Chapitre 3

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Quand je me réveille le van est arrêté. Et Castiel n'est plus là. Je me frotte les yeux, baille sans ménagement puis sors du van en claquant la porte derrière moi. 

J'ai la bouche pâteuse et je me sens sale. Je n'avais pas pensé au fait que nous n'avions pas d'accès à des douches ni à des toilettes dans le van...

 Je prends le temps de regarder autour de moi. C'est un paysage assez saisissant quand je pense qu'avant de fermer les yeux je ne voyais qu'une longue route s'étendant sur l'horizon. La différence est drastique : des montagnes avec beaucoup de verdure, des arbres caressant l'horizon et des routes abîmées. Je fais un tour sur moi-même et remarque qu'il n'y a pas d'habitations, seulement un petit magasin un peu délabré. 

J'en conclus que Castiel doit être là-bas. Mon ventre gargouille. Quelle heure peut-il être ? Je prends à l'arrière du van ma sacoche en cuir contenant mon argent.

Lorsque j'entre dans le petit magasin mes doutes sont confirmés : Castiel est là, il boit un café, assit sur un siège de bar alors qu'une jolie demoiselle lui fait la conversation.

Je m'avance vers eux et m'assieds à côté de lui.


« Salut la belle aux bois dormant.

-Salut tête de con, puis je me tourne vers la fille qui tressaille sous mon regard, je lui souris : je peux avoir un thé vert s'il te plait ?

-O-Oui, bien sûr.

La jeune fille s'en va, une assez mignonne petite donzelle.

-Tu fais de l'œil à la serveuse ?

-Je suis en manque, j'y peux rien.


Je rigole bêtement devant le manque de délicatesse de mon ami.


-Tu as tes chances, elle te dévore des yeux.

La demoiselle, qui porte une petite robe blanche avec un tablier rouge, revient avec le visage cramoisi. Elle pose mon thé sur la table en acier en me lançant un petit sourire puis retourne en cuisine. Vraiment très mignonne.

-Ouais, je vais me la taper dans le van.

-Tu es répugnant. »


La jeune fille revient avec quelque chose entre les mains puis le tend à Castiel comme s'il lui avait demandé avant que je n'arrive.

« V-Voilà, c'est la carte de la région. Vous allez où au juste, sans être indiscrète ?, risque-t-elle d'une petite voix en nous regardant l'un après l'autre.

-Nous n'avons pas de destination précise, lui souris-je gentiment, on vadrouille.

-Vraiment ? Vous avez du courage pour rouler sans but.

-On peut dire ça.


Ce n'est pas vraiment du courage de fuir ses problèmes. C'est même plutôt le contraire...


-Vous allez rester par ici un moment ?, continue de questionner la jeune fille tout en essuyant des verres avec un chiffon.

- On ne sait pas encore, on vit au jour le jour, lui confié-je. Dis, tu pourrais demander à ton patron si on peut se débarbouiller un peu dans ses toilettes ? 


Elle acquiesce puis regagne la cuisine. Je porte mon attention sur Castiel qui a la tête appuyée sur sa paume, contemplant la carte que la jeune fille nous a apportée.

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