Et tant d'autres histoires

7: Red madness partie 2

Le voyage se passa de nuit et dans un silence de mort. Les trois agents parce qu'ils étaient inquiets et Jane parce qu'il se renfermait sur lui-même. Il avait oublié comment on gardait la tête froide, et il n'arrivait plus à imaginer ce que Lisbon aurait dit ou fait pour le calmer ou du moins l'y forcer.

Parfois, le silence était rompu par Grace qui guidait les deux autres équipes qui avaient pris un peu de retard sur eux. Ils étaient partis après eux, et surtout, Cho était bien loin de respecter les limitations de vitesse.

Ils s'arrêtèrent sur une aire de repos vers une heure du matin pour que Rigsby prenne la relève au volant. Ce n'était pas le moment d'avoir un accident. Cho ne prit pas la place de Rigsby mais monta tout au fond, à côté de Jane.

-Je sais que tu vas être tenté de jouer au con Jane, lui dit-il. Mais tu dois être assuré que Lisbon est en sécurité avant.

-Je dois l'attraper, se buta le consultant.

-Ecoute-moi, insista Cho, tu n'es pas dans ton état normal Jane, tu ne l'es jamais quand il s'agit de ce salopard. Mais tu reviendras sur terre à un moment ou à un autre, et je sais que tu n'aimerais pas avoir la mort de Lisbon sur la conscience.

Jane le regarda droit dans les yeux mais Cho ne cilla, pas le moins du monde ébranlé par le regard bleuté qui pourtant transportait les pires sentiments du monde. Haine, colère, folie... tristesse.

-Pense à Lisbon Jane, répéta Cho.

-Je ne fais que ça.

-Tu mens. Tout ce qui compte maintenant pour toi c'est de tuer ce fils de pute et plus tu t'approches de lui, moins tu penses à quoi que ce soit d'autre.

Jane garda le silence, Cho ne chercha rien d'autre. Faire faire des promesses à Patrick Jane était stupide, il ne les tenait jamais. La seule qui l'ait jamais intéressé tenait d'une promesse de mort.

Au prix d'un long trajet, ils arrivèrent enfin sur le port. Les trois agents sortirent gilets parent-balles et armes, s'équipant soigneusement. Les deux autres équipes arrivèrent à peu près à ce moment-là et sortirent déjà armés.

-Quels sont les ordres ? s'enquit l'un d'entre eux.

-Je veux des hommes sur les toits et deux minimums à toutes les issues, répondit Cho. Branchez-vous sur notre fréquence radio pour coordonner nos mouvements.

-Plan du bâtiment ?

-Nous n'avons pas eu le temps d'en avoir un, répondit Grace, un peu gênée.

-La vie de l'agent Senior Teresa Lisbon est en jeu, nous sommes en état d'urgence, insista Cho. Placez vos hommes, nous entrerons par devant, je veux qu'à mon signal, tous entrent en même temps. Il ne faut laisser aucune chance, compris ?

Les autres en convinrent et partirent prendre place dans la nuit noire, silencieux. Cho se tourna vers Jane qui venait de sortir de la voiture.

-Tu n'es autorisé à venir que si tu portes un gilet, le prévint Cho.

-Cho, ce n'est pas une bonne idée, protesta Rigsby à mi-voix.

-Allez près de l'entrée, je vous rejoins, trancha l'asiatique en poussant Jane vers le coffre.

Une fois protégé, le consultant vit Cho lui tendre une arme à feu. Il hésita, puis la prit. Il leva ensuite les yeux vers Cho qui ne laissait passer aucune émotion, fidèle à lui-même.

-Merci, souffla-t-il.

-Je le fais pour Lisbon, parce que je sais que si tu tues ce salopard, tu pourrais lui sauver la vie, répondit l'asiatique. Mais si ça tourne mal et qu'on me demande comment tu as eu cette arme à feu, je te jure que je ne te protègerai pas Jane.