Chapitre 10

67 6 0
                                    

1000 raisons de dire non, mais une de dire oui et la majorité ne l'emporte pas sur la raison. Alors oui il l'a fait, rester aux côtés d'une psychopathe dans le seul but de récupérer des informations qu'il ne savait même pas à qui partager sans qu'on le prenne pour un fou. Il était comme pousser par la curiosité malsaine que lui faisait ressentir Lydia. Le pouvoir du savoir était peut-être la chose qui lui manquait pour être heureux ? Ou tout au contraire, c'était la raison de la tristesse qui le rongeait intérieurement.

Stiles se leva dans un mouvement partagé entre l'angoisse et la curiosité. Sa tête lui faisait mal, faute à la bouteille de whisky qu'il s'était enfiler la veille au soir. Il retira ses vêtements et fila sous la douche espérant se débarrasser de l'odeur nauséabonde que dégageait la soirée agitée qu'il avait eut. Il s'habilla et se força à avaler un petit déjeuner malgré son douloureux estomac. Il attrapa son sac, sa tartine dans la bouche et fut interrompu par une voix grincheuse, encore endormis :

    ⁃    Tu pars déjà ?

Stiles se retourna et vit son père. Celui-ci paraissait ne pas avoir beaucoup dormis mais sûrement plus que Stiles qui était à deux doigts de prendre de la cocaïne pour tenir à la journée.

    ⁃    Oui, répondit Stiles, j'ai cours dans quelques minutes.

Son père acquiesça et partit se recoucher, visiblement trop endormis pour essayer de faire la conversation.
Stiles attrapa les clés de sa voiture et démarra sans se faire attendre.

Quand il arriva devant le lycée, il se fit la réflexion que c'était bien la première fois depuis un long moment qu'il n'avait pas eut une réelle motivation à si rendre. Il sortit de la voiture et parcourut le couloir triomphant de sa volonté et de l'importance de sa décision envers les habitants de la ville. Ses pensées allaient, pour la première fois depuis un moment, dans le même sens, celui de rester au côté de Lydia pour en savoir plus. Il avait toujours pensé que c'était son rayon de soleil à travers l'orage qu'était sa vie, mais en réalité c'était juste l'obstacle qu'il n'avait qu'à abattre pour être heureux.

Stiles percuta Scott alors que celui-ci avait les yeux collés à son téléphone.

    ⁃    Oh Stiles ! Je te cherchais justement ! T'as pas reçus mes messages ?
    ⁃    Heu non, répondit Stiles.

Il tâta sa poche.

- J'ai oublié mon portable chez moi, ajouta-t'il.

Scott fit mine de dire "ok" et tendit un bout de papier à Stiles.

    ⁃    Qu'est-ce que sais ? Demanda Stiles tout en attrapant le papier.
    ⁃    Le message du tueur, je me suis dit que tu aimeras le lire.

Stiles déplia le papier et y lit l'inscription :

"Tu n'es pas qu'un simple pion, tu es l'Alpha, le vrai Alpha, mais je te tuerais quand même et tu seras mon plus beau trophée"

    ⁃    Alpha ? Dit Stiles.
    ⁃    Oui, je sais pas vraiment ce que ca veut dire, je sais vaguement que c'est le chef des loups alors peut-être que par Alpha le tueur entend dirigeant ?

Stiles se sentit tout à coup stupide de ne pas y avoir pensé plus tôt : Alpha veut dire chef des loups, chef des loups garous. La coïncidence avec les écrits de Lydia sur les loups-garous, ne pouvait pas être un hasard : peut-être que les histoires de Lydia sont une métaphore à la vie réelle, à ses meurtres ? Il fallait qu'il en apprenne plus sur ces mystérieuses histoires.

La sonnerie retendit, toujours au bon moment visiblement. Il s'empressa de trouver Lydia qui était sûrement entrain de se fondre dans la masse des insouciants populaires du lycée. Il la vu finalement dans l'encadrement de la porte de la salle de cours. Il la rattrapa et l'arrêta d'une main posée sur son épaule.

- Lydia ? dit Stiles d'une voix mielleuse.

Celle-ci se retourna mais baissa immédiatement le regard à la vue de ce dernier.

- Ecoute, dit-elle une voix entre le serment et la demande de pardon, j'ai bien compris ce qui t'étais passer par la tête...

Stiles s'arrêta alors de respirer. Elle savait ?

- Je sais, continua Lydia, que tu as pensé à ce baisé et que tu t'es senti coupable vis à vis du fait que je suis déjà en couple.

Stiles reprit son souffle et ne prit même pas la peine d'écouter la fin du pardon sermonné de Lydia. S'il ne voulait pas perdre Lydia, et par conséquent perdre le dessus sur les connaissances du meurtrier, il devait agir maintenant, faire quelque chose... D'un mouvement presque surnaturelle, il colla ses lèvres à celles de Lydia, la faisant reculer et lui permettant de s'adosser au mur de la classe. Les gens qui l'entouraient n'étaient que nuage et son unique attention fut celle de voir son plan qui à chaque moments, évoluait. C'était si...satisfaisant ?

Quand leurs lèvres se décollèrent finalement, ils se regardèrent passionnément. Émotion pour l'une et comédie pour l'autre. Mais quand Stiles tourna sa tête, ce qu'il vit le fit immédiatement regretter son acte. Jackson, le copain de Lydia se tenait juste là, plus bouillonnant que jamais. Il ne se fit pas attendre pour sauter sur Stiles. Ils étaient là, Jackon battant et Stiles battu. Quand Stiles tomba à terre, Jackson s'assit sur lui de façon à ce qu'il n'ai aucun moyen de donner des coups, de se relever ou même de se protéger le visage.

Le premier poing arriva, sa tête accompagna le mouvement en tournant d'un geste automatique. Un bourdonnement dans les oreilles accompagna le flou qu'il voyait. Au bout de deux secondes sa vision revint et il put apercevoir l'attroupement d'élèves qui s'était réunit autour de la bagarre. Une douleur fulgurante monta au nez de Stiles mais il eut à peine le temps de la sentir, que de nouveau le poing de Jackson se dessina dans son champs de vision. Le deuxième coup était un peu plus bas mais tout aussi douloureux. Sa mâchoire manqua de se décrocher et alors qu'il s'apprêtait à recevoir un troisième coup, une voix qu'il ne reconnaissait que trop bien, cria :

- Arrête !

C'était la voix de Lydia. Cette voix était étrangement rassurante venant de la personne qui la sortait mais elle avait tout de même cette petite intonation amer que Stiles aurait préféré ne jamais entendre. Il profita de la concentration de Jackson pour répondre à Lydia, pour retourner Jackson et changer sa position avec lui. Il était lui même étonné des techniques que l'adrénaline pouvait lui donner.

C'est à ce moment là qu'un professeur daigna se montrer, stoppant la bagarre. Ils furent touts les deux envoyés chez le principal, mais Stiles n'en avait rien à faire, il était beaucoup trop préoccupé par ses pensées, celles que tout était bientôt finit.
Il tourna la tête et vit écrit sur un casier l'inscription suivante : "les choses vont s'accélérer".
Il ferma les yeux, un petit sourire au coin des lèvres.

Je ne sourirai plus jamais [STYDIA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant