Chapitre 22

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Je rentre dans le bar en poussant avec mon épaule la porte en bois. L'odeur de bière et de vieux bois est toujours la même. La déco aussi. Seule chose qui a changé en cinq ans c'est la clientèle : il y a bien plus de monde que la dernière fois dans la pièce principale. Après, la première fois, nous sommes venus en hiver, peut être que ça a quelque chose à voir.


« Roh la la, ça fait trop bizarre. »


J'avance sans répondre à Castiel qui observe les alentours comme s'il ne voulait rater aucuns détails que peut cacher l'endroit où nous sommes et se souvenir de certaines choses. Je monte les mêmes escaliers que j'ai montés il y a cinq ans. Sauf qu'il y a cinq ans, je ne connaissais pas trop Castiel. Et je montais les marches avec la crainte qu'il me rejette (ce qu'il n'a pas fait), je le trouvais grossier et pas très sympa avec moi. Mais j'avais comme... je ne sais pas comment l'expliquer... comme une attirance vers lui qui me poussait à vouloir le connaitre. 

Pas une attirance physique, non, mais je sentais que je devais le connaître.

 L'attirance physique est arrivée après, quand j'ai appris à le connaitre dans toute sa splendeur. Puis quand Debrah est arrivée dans sa vie j'ai tellement repoussé cette attirance loin de moi que j'en suis arrivée à le voir comme un frère. 

C'est drôle quand j'y pense... je suis attirée par Castiel aujourd'hui comme je l'étais il y a cinq ans, quand j'étais une lycéenne seule et triste.


« Hey tu te réveilles ?


Je sursaute vivement en voyant une main s'agiter énergiquement devant mon visage. Mes yeux se posent dans ceux de Castiel qui s'est placé face à moi sur une banquette. Je ne me suis même pas rendue compte que nous nous étions installés quelque part.


-Tu me parlais ?

-Ouais. Et t'écoutais même pas.


Je me mords la lèvre nerveusement.


-Cet endroit me submerge de souvenirs. Désolée Cast. Tu disais quoi ?


Castiel passe une main dans ses cheveux pour les ramener en arrière tout en s'étirant dans le fauteuil.


-Rien de spécial. Oublie.


Nous ne parlons plus. Je tapote la table en bois du bout des doigts pendant que Castiel regarde les alentours avec attention avant de s'arrêter pour fixer un endroit et de rire légèrement. J'essaie de trouver ce qui le fait rire mais en vain, l'endroit qu'il fixe est dans l'obscurité et n'a rien de spécial. 

A moins qu'il soit taré et qu'il ne rigole pour rien...


-Pourquoi tu ris espèce de décérébré ?


Il ne me regarde toujours pas et sourit à l'obscurité.


-Je regardais du côté du bar. Là où on était la dernière fois qu'on est venus ici. Et j'ai repensé à comment tu étais toute coincée et toute stressée de te retrouver seule avec moi.

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