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Dois-je le faire confiance ? Toute façon, je n'ai nulle part où aller. Je n'ai aucune idée de l'endroit où j'habitais avant cet accident. Dans une maison ? Un château? Camping-car? Je n'ai ni argent ni fringues. Je pourrais aller vivre chez lui le temps de me trouver un bon boulot qui me permettra d'avoir un appartement, me faire sentir indépendante. Ça ne sera pas du gâteau, je dois l'avouer. Je n'ai aucune faculté et j'ai peur de ne pas y arriver. Mais... Non non non ! Ce n'est pas le moment de baisser les bras..
En outre, cet homme est accueillant mais je n'ai pas envie de dépendre de lui totalement. Je ne veux pas lui être redevable.
Un jour il pourrait avoir marre de moi et me mettre à la porte.  Je dois vraiment guérir et me remuer le popotin pour me sortir de ce merdier. La solution première serait de me remettre sur pied le plus vite possible.

J'ai la sensation que quelqu'un me fixe du regard, regard mélangé de noirceur et d'interrogation. Je regarde alors vers Hannah, ses cheveux longs bouclés, son visage fin, ses gros yeux verts, elle est belle et vraiment agréable à regarder. Mais j'imagine qu'elle préfère mettre en avant sa beauté et je n'ose même pas imaginer comment elle a fait pour avoir son job. J'ai peu d'estime pour ces  genres de filles.
Je détourne lentement mon regard d'elle pour poser mon regard dans le vide en poussant un rire moqueur sans savoir pourquoi. Jusque là, personne d'entre nous ne veut lancer le premier mot. Elle est assez loin de moi. assise, tenant une revue de mode à la main. Cela ne m'étonne pas, c'est une femme d'apparence très soignée.
J'essaie de continuer ma petite réflexion sans prêter attention à elle mais son regard me déconcentre.

-je n'apprécie pas être fixé donc....
- tu craques sur ton sauveteur hein ? Avoue. Elle est bien curieuse cette Hannah me suis-je dis.
N'est-ce pas ? Rajoute t-elle.

- Quoi ? Oh non ..non pas du tout. C'est absurde voyons.
-ça sent le kiff de très loin. Ça se voit par ta façon d'être quand il est là ...surtout quand il est très près de toi. Mais un petit conseil ma petite; ne t'emporte pas trop vite... Ça peut faire des cœurs brisés.
- tu es conseillère maintenant ? Écoute Hannah, écoute moi parfaitement. J'ai très bien compris ton jeux, je sais que tu veux juste te le sauter. Des filles comme toi sont  insupportables pour moi... des filles sans honneur.
- Non lui, j'allais juste le séduire et l'allumer un peu... 
- stop ! Me raconte pas tes projets à la con. Toute façon je m'en fous. Je ne suis ni sa copine ni sa mère. Vous êtes tous consentants tant mieux sinon tant pis.
- dis donc jeune fille, c'est très polie.
- fous moi la paix OK? Je hausse la voix sous l'emprise de la colère. Cette fois-ci je n'arrive pas à me retenir.
Je prend l'oreiller se trouvant derrière ma tête, l'appuie sur ma face en criant puis le lance vers Hannah. Je veux juste que tu me laisses tranquille ! C'est trop te demander  "ma grande"?!

Tout à coup je sens mon mal de tête qui resurgit de nulle-part, comme un coup de marteaux (pam! Pam!) plus fort à chaque seconde. Je me touche la tête et je froisse mon visage sous cette forte douleur. Le fait d'avoir beaucoup réfléchi et de m'être subitement énervé ne faisaient peut-être pas bon ménage.

- Attends tu me fais ta crise d'ados, c'est ça ? dit-elle. Puis, se rendant comptes que quelque chose se passait, elle rajouta: Ça va ?
- Aïe ! Ma tête
- Vall ! Vall! ... Elle appuya sur un bouton rouge pour prévenir certainement le docteur.

La porte s'ouvre quelques secondes après. Je croise les doigts et je prie pour que ça soit le docteur. Mais non. c'est Édith. Il fait des longs pas vers moi, vient déposer sa main sur mon front puis ma joue.

Voyant Hannah paniqué criant mon nom car ma mort menacera probablement son travail, il dit:
- Vas chercher le docteur!

Je pouvais sentir son regard très inquiet. Il s'inquiète pour ma vie. Que je meurs, ça ne me dérange pas pour autant, je m'en fou lourdement. Ma mort arrangerait tout. Mon soucis à moi est juste la douleur, je n'en peux plus. J'ai l'impression que ma tête va exploser...  Même mourir est compliquée! Décidément rien n'est facile pour moi.

Je revois Hannah accompagné du docteur qui recommande un tranquillisant pour apaiser mes peines.

- Mélodie ! c'est le docteur jan , vous vous en souvenez ?
- O... oui je m'en souviens. Aïe !
- On vous a donner de quoi calmer vos nerfs. Dans quelques minutes, il va déjà faire effet. Mélodie, vous devez éviter toute colère, surexcitation. Arrêter d'être pensive, éviter également de faire trop des mouvements. Vous devez être surveillé constamment. Vous avez besoin d'une compagnie. Vous devez être suivie vingt-quatre heure sur vingt-quatre. Même si vous avez un endroit où vivre, Les infirmières ne pourront pas être près de vous toutes les vingt-quatre heures.

- Donc... C'est la façon la plus simple que vous trouvez pour m'inciter à résider chez Édith?

Édith : - Tu sais, tu n'as pas à te sentir gêner. si tu veux je te trouverai de quoi faire. Tu pourras diriger mes personnels et bien-sûr tu seras rémunérée. Ton travail sera simplement de me tenir compagnie et de supporter l'homme glacial que je suis. 

J'étais là, à le regarder  toute gênée par l'offre qui était vraiment sympathique. Je voyais tous ses efforts pour essayer de me convaincre et refuser serait très méchant venant de moi.
Je pousse mes cheveux crépus en arrière, baisse mes yeux faisant un sourire timide et fini par dire "d'accord"  je n'arrive à croire que j'ai acceptée. Je n'ai juste pas d'autres issues.

- Je m'occuperai de ton déménagement. Dit Édith en se levant du lit et ce dès demain.
- Quant à moi, dit le docteur, je trouverai deux infirmières pour vous surveiller et vous soigner à domicile. Elles seront là 12h par jours, vous aurez le programme. Et n'oubliez  pas, vous devez maximiser le temps de repos...Dit-il avec un regard méfiant qui me fait sourire. Ils sont trop inquiet et pensent que j'ai besoin d'autant de surveillance.
Je ne suis pas une inconsciente ni une irresponsable, je sais prendre soin de moi. Pas besoin de garde.

- je suis une grande fille vous savez docteur Jan. Dis je avec une légèreté notoire.  
- eh ! D'un ton très protecteur comme celui d'un père qui remonte les bretelles à sa fille qui vient de faire une grosse bêtise, il reprend: Je ne sais pas ce que vous avez derrière la tête mais vous devez vivre Vall vous êtes jeune et si il le faut, je vais...je vais vous obliger à vivre OK ! Je suis votre "garde vie." Il  soupir puis reprend  la parole cette fois-ci d'un ton un peu plus doux et le regard dans le vide. J'avais une petite fille de six ans qui vous ressemblait ; assez difficile à suivre comme vous. Elle avait sa meilleur amie qui venait de perdre la vie. Elle n'avait pas survécue à une opération du cerveau que je menais j'ai...je n'avais pas vue qu'Alice souffrait...j'ai fermé les yeux aux signaux des détresses ... Vous savez c'était une petite très éveillée et intelligente.  Il s'arrêta un instant puis reprit: Alors vous n'allez  pas mourir. Il me lance un regard dur et sort par la suite.. Ça alors...

A Gorgeous Dark Où les histoires vivent. Découvrez maintenant