vous inquiétez pas, dit-elle avant de se lever. Vous vous en souviendrez.

Toujours couchée, il me semble que l'on me transporte. Des murs apparaissent dans mon champ de vision. La femme grimpe sur quelque chose devant en fermant deux portes. Mon coeur bat la chamade. J'ai mal à la tête. Mes yeux veulent encore se fermer... Je voudrais être capable de les retenir.

Vide interstellaire dans ma tête. Rien ne me fait plus mal.

...

...

...

- Miku !

Comme une plainte déchirante, un coup de canon dans mes oreilles, j'ouvre les yeux en sursaut. Ma tête semi-relevée à cause de cette civière malchanceuse, je balaie l'endroit.

Murs blancs.

Plancher blanc.

Plafond blanc.

Néons douloureusement blancs pour mes pauvres rétines sensibles, je plisse les yeux. J'entends beaucoup trop de voix. Je n'arrive pas à me concentrer sur rien. J'ouvre mes paupières et découvre l'agitement qui se déroule au loin, alors que je m'éloigne. Je crois discerner des pleurs, des cris de rage. J'entends courir et effectivement, quelqu'un court... dans ma direction.

- Miku !

Rattrapé par des employés, il arrête de courir. Son bras est tendu vers moi et il rétrécit alors que je m'éloigne encore de plus en plus. Pourquoi je veux tendre mon bras et attraper sa main maintenant si loin de moi ? Pour ai-je si mal ? Pourquoi suis-je à l'hôpital ? Que s'est-il passé ? Que se passe-t-il ?

Tant de questions, aucune réponse.

Tant de douleur, aucun soin.

Tant d'incompréhension, aucune compréhension.

Le tambour dans ma tête me détruit le crâne. Mon coeur veut sortir de ma poitrine.

Qui est cette personne qui vient d'arriver tout au fond du couloir ? Approche, je veux réussir à discerner certains de tes traits.

Pourquoi mon coeur ralentit la cadence...?

- Miku !

Même le tambour se dissipe...

- MIKU !

Le noir se propage...

°Point de vue extérieur°

Alors qu'une civière transportant la célébrité aux cheveux turquoises s'éloigne aux urgences, au loin, un homme aux yeux troublés par les larmes cherche à s'approcher de la chanteuse. Il tente de se débattre en hurlant le nom si populaire. Il veut la serrer dans ses bras, l'embrasser. Il ne peut rien faire, elle va bientôt passer les portes battantes menant à la salle d'urgence.

- Veuillez-vous calmez, monsieur.

- Laissez-moi aller la voir !

- C'est impossible. Vous ne pouvez pas.

Il n'a jamais senti son coeur se détruire autant dans sa vie. Les employés font leur possible pour le retenir d'aller plus loin. Il ne veut pas les laisser faire. Il a besoin de prendre sa main contre la sienne et de sentir sa chaleur se transférer dans son corps. Il a besoin de plonger son nez dans ses cheveux si uniques.

Une brèche s'étant ouverte, il se remet à courir dans la direction de la jeune femme. Son bras se tend, ses larmes coulent, mais une paire de bras puissante le retient vers l'arrière.

- Lâchez-moi, lâchez-moi !

Une voix calme et drôlement familière tente de le réconforter.

- C'est ma femme ! sanglote-t-il. C'est l'amour de ma vie !

Il frappe les bras qui le retiennent en hurlant de rage et de douleur.

- Lâche-moi ! Je veux la voir !

Il pleure en se débattant en vain.

- C'est... ma femme... La mère de... notre fille...

Il se calme soudainement, les larmes coulant jusqu'à son menton pour poursuivre leur route dans son cou.

- Et c'est ma soeur, Len. Tu l'as entendu comme moi, on ne peut pas... aller la voir.

NDA : Chapitre nettement plus court pour des raisons évidentes; je veux que vous vous remettiez de vos émotions (si vous en avez ressenties!). En passant, désolée de la tournure des choses, mais ce tome est vraiment si prenant en émotions (selon moi). Je vous aime !