Rendez-vous 1/3

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Son sourire ne le quitte pas alors qu'il se lève, Louis en est même étonné. Il est si rare qu'il se sente si enjoué et ce plusieurs jours de suite. Il réfléchit un moment à la raison de son bonheur et en vient rapidement à la conclusion que si aujourd'hui il se sent si bien, le bouclé ne doit pas y être étranger et pour cause, Louis s'est toujours senti bien à ses côtés et depuis qu'il apprend à le connaître Louis est comme sur un petit nuage. Il se dépêche donc de déjeuner et de s'habiller pour se rendre au village et retrouver le bouclé qui fait tant battre son cœur. Il s'approche de la plage, espérant le trouver parmi les vagues, il se laisse aller à la contemplation de l'océan si majestueux quelques instants avant de faire la moue. Harry n'est pas là. Louis s'éloigne de la berge, rejoignant le marché tête baissée, lui qui aime d'habitude l'ambiance du marché si joyeuse la trouve bien fade aujourd'hui et pour cause, il lui manque sa joie de vivre, il lui manque Harry. Il avait tellement hâte de le voir. Il n'oublie cependant pas son devoir envers sa mère, fidèle à lui-même, il déambule dans les allées de la foire, persuadé qu'il finira par trouver ce dont il a besoin. Il ne peut s'empêcher de scruter la foule, cherchant le bouclé des yeux, comme s'il allait apparaître devant lui comme par magie. Louis soupire, il s'arrête cependant à une étale ayant repéré de la viande bovine d'un éleveur locale à un prix plus qu'abordable. Louis est ravi, cela fait bien longtemps qu'il n'a pas mangé un tel met, il ne pouvait pas se le permettre, il n'est même pas sûr de s'en rappeler le goût tant cela fait longtemps qu'il n'en n'a pas dégusté, Louis ne peut pour autant s'empêcher de penser au bouclé, il aurait aimé partager sa découverte avec lui. Le mécheux sélectionne son morceau de viande avec soin et paie l'éleveur, ravi de son affaire, il sursaute cependant lorsque deux bras encerclent subitement sa taille avant de reconnaître ces bras, Harry. Un immense sourire barre son visage.

« Harry !

Le bouclé sourit dans le cou de Louis, il le serre un peu plus fort dans ses bras sous le regard curieux des passants.

-Tu m'as manqué

Louis sent le rouge lui monter aux joues à ses mots. A lui aussi il lui a manqué, Louis n'avait qu'une hâte en se levant, celle de revoir le garçon qui a bousculé son quotidien car même s'il n'en a pas conscience, Harry a d'ores et déjà changé la vie de Louis et ce n'est que le début.

-Regarde ce que j'ai trouvé Harry, cela doit faire un an que je n'en ai pas mangé, je ne suis même plus sûr de m'en rappeler le goût. Maman va être contente !

Le bouclé ne peut réprimer un sourire face à tant d'enthousiasme. Le savoir heureux suffit à son bonheur, il aimerait lui offrir tellement plus que quelques minutes volées par jour, il aimerait passer plus de temps avec Louis, il aimerait sentir son cœur s'emballer plus souvent, être la source de ses sourires, de son bonheur et ne voir couler sur ses joues délicates que des larmes de joie dues à un bonheur si intense qu'il ne sait comment l'exprimer autrement.

-C'est super.

Louis range la viande dans un sac plastique et se tourne vers le bouclé pour lui faire face. Il détaille son visage avec attention, attendri. Avant de se perdre dans ses émeraudes qui lui font perdre pied chaque jour un peu plus. Un sourire rayonnant illumine alors son visage d'un éclat intense qui fait fondre Harry et dévoile des ombres en formes de croissant dans le creux de ses joues. L'alchimie entre ces deux-êtres ne fait aucun doute, les passants les dévisages, trouvant cela scandaleux de s'afficher ainsi. Pourtant ils ne font que se tenir là, dans les bras l'un de l'autre au milieu de la rue, un geste anodin en somme, mais leurs yeux hurlent l'amour qu'ils se portent, ils parlent à leur place. Ils sont ainsi, tous deux au milieu de la place, en pleine conversation silencieuse, aucun son ne saurait les sortir de leur contemplation car rien n'a d'importance si ce n'est leur vis-à-vis. Harry relève doucement sa main pour frôler la peau de porcelaine du plus petit de sa paume. Savourant cette douce caresse, les yeux de Louis se ferment d'eux même. Il aimerait que ce moment ne s'arrête jamais. Seulement dans l'obscurité derrière ses cils, il repense à sa mère, seule, à la façon dont il aimerait lui parler de son bonheur et ses pensées dérivent sur le repas qu'il doit acheter. Il rouvre alors les yeux et recule d'un pas. Les prunelles du plus grand s'écarquillent de peur d'avoir fait quelque chose de déplacé et d'avoir contrarié le petit être fragile qu'est Louis.

Who I Should BeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant