" La fiction est ce mensonge qui dit la vérité..." Gaiman

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Avachi sur le sol, il n'était plus que l'ombre de lui-même alors que l'éclat de la lune faisait briller cette lueur écarlate presque blasphématoire qu'était cette tâche de sang qui s'écoulait avec une lenteur presque provocatrice de son front malmené par la violence et la folie de la politique de certains.
Il était un calice mais il ne l'avait pas choisi et là devant lui ce même individu qui n'avait pas choisi d'être ce qu'il était se noyer dans son sang. Il était peut-être le reflet de ce que devait être la vie de ceux ou celles qui subissaient leur quotidien. Protégé par un vampire ,détesté par certains méprisé par d'autres et rejeté par la nature même de l'humanité. Il faisait face les yeux arrondis d'effroi les mains tremblantes le cœur palpitant à ce destin si sombre si triste si mal vu qui semble être le sien. Après tout on lui avait bien dit que les calices sont un problème pour une bonne partie des créatures composants le monde politique qui était le leur. Avachi sur le sol il se meurt ce malheureux qui subit comme tant d'autres la nature violente de ce qu'il est. Il avait vu mourir tant et tant de ces malheureux qui ne demandent finalement que de vivre en paix ou du moins de survivre malgré et contre tout. Trop d'innocents qui avaient fait le choix de ne pas faire de choix...
Anonyme car il ne connaissait pas son nom ce gars qui devant lui se vidait de son sang , il le fixe de ce regard vide et terne que partagent tous les morts. Est-ce que le majordome de son vampire, cet amis, ce confident avait eu le même regard lorsque ses derniers instant avaient donné lieu à sa mort. Il ne le savait pas il ne pouvait le savoir car alors que son ami se mourait dans ce manoir ses ailes brisées, se vidant de son sang, lui se cachait pour sauver sa vie. Jamais il n'oublierait la honte qui l'avait compressé ce jour-là. La culpabilité avait été grande et elle l'était toujours. Il avait accepté que ce n'était pas de sa faute, il n'avait pas accepté sa fuite. Il avait refusé de se pardonner sa faiblesse comme il avait accepté la mort de Furie :Lentement et difficilement.

L'écran s'éteignit. Il cligna des yeux, perdu, cherchant de son regard bleu océan, presque vert, le malheureux... Il avait presque réussi à oublier que c'était un enregistrement, rediffusé sur un écran si parfait, si précis, qu'il avait plongé dans la scène avec une violence inouïe. Des larmes perlaient sur ses joues mais il ne s'en rendait pas compte, cherchant soudain le regard de son vampire pour retrouver un point d'ancrage avec la réalité qui ne serait pas violent ou hostile... Il sentit deux bras le soulever. Il ne prit même pas la peine de chercher à s'assurer que c'était son vampire, retrouvant la sécurité et la froide douceur de l'étreinte du vampire. Il inspira profondément son odeur, tremblant face à l'horreur de ce qu'il venait de voir. Il venait d'assister à la mise à mort d'un calice. Un anonyme, certes... Mais un individu si proche de lui par nature qu'il avait l'impression d'avoir assisté à l'exécution d'un frère ou d'un ami... Il était écœuré...

- Voilà un message fort provocateur, commenta Vlad Teped, lançant un regard neutre au calice qui s'était blotti dans les bras de son vampire.

- Envoyer cela au Conseil est un acte de bravoure et d'arrogance. Il nous montre qu'il ne nous craint pas, soupira Blue.

- Qui était ce calice ?

- Oh, le calice d'un vieil ami qui s'était retiré dans les bois de Norvège avec son calice voilà quelques siècles... Je ne pensais pas le retrouver dans de pareilles circonstances, renifla Vlad.

- Nous assisterons sûrement à son entrée en scène à Londres sous peu. Ce cher ami a bien deux millénaires d'âge. Il est aussi vieux que le monde, semble-t-il... Son calice allait atteindre son premier millénaire.

- Quel est son nom ?

- Oh, vous le reconnaîtrez quand vous le verrez, sourit Vlad.

- Cette vidéo a bien chamboulé votre calice, Lord Eago, commenta la représentante des sorcières.

- Comme nous tous, chère amie, rétorqua le représentant des Lycan en lui adressant un sourire carnassier, la défiant implicitement de provoquer le jeune calice.

- Quelle intervention pertinente, siffla Eago, lançant un regard noir à la sorcière.

- S'il ne peut se contenir, il...

- Il n'est pas un combattant, lui rappela froidement Vlad.

- Ainsi sera-t-il un boulet, fit-elle avec raideur.

- Votre consœur, Baba Yaga a eut la prétention de jouer avec mon calice. Elle l'a amèrement regretté. Ne suivez pas sa voie, conseilla froidement Eago, un large sourire aux lèvres.

Les membres du Conseil soutinrent le regard du vampire qui leur adressait à tous cette menace implicite. Ils avaient eut vent des récents événements qui avaient chamboulé le jeune calice et mené à la mort d'un Furie. Jamais ils n'auraient pensé que cet événement aurait un impact tel sur le calice... Le jeune Dorian avait en effet su démontrer qu'il parvenait à se remettre des situations les plus dérangeantes et improbables... Les plus violentes et traumatisantes...

- Hermann Goring étant introuvable, que nous vaut l'honneur de cette convocation ? Je peine à croire que vous avez fait appel à nous simplement pour montrer à mon tendre calice cette vidéo d'un cru sans nom, sourcilla Eago, un sourire menaçant étirant le coin de ses lèvres.

- Hermann Goring n'est pas notre priorité, intervint la sorcière.

- Alors je n'ai plus rien à faire en ce lieu, la coupa sèchement Eago, berçant son calice qui avait finalement cessé de trembler, se ressaisissant.

- Lord Eago, votre petite Vendetta peut bien attendre que... s'exclama le représentant des gobelins.

- Vendetta ? Répétez cela si vous l'osez seulement... Si vous pensez en avoir la légitimité... Ou en sortir sans dommages...

- Je... Je pense que le temps n'est pas à la vengeance mais à la protection de l'équilibre qui est notre et...

- Le temps n'est plus à la protection de cette institution précaire que vous protégez vainement. Mon temps est voué à l'entretien et à la protection de mon calice, mon seul et unique calice qui n'a que trop souffert de ces inepties.

- Voyons mon vieil ami, calmez vous, tenta de l'amadouer le gobelin.

- Nous ne sommes guère amis, sinon dans votre naïve imagination.

- Vous devenez grossier, siffla la sorcière.

- Quelle belle remarque que celle là venant de vous, cracha Eago.

-	Quelle belle remarque que celle là venant de vous, cracha Eago

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