Chapitre 1

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J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai tout laissé derrière moi. Mon  minuscule appartement près de la fac, mes études, mes amis, mes parents, mes problèmes...

Heureusement que je l'ai. Lui avec moi. 

Mes pieds dépassent par la fenêtre baissée du van défraichi. Je secoue mes mains et ma tête au rythme de la musique grésillante de la radio qui semble remplir la voiture d'une aura joyeuse. Je regarde le conducteur qui fixe la route avec un air concentré mais aussi avec un sourire amusé aux lèvres.

Nous voilà partie pour une aventure inconnue sans date butoir. 


♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪♪


« Bon écoute... c'est fini. »

L'homme me regarde de ses grands yeux, sincèrement interloqué. Celui-ci fronce alors les sourcils et commence à faire une moue très étrange, comme s'il était malade.

-Qu'est-ce que tu as ?, m'inquiété-je réellement.

-Tu es obligée de me quitter là... ?


C'est vrai que le moment n'est pas très bien choisi. Mais il faut comprendre : toute la journée j'ai eu du mal à me résoudre à le quitter avec ses mots doux et ses si jolies promesses, mais surtout mon amour débordant pour lui depuis plus de quatre ans. Je n'ai malheureusement trouvé le courage de le quitter que maintenant que je suis nue sur lui. 

Et lui toujours en moi. 

 Je me lève  du lit  totalement nue. L'homme aux cheveux bruns et ébouriffés  se relève sur ses coudes pendant que je remets mes sous-vêtements en sautillant à travers la petite chambre aux murs d'un blanc passé virant plus vers le jaune aujourd'hui, du motel dans lequel nous nous retrouvons souvent.


- Luke, tu es marié. ça ne peut plus continuer... » 


Mon amant ne me répond pas et se contente de se rallonger en émettant un gémissement bruyant et plaintif. L'homme de dix ans mon ainé reste allongé et ne me jette pas même un regard quand je quitte la petite chambre. 


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« Partons. »

Je le regarde, sceptique. Les étoiles brillent fortement dans le ciel ce soir mais cela n'empêche cependant pas qu'elles disparaissent lorsque nous soupirons notre bouffée de cigarette. 

« Te fous pas de moi, s'il te plait, je ne suis pas d'humeur. »


Le garçon me fixe encore, sans rien dire. Sa main passe dans ses cheveux rouges vifs et il fronce le nez : il est sérieux. J'écrase hargneusement ma cigarette à même le pavé de l'entrée de son garage. Je le fixe à mon tour avec un air renfrogné : celui même que je fais quand je ne comprends pas bien une situation. 

« Pour aller où au juste ?

-Autre part.

-Ce n'est pas une destination très précise.

Castiel écrase à son tour sa clope et son regard se perd dans le mien. Un long silence s'ensuit durant lequel nous respirons fort et en harmonie. Sa main passe sur son visage et un sourire apparait. 

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