14: Douche, photos, et autres comtes

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Lisbon s'abaissa à servir d'appui pour son comédien de consultant alors qu'ils parcouraient le court trajet séparant la voiture de sa maison. Elle savait qu'il n'était pas malade à ce point et qu'il n'était sûrement pas aussi handicapé qu'il le prétendait, mais elle savait aussi que discuter avec un Jane bougon, c'était un combat perdu d'avance. Du masochisme.

Elle ouvrit tant bien que mal la porte d'entrée qu'elle referma derrière eux, puis elle se dirigea vers son canapé où elle poussa Jane sans ménagement pour qu'il y tombe allongé. Il protesta, indigné des méthodes de la brune, mais elle ne l'écoutait déjà plus, occupée à se déchausser et à enlever sa veste.

-Vous devriez prendre une douche et me donner vos vêtements, je vous les laverai, déclara-t-elle en allumant la lumière.

-Et je m'habille comment en sortant de la douche ?

-Je vous prêterai des affaires, répondit-elle en haussant les épaules.

Il la dévisagea.

-Vous avez conscience qu'il est hors de question que je mette l'une de vos culottes ? s'enquit-il enfin.

Elle rougit violemment sous son regard amusé et croisa les bras pour reprendre contenance.

-J'ai un peignoir qui appartenait à mon frère et je dois avoir des sous-vêtements masculins dans un tiroir de ma commode, expliqua-t-elle.

-Comment ça se fait ? sourit-il, curieux.

-Vous n'êtes pas le seul homme à me pourrir la vie, répliqua-t-elle en levant les yeux au ciel.

-Oh, des amants éjectés...

Elle le fusilla du regard en le pointant du doigt :

-Ne recommencez pas Jane, vous savez comment ça a fini tout à l'heure !

Il grommela quelque chose de quasi incompréhensible où il sembla cependant à Lisbon distinguer des mots du style « menaces » et « sans cœur ». Elle préféra ne pas relever, elle avait sa dose de Jane boudeur.

-Montez vous doucher et laissez vos vêtements devant la porte, je passerai les récupérer.

-Oh mince, moi qui pensais que vous m'aideriez à me doucher, plaisanta-t-il, de nouveau moqueur.

-Mais bien sûr, et vous ne voulez pas un massage non plus ?

-Ah je n'y avais pas pensé, mais si vous vous proposez...

-Allez au diable Jane, marmotta-t-elle en se dirigeant vers sa cuisine.

-Non merci, je me contenterai de la douche, l'informa-t-il en se levant. Vous m'aidez à monter ?

-Il y a une rambarde dans l'escalier.

Il secoua la tête avec sa plus belle tête de chien battu et se dirigea en traînant la jambe vers les escaliers.

-Vous ne viendrez pas vous plaindre si je me trompe de porte et me déshabille dans votre chambre, lança-t-il arrivé en haut de l'escalier.

Lisbon écarquilla les yeux et monta à toute allure les escaliers.

-Jane revenez ici tout de suite ! pesta-t-elle.

Elle l'entendit rire et une porte claqua. Elle trottina jusqu'à sa chambre et tenta d'ouvrir : verrouillée.

-Jane ! Sortez de là !

Elle tambourina contre la porte de plus belle lorsque seul son rire lui répondit. Elle pesta et colla son front contre la porte, finalement épuisée par sa longue journée et son terrible consultant.

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