Face à l'improbable de l'existence que subissent les individus qui ne sont que les reflets de ce que le monde veut qu'ils soient, que faire sinon se tourner vers la lune... La subtilité de ce qui devrait être n'est que le résidu de l'éclat des ét...
L'air impassible de Eago cachait son étonnement et sa curiosité, alors que les sourcils légèrement froncés, il attendait de comprendre ce que son calice tentait de se faire pardonner.
- Si je n'avais pas quitté la manoir, si je n'avais pas trébuché dans la forêt, si je n'avais pas été désarmé si rapidement, rien...
Le vampire l'interrompit d'un geste, presque soulagé par ce qu'il venait d'entendre. En soit, qu'aurait pu faire le jeune homme qui aurait suscité un pardon quelconque?
- Je ne peux décemment t'en vouloir de tenter de trouver des réponses alors que je te laisse seul au Manoir des heures durant. Je t'ai refusé les réponses que tu demandais. J'ai été négligent. Ton escapade en forêt n'a fait que sauver le manoir d'un siège qui aurait sûrement détruit la moitié du mobilier et occasionné plus de blessures...
- J'ai sauvé le manoir en me sauvant, sourit, presque amusé, le jeune londonien. Eago sourit doucement à cette remarque. Que son calice parvienne à faire de l'humour après l'expérience qu'il avait subi était positif. Il se remettrait rapidement des séquelles psychologiques. Cela le rassurait dans cette ère de pure violence que les calices devaient vivre et à laquelle ils devaient survivre.
- Un vampire doit protéger son calice envers et contre tout. Tu n'as pas les aptitudes, la résistance, la force brute, qui te sont nécessaires pur faire face aux Créatures. Tu n'as aucune raison de te remettre en cause, Dorian. Surtout face à des combattants d'élite.
- J'ai suivi un entraînement...
- Qui ne saura t'être utile que face à des mercenaires, gobelins, et autres cloportes trop lâches pour se battre loyalement. Trop lâches pour me faire face. Je suis seul responsable de ta sécurité. Je suis seul fautif dans cette aventure, répondre à la convocation des Généraux n'était pas une bonne idée et ne l'a jamais été.
Dorian ne savait que répondre à cela. Il n'avait guère l'habitude qu'on ne lui reproche pas son inconscience. Il avait l'habitude que ses erreurs soient l'objet de maintes reproches, maintes critiques... Or Eago semblait ne pas accorder plus d'intérêt à sa petite escapade ni pour avoir surestimé sa tolérance à la boisson... Ou peut être avait-il sous estimé la les effets de la kasteel rouge. Il laissa de côté sa culpabilité et ses questionnements pour laisser un sommeil réparateur le prendre lentement, la plaie de la blessure par balle se refermait enfin, laissant une cicatrice vive sur sa peau pâle. Il commençait enfin à ne plus sentir son épaule l'incendier de douleur à chaque mouvement.
Il était las des regards regards appuyés que posaient sur lui les camarades de Eago. Il avait hâte de ne plus être sujet à l'inquiétude générale. Cela l'avait toujours dérangé. La présence des elfes noirs dans le Manoir l'avait poussé à s'interroger sur cette étrange communauté du monde des créatures qu'il n'avait jamais eut l'occasion de croiser. Il avait certes rencontré les elfes, froids savants à l'hautaine attitude qui avaient refusé de prendre part, officiellement à ce conflit. Ils avaient jugé que cela n'avait d'impact que sur la communauté des vampires Alors, voir les elfes noirs se mêler au conflits, sans prendre en compte la position prise quelques mois plus tôt par les autres elfes, l'étonnait, titillait sa curiosité.
Ainsi avait-il, dans ses premiers jours enfin passés hors du lit, passé son temps , ou du moins une grande partie, dans la grande bibliothèque du manoir , en quête de tout ce qui pourrait distinguer les elfes des elfes noirs. Il avait bien conscience du regard empreint de vigilance qui le suivait partout, que ce soit Eago, ses camarades ou quelques elfes noirs... Mais il s'était habitué à ce que son ombre porte quelques bonnes gens, aussi ne s'en formalisait-il pas.
Peu d'œuvres abordaient le sujet. Il avait appris, avec une certaine insatisfaction, que les elfes noirs s'étaient détachés de plein gré des elfes, outsiders de leur communauté, suite à une divergence d'opinion face à un grand conflit de l'époque : Le Grande Traque. Ainsi quelques ouvrages, dans des paragraphes perdus entre de lourds chapitres décrivant les violences de certaines batailles et certains actes posés par des vampires renégats au nom oublié à l'encontre de calices, parlaient de ce schisme de la communauté elfique. Ainsi donc apprit-il que ces elfes noirs avaient crée des sanctuaires où, sous leur protection, des calices étaient entretenus et gardés de l'horreur du monde alors que leurs vampires se retiraient un jour, deux jours, une semaine, sur un front quelconque. Jamais une telle institution n'avait été crée. Et pourtant, elle avait connu une célébrité telle que c'est ce qui avait permis à une majorité des calices de cet âge sombre de survivre, malgré cette sanglante guerre civile. Ainsi donc, ils avaient vécu , longtemps, reclus dans ces domaines surprotégés, que ce soit par la présence des elfes noirs ou par la localisation géographique qui les rendait imprenables. Souvent dans le grand nord, dans les pics menaçants qui semblent déchirer les horizons, les citadelles imprenables avaient été entretenues jusque là, loin des regards indiscrets et du cru de la violence des politiques extrêmes. Même si officiellement la Grande Traque était achevée, nombreux renégats errants, solitaires et parfois rendus fous par les larges ambitions de leur leader disparu, s'en prenaient encore aux rares calices qu'ils pouvaient croiser seul. De plus, les citadelles des elfes noirs étaient devenues synonyme de refuge pour les vampires, amenant donc entre leurs murs les nouveaux liés qui avaient besoin de paix et de sécurité pour leurs jeunes calices.
Ces marginaux de la communauté elfique étaient donc le bras armé qui assurait la pérennité des vampires liés de par la création et l'entretien des citadelles. Ils étaient ce parti qui avait refusé de prendre le parti de ses pairs. Ces intellectuels à la beauté arrogante et à la connaissance scolastique qui avaient pris les armes sous le regard terne de leurs semblables...
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