-Mais saleté de machin ! pesta Lisbon.
-Eh oh, doucement, femme, surveillez un peu votre langage, s'amusa Jane en entrant dans la cuisine.
Il arrêta sa progression vers les placards pour observer Lisbon, rouge jusqu'aux oreilles, qui tentait vainement d'ouvrir...
-C'est ce bocal à confiture qui vous a mis dans un tel état ?
-Ca fait deux bonnes minutes que j'essaye de l'ouvrir, marmonna la brune en retentant de faire pivoter le couvercle.
-Abandonnez, il a bien gagné sa survie, plaisanta le consultant en tournant les talons pour ouvrir le placard.
Il en sortit un sachet de thé puis mit de l'eau à bouillir avant d'attraper une tasse. Il jetait de temps à autres des coups d'oeil à Lisbon qui avait attrapé un torchon pour essayer de bloquer le couvercle et enfin ouvrir son pot de confiture. Il versa finalement son eau sur son sachet de thé puis s'appuya contre l'évier pour boire, profitant pleinement de la vue amusante de la brunette en train de s'acharner plus par fierté que par gourmandise.
-Vous devriez prendre ça pour un signe Lisbon, lui fit-il remarquer.
-Vous entendez quoi par là ? s'offensa-t-elle, le regard noir.
-Je dis juste que la confiture de fraise, c'est très sucré.
-Comme toute confiture, répliqua-t-elle. Et alors ?
-Rien, rien du tout, c'était juste une remarque comme ça, sourit-il.
Elle le regarda suspicieusement.
-Vous ne seriez pas en train d'insinuer que j'ai pris du poids ?
-Je n'oserai jamais, répondit-il avec son plus beau sourire.
Un sourire à éclairer toute la ville, ironisa-t-elle mentalement.
-Vous êtes un enfoiré.
Puis elle se reconcentra sur son fichu bocal. Elle avait attendu toute sa longue journée de pouvoir juste tremper sa cuillère dans la confiture, avait-elle fait quelque chose de mal pour qu'on lui vole ce moment de bonheur ? Elle fit étrangement le parallèle avec son habituelle question: qu'avait-elle fait de mal pour qu'on lui colle dans les basques Patrick Jane ?
Elle rougit violemment et chassa la pensée de son esprit: non, elle n'avait à aucun moment comparé Jane à de la confiture à la fraise, elle protestait vivement.
-Vous avez dû penser à quelque chose de vraiment gênant, s'amusa Jane en buvant une gorgée de thé.
-Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? demanda-t-elle un peu trop vivement et sans le regarder.
-Eh bien, vous êtes encore plus rouge -si tant est que ça soit possible- et vous avez arrêté de vous acharner sur votre ridicule bocal.
-Il n'est pas ridicule, protesta-t-elle en préférant ne pas relever le début de sa phrase. Il est... hermétiquement fermé.
-C'est une bonne description de la situation, approuva-t-il en riant. Si vous voulez je vous l'ouvre ? proposa-t-il sans se départir de son sourire.
Elle ramena le pot contre elle comme s'il avait voulu le lui voler.
-Et pourquoi vous vous y arriveriez et moi pas ?
-Lisbon voyons, soupira-t-il en riant.
-Vous insinuez que c'est parce que vous êtes un homme ?
-Vous devenez ridicule, donnez-moi ce pot de confiture, insista-t-il en posant sa tasse pour s'approcher.
-Non, dit-elle fermement en cachant le pot dans son dos. Et n'essayez même pas de l'attraper, ajouta-t-elle avec un regard peu avenant.
Il secoua la tête en riant et leva les yeux au ciel.
-Si vous voulez, on l'ouvre à deux, comme ça c'est un peu votre victoire à vous aussi, suggéra-t-il.
Elle fronça les sourcils, comme pour déceler s'il cherchait à se moquer d'elle, mais son sourire avait perdu de sa malice et exprimait juste un sincère amusement. Elle soupira et sortit le pot de derrière son dos pour le poser sur la table devant elle.
-C'est d'accord, marmonna-t-elle.
Il lui adressa un regard empli de malice et elle se dit qu'elle aurait dû se souvenir plus tôt de ses talents d'acteur. Mais il était trop tard.
Il passa derrière elle et avant qu'elle ne puisse lui demander ce qu'il faisait, elle sentit deux mains se glisser sous ses bras et frôler sa taille pour aller se poser sur ses mains à elles, sur le couvercle. Elle n'osa pas lui dire de partir mais la proximité lui donna fichtrement chaud et la mit profondément mal à l'aise. De toute façon si elle l'écartait, il ne la laisserait jamais l'oublier et se moquerait d'elle.
-Vous êtes prête ? s'enquit-il, son souffle dans son cou.
Elle retint un frisson et acquiesça, trop peu sûre de sa voix pour parler. Jane pressa ses mains sur les siennes et fit pivoter le couvercle du bocal dans un "pop" sonore. Elle sentit son sourire sans le voir et se demanda pourquoi il avait encore ses mains sur les siennes.
-Merci, marmonna-t-elle. Vous pouvez retirer vos mains maintenant.
-Mince, moi qui prenais goût à notre câlin, plaisanta-t-il.
-Ce n'est pas un câlin Jane, c'est... une association de forces.
-Une association de forces contre un bocal hermétiquement fermé hein ?
-Vous m'agacez, lâchez-moi, bougonna-t-elle.
Il rit et posa un baiser sur sa joue avant de la libérer. Elle le fusilla du regard et attrapa une cuillère pour enfin goûter à sa confiture.
-Vous savez Lisbon, il n'y a pas que le pot de confiture qui est hermétiquement fermé, commença-t-il avec un sourire malicieux.
-Ne terminez même pas votre phrase, le menaça-t-elle de sa petite cuillère.
Il éclata de rire et s'éloigna, mais il revint sur ses pas au dernier moment, se penchant pour que juste sa tête et une épaule n'apparaissent dans la cuisine.
-La prochaine fois que votre force ne suffit pas, vous savez où me trouver hein ?
-Vous m'agacez, rétorqua-t-elle en enfournant une nouvelle cuillère de confiture.
-Je vous achèterai un nouveau bocal quand vous aurez fini celui-là, conclut-il avec un sourire avant de partir pour de bon.
Le regard de Lisbon alla de sa cuillère au pot de confiture puis s'arrêta sur le couloir où avait disparu Jane. Elle leva les yeux au ciel et laissa un léger sourire passer sur ses lèvres.
Elle décida de ramener le pot de confiture avec elle en rentrant, avec un peu de chance elle l'aurait fini pendant le week-end.
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Fiksi Penggemartoujours pas de ma création toujours sur Fanfiction.net l'auteur est s-damon-s