Il faisait nuit. Car, oui, chers amis, les conventions veulent que le début d'une histoire se passe la nuit. Dans une ruelle froide et crasseuse, un chat seul avançait. À son collier rouge - très bien assorti avec la couleur de son pelage, si vous voulez mon humble avis - on devinait le chat domestique.Ce chat roux marchait d'un pas mal assuré, comme quelqu'un de perdu, qui n'a aucune idée de l'endroit où il se trouve. Il était plus impatient que jamais. Il devait rentrer chez ses maîtres pour la pâtée du soir. Le petit Bipède n'aimait pas quand il rentrait tard, il s'inquiétait toujours.Il savait qu'il devait être prudent dans cet endroit. Il avait entendu parler de la bande de chats errants qui y habitaient depuis quelques lunes. Ils avaient la réputation d'être sanguinaires et féroces. Certes, pas plus que les autres bandes de chats errants qui étaient monnaie courante ici, mais... mieux valait être prudent. Il y tenait, à son magnifique pelage flamboyant, notre cher Feu Follet.Car, oui, comme vous vous en êtes très sûrement douté, chers amis, le chat domestique dont je vous narre ici le récit n'était rien d'autre que le père de Nuage de Pivoine.Soudain, notre cher Feu Follet, donc, s'arrêta. Il venait de voir plusieurs silhouettes s'avancer vers lui. Au début, il fut vite rassuré, ce n'était qu'un chaton autour de huit lunes, borgne. Son aspect était assez effrayant sans son oeil, mais il restait innoffensif. Du moins, c'est ce qu'il pensait jusqu'à ce que deux autres chatons le suivirent et que l'un d'eux grogna :- Que fais-tu ici, intrus ? Ceci est notre ruelle.Feu Follet eut un mouvement de recul et sourit :- Ah bon ? Moi qui pensais que les rues étaient à tout le monde...Il évaluait rapidement ses chances. Un par un, il n'aurait eu aucun mal à s'en débarrasser, mais... ils étaient trois. Et lui n'avait plus pratiqué de mouvements de combat depuis longtemps.- Cet acte ne restera pas impuni ! cracha l'un des chatons. Suis-nous jusqu'à notre chef.- Très bien, mais ne me prenez pas trop de temps, fanfaronna Feu Follet, le petit Bipède n'aime pas quand je reviens tard. Il s'inquiète.- Misérables chats domestiques... siffla le deuxième. Tous les mêmes, tous fiers de leurs pâtées et de leur... collier.- Mon collier me va très bien, rétorqua Feu Follet, je trouve qu'il s'accorde bien avec la couleur de mon pelage, pas vous ?Les trois chatons se crispèrent.- Suis-nous sans faire d'histoires ! " feula l'un d'entre eux.Feu Follet obéit. Il ne voulait pas exciter la colère de trois chats qui auraient pu le tuer sans aucun mal. Il traversa avec eux cette ruelle sombre et malodorante. Pendant le trajet, il remarqua quelque chose... ces trois chatons n'étaient pas vraiment ce qu'on pouvait qualifier de normaux. Le premier était borgne, ça, il l'avait déjà remarqué, mais... le deuxième avait une oreille en moins, et le troisième avec un pelage ras, éraflé, et des yeux qui faisaient comme loucher.- Vous l'enviez, mon beau collier, pas vrai ? Leur sourit-il.Un léger tressaillement de leur part lui apprit qu'il avait touché juste. Mais ils ne répondirent rien.Ils finirent enfin par arriver au fond de la ruelle, à un endroit qui ressemblait beaucoup à... Feu Follet était bouche bée. A un camp de Clan ? Il y avait tout. La pile de gibier, les chats qui faisaient leur toilette, qui s'organisaient... la personne qui avait organisé cette bande savait comment marchait un Clan, sans aucun doute. Il remarqua quelque chose... tous les membres de cette sorte de Clan n'étaient que des chatons. Il n'y avait aucun adulte.Tout au fond de la ruelle, en haut d'une poubelle qui faisait comme un promontoire, était monté un chat dont Feu Follet ne pouvait pas distinguer le visage.- Chef, on a trouvé un intrus dans notre ruelle ! Lança un des chatons.Feu Follet s'avança. Il ne parvenait toujours pas à distinguer le visage de leur chef, à cause de cette pénombre...Laissez-moi deviner... leur chef est une armoire à glaces qui fait cinq fois la taille d'un chat normal, ou alors, un chat à trois têtes, peut-être ?- Et que fais-tu ici, intrus ? Ne savais-tu pas que cette ruelle était à moi ? répondit une voix caverneuse et gutturale, qui, pour un peu, aurait frôlé la caricature, mais Feu Follet en déglutit tout de même.- Tu as une belle vue du haut de ton perchoir, on dirait. Railla-t-il. Mais c'est qu'on dirait presque un promontoire de Clan, ton truc.- Tu connais les Clans ? La voix se perdit un peu dans les aiguë, puis rectifia en reprenant son ton monotone et caverneux. Quel est ton nom et d'où viens-tu, étranger ?
- Moi ? J'ai plusieurs noms. Du Clan d'où je viens, je me suis tour à tour appelé Petit Feu Follet, puis enfin Nuage de Feu Follet, puis Feu Follet tout court. Là où j'habite, mes maîtres m'appellent Rusty.L'histoire serait peut-être donc bel et bien un cercle, les amis... les maîtres qui avaient donné en toute innocence ce nom à leur chat savaient-ils que des années et des années auparavant, dans un autre village, d'autres maîtres avaient donné ce nom au fondateur de la lignée de Feu Follet ?- Eh bien, mon cher Feu Follet, reprit la voix gutturale, fais-moi plaisir, divertis-moi : raconte-moi donc ce qui t'a amené hors de ton Clan.- Oh, je craindrai de vous ennuyer avec ça... " répondit Feu Follet, prenant plaisir à faire mariner un peu l'audience.Raconter les histoires, c'était son truc. Ce chef mystérieux voulait une histoire ? Il allait lui en donner une. Si ça pouvait retarder un peu le moment où ils décideraient peut-être de le tuer, tant mieux. Tu vas l'avoir, ton histoire, mon petit. Tu vas voir comment je vais te la raconter, mon histoire. C'est même la seule chose que j'ai jamais su faire, raconter des histoires. Demandez-moi de chasser, j'ai une position de chasse d'un apprenti de sept lunes. Demandez-moi de me battre, je m'enfuis à toutes pattes. Demandez-moi de séduire une femelle, je suis le plus maladroit au monde. Mais demandez-moi de vous raconter une histoire, de vous faire rire ou pleurer, et je le ferai. C'est mon seul talent.Et Feu Follet raconta toute son histoire. Toute sa vie, dans les moindres détails. Son amour interdit avec la belle Nuage de Bleuet, son enlèvement par les Bipèdes, plus quelques détails héroïques et inventés, cette histoire passionnante qui était réellement sa vie, il la raconta du début à la fin. Et jamais leur chef ne s'en lassa, ni aucun des autres chats présents. On aurait pu croire que dès les trois premières minutes, ils s'en seraient lassé et auraient tué vite fait bien fait cet imbécile, mais Feu Follet avait un tel pouvoir pour envoûter son auditoire, pour tout dramatiser à l'extrême, qu'on l'écouta jusqu'au bout.Quand il conclut, leur chef s'avança un peu et, même avec le visage dans l'ombre, Feu Follet le vit esquisser un sourire.- Tu es amusant, Feu Follet. Tu es même tellement amusant que je crois que je désire en savoir encore plus sur toi. Pour ce soir, je t'invite. Je manque cruellement de compagnie, vois-tu...Excentrique, leur chef. Pensa Feu Follet.Mais il n'était pas seulement excentrique. Lorsqu'il s'avança et qu'il exposa enfin son visage, Feu Follet en resta bouche bée.Oh, n'allez surtout pas vous imaginez que ce chat était atrocement brûlé ou torturé, ou qu'il n'avait pas de tête du tout ou alors trois têtes, ou bien qu'il avait trois yeux...Non, c'était tout simplement un enfant. Exactement comme les autres.Ce petit avait, quoi ? Neuf lunes, à peu près ? Le même âge que sa chère petite boule de poils devait sans doute avoir maintenant. Il était légèrement plus vieux que tous les autres, mais c'était tout. Pas de brûlures atroces, ni de visage défiguré... Feu Follet en était déçu.
Le terrible chef de cette bande de chats errants n'était qu'un matou qu'on pouvait qualifier, au mieux, de jeune chat - si on voulait être poli - au pire... d'enfant, tout simplement. Il avait le poil brun, le pelage hirsute, des yeux ambrés assez banals... mais il était pourtant de forte carrure, et on aurait pu aisément lui donner onze ou douze lunes.
En voyant sa surprise, le chat se mit à rire :- Et à quoi t'attendais-tu ? A un chat atrocement défiguré ?- Non, absolument pas ! " mentit Feu Follet.C'est alors qu'il remarqua quelque chose : sa voix avait changé. Il n'avait plus cette vraie fausse voix glaciale et gutturale, simplement le timbre de voix normal d'un enfant qui n'a même pas encore mué.C'est qu'il m'a vraiment fichu la trouille, avec sa fausse voix... j'y a cru, vraiment.- Comme je te l'ai déjà dit, tu me paraîs sympathique. Je veux en savoir un peu plus sur ta vie, mon cher Feu Follet, ou Rusty, ou peu importe ton nom. Allons donc partager un morceau, tous les deux. Tu es mon invité.Feu Follet esquissa un geste pour partir.- Non, navré, mais je n'ai jamais beaucoup aimé le gibier. C'est cru, filandreux... le petit Bipède est inquiet quand je rentre trop tard pour la pâtée du soir.Les deux chats lui barrèrent la route.- Cette invitation n'est pas refusable. " Dit le chat brun.Feu Follet déglutit, mais choisit le parti d'en profiter malgré tout, et esquissa un sourire vers son hôte :- Très bien, je te suis, mon cher... euh, ton nom ?- Inigo. " répondit celui dont vous aviez sûrement déjà deviné l'identité, chers amis.Inigo descendit souplement de son promontoire et invita Feu Follet à le suivre. Celui-ci s'exécuta, il n'avait d'ailleurs pas tellement le choix. Ensemble, ils traversèrent encore le reste de leur camp jusqu'à arriver à une grande poubelle renversée et ouverte. Non, en réalité, ce n'était même pas une poubelle : c'était une benne.- Ma tanière. " Sourit fièrement Inigo.- Ça pue. " répondit Feu Follet.Mais quand les trois chatons derrière lui sortirent leurs griffes, ils s'empressa de rectifier :- Très joli. Et très spacieux. Je serai fier d'y habiter.- Rentre donc à l'intérieur. Et vous deux, sortez, je veux être seul avec lui. " lança Inigo aux deux autres enfants.Feu Follet fit contre mauvaise fortune bon coeur et accepta gentiment le gibier qu'on lui tendait. Il n'aimait pas beaucoup ça, mais il mordit dedans. - Hm, délichieux. Dit-il, la bouche pleine. Chavais chamais rien manché d'aussi bon, comme viande. Ch'est quoi ?- Du rat. " répondit Inigo qui dévorait la sienne, et Feu Follet manqua s'étrangler avec sa bouchée.- En tout cas, la vie doit être dure ici, fit Feu Follet qui essayait d'engager la conversation, je ne vous envie pas. - C'est mon choix. " répondit froidement Inigo. Maintenant, étranger, j'aimerai que tu me racontes un peu plus d'anecdotes sur ta vie. (il s'assit comme un chaton curieux qui voudrait écouter une histoire).Vois-tu, être chef d'une bande de chats des rues n'est pas tous les jours simple, et j'aime beaucoup lesdistractions. En particulier les histoires de Clan.- Et, si ce n'est pas trop impoli de ma part... répondit Feu Follet en faisant semblant de mâcher son immonde viande de rat, comment un gam... euh, un jeune chat comme toi a-t-il pu devenir un chef craint et respecté pour cette bande de goss... euh, de fiers chats des rues ? D'ailleurs, d'où viennent-ils tous ?Inigo sourit. Un bien sombre sourire.- Est-ce que tu sais ce qui est le plus important pour un chat domestique ? La beauté. La beauté fait tout, ici. Oh, toi, nanti comme tu es, tu n'as pas dû avoir ce problème : assez jeune, pelage magnifique, yeux sublimes... un chat avec de la majesté, de la classe, de l'élégance... n'importe quel maître se serait bousculé pour t'avoir. Fais l'essai, mon vieux nanti. Mets devant un Bipède deux chatons : d'un côté un tout petit chaton blanc aux yeux bleus, au poil long, attendrissant et ronronnant, et de l'autre, un chaton au pelage court, banal, boiteux, faiblard, qui a peur de son ombre... je te laisse deviner qui prendra notre cher Bipède. (il eut un rire sans joie) Au fond du lac, l'idiot de la portée, le borgne, le boiteux, le laid ! Mais le petit chaton si mignon et si élégant qui sait ronronner docilement aux pattes de tout le monde, ils se précipiteront tous pour l'adopter !Inigo se rapprocha de lui, avec quelque chose de hargneux dans le fond des yeux qui intimida presque Feu Follet.- Ce que tu ne peux pas comprendre, toi, avec ton beau pelage roux, tes sublimes yeux verts, c'est à quel point ceux qui n'ont pas la chance d'être comme toi souffrent. Tous mes guerriers que tu as vu, borgnes, défigurés, ou laids, tout simplement, ce sont les rebuts de la race féline. Ceux dont personne ne veut, ceux que les Bipèdes détestent... pour les Bipèdes, à partir du moment où un chat cesse d'être mignon, il cesse d'être utile. Il n'est bon qu'à abandonner sur le bord de la route ou à tuer proprement d'un coup de pelle. Mes guerriers sont les chatons dont personne n'a voulu, les éternels rejetés. Il se mit à parler d'une voix presque tendre :- Moi, je les ai recueilli, je leur ai fait confiance, je les ai formé aux techniques de combats de Clan que je connaissais... ils sont comme mes petits frères. Je les aime. Tu dois sûrement penser que nous ne sommes qu'une bande de gosses pathétiques, hein ? Nous sommes bien plus que ça. Feu Follet avait écouté tout ça sans l'interrompre, presque avec respect. Comme si il se sentait brusquement coupable de ses privilèges, il répondit doucement :- Tu m'as l'air courageux, Inigo. Pour être honnête, je t'aime bien. Mais quelque chose dans son récit l'avait intrigué.- Tu me disais que tu connaissais les techniques de combat des Clans, tout à l'heure... comment as-tu fait ?Inigo répondit :- Bah... je suppose qu'on en est au stade du "racontons-nous-mutuellement-nos-vies-alors-qu'on-se-connaît-à-peine-tout-simplement-parce-qu'on-a-depuis-longtemps-envie-de-les-raconter-mais-personne-sous-la-patte-pour-le-faire", pas vrai ?- Euh... oui, en un sens, c'est ça. " sourit Feu Follet en faisant toujours semblant de mâcher.- Très bien. Quand j'étais enfant... je t'entends ricaner. Oui, je sais, je l'avoue, je suis toujours un enfant. Bref, je veux dire, quand j'étais un peu moins un enfant que maintenant, j'habitais avec ma mère sur la Terre des Chevaux. Nous étions heureux tous les deux. Et j'avais... j'avais un ami. Plus qu'un ami, un frère, même. C'était un chaton de mon âge, un apprenti d'un Clan. A la base, rien ne nous destinait à être amis, tout nous opposait. Et c'est peut-être pour ça que nous sommes devenus si proches. C'était mon frère, ce chaton. Mais, un jour...Troublé, Inigo détourna les yeux, et Feu Follet en profita pour vomir discrètement son immonde viande de rat.- Un jour... reprit Inigo difficilement, un jour... son Clan nous a découvert. Ils... ils ont t-tué ma mère, et j'ai dû m'enfuir. Et j'ai atterri ici, dans cettte ville.Feu Follet eut un sourire. Evidemment, les chats errants et les chats de Clan ne pouvaient pas le savoir, mais ce qu'ils appelaient communément "ville" était en réalité un vieux village de campagne perdu au milieu de nulle part et qui ne pourrait jamais, jamais, être qualifié de vraie grande ville. Il en avait vues, lui, des vraies villes, quand ses maîtres voyageaient...- Arrivé ici, je me suis débrouillé comme j'ai pu pour survivre. La ville n'est pas un endroit pour les faibles, je te le garantis. J'ai dû me battre pour y survivre, et puis... j'ai rencontré des chatons perdus, abandonnés, rejetés, ceux dont personne ne voulait, tous les infirmes, les moches... et, avec eux, j'ai monté cette sorte de Clan. Et j'en suis fier.Il marqua une pause, et, pris dans son récit, reprit :- Mon rêve le plus cher serait de venger ma mère. Si, un jour, je suis assez fort... je reviendrai là-bas avec ma bande dans leur forêt, et je les tuerai. J'irai trouver le Clan du Tonnerre avec une armée puissante, quand ils seront faibles et impuissants, et je leur dirai quelque chose comme "Bonjour. Mon nom est Inigo. Vous êtes responsables de la mort de ma mère. Préparez-vous à tous mourir." Inigo était comme emporté dans son rêve.- Ne t'emballe pas, petit, ne crois pas que tu aurais la moindre chance, aussi longtemps que tu aies préparé ta chère petite réplique, ils sont vraiment forts. " rétorqua Feu Follet, amusé par la naïveté du petit.- Je ne désespère pas. Répondit Inigo avec un sérieux qui impressionna Feu Follet. J'attends simplement mon heure.Il ne plaisantait pas, on le lisait dans son regard. Un peu mal à l'aise, Feu Follet dit la première chose qui lui passa par la tête pour meubler la conversation :- En tout cas, votre viande de rat était excellente. Bon, eh bien, mon cher Inigo... j'étais très heureux de partager ce dîner avec toi... maintenant, c'est pas tout ça, mais je dois retourner chez mes Bipèdes... la pâtée du soir m'attends.- Gardes ! " appela son interlocuteur, et quatre ou cinq chatons s'empressèrent d'accourir jusqu'à la tanière.Puis, Inigo lui lança d'une voix cordiale :- J'ai changé d'avis... tu nous sera une aide très précieuse, avec ta connaissance des Clans. Et puis, tu racontes très bien les histoires, tu pourrais nous tenir compagnie le soir, autour d'un bon gros rat d'égoût bien juteux...Feu Follet déclina d'un ton poli :- Non non, vraiment, non. J'aurai aimé rester, mais je ne peux pas.Il esquissa un geste pour sortir de la tanière-benne. Les sbires du chef sortirent leurs griffes.- J'insiste. " sourit Inigo.Feu Follet déglutit.- Puisque c'est demandé gentiment...Oh oh.- Content que tu aies accepté, mon cher hôte. Sourit Inigo. Maintenant, sois gentil, fais-nous plaisir, va raconter une histoire aux plus petits. Ils aimeront, j'en suis sûr. Emmenez-le.Feu Follet suivit les gardes jusqu' à un coin reculé du camp, où les plus jeunes membres de la bande se trouvaient. Ce n'étaient que des chatons entre une et quatre lunes, tout comme les autres, difformes ou handicapés.- Les enfants, les appela l'un des gardes (un nom bien ironique étant donnée que lui même n'avait pas plus de sept lunes et était donc, techniquement, autant un enfant qu'eux), on a ramené un prisonnier ! Il est doué pour raconter les histoires, vous verrrez !Une dizaine de paires d'yeux fixa Feu Follet.- C'est qui, lui ?- C'est une ordure de chat domestique ?- Qu'est-ce qu'il fait là ?- C'est notre hôte, les enfants. Traitez-le gentiment. Vous verrez, c'est un prodigieux conteur.Feu Follet était piégé. N'ayant aucun moyen de s'enfuir, il se résigna, fit contre mauvaise fortune bon coeur, réunit les chatons autour d'un grand cercle, et commença à conter d'une voix captivante, au milieu d'enfants fascinés :- Ecoutez bien mes histoires, chers petits, car je ne les dirai pas deux fois. Quel récit voulez-vous que je vous conte ? Vous ai-je déjà raconté la fois où j'ai fait un saut de l'ange du haut du Chêne Céleste, où j'ai repoussé le Clan de l'Ombre au grand complet et où j'ai sauvé mon Clan d'une invasion de moutons cannibales ?
VOUS LISEZ
Fanfic La Guerre des Clans - Balivernes et Bouillie pour les Chats Domestiques
FanfictionA la mort d'Étoile de Feu, la forêt entière fut en deuil de ce héros. Son courage, sa force... y aurait-il jamais de nouveau un chef de cette trempe ? Le Clan du Tonnerre décida alors de quelque chose. Fini, les lieutenants qui devenaient chef. Déso...