[XLII]

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« T'insinues que j'suis n'importe qui ?! je lance contrarié

Mais non, j'ai pas dit ça olala, répondit-elle en roulant des yeux

Même moi j'l'ai compris comme ça, commente Ayrton d'une petite voix

Fous moi encore plus dans la merde toi

Oups

Non sérieux chou, c'est pas ce que je voulais dire, m'assure-t-elle

Mmm à l'aise, je feins de la croire»

La crédulité, je fais pas dedans. J'suis pas un bleu, c'est pas à moi qu'on va la mettre surtout face à une phrase aussi significative : "Avant de se marier et fonder sa famille, il faut d'abord rencontrer le bon. Faut pas le faire avec n'importe qui" ; en gros, elle n'a pas encore trouvé l'âme-soeur et ne souhaite pas s'engager. Et moi dans tout ça, qu'est-ce que je suis ? Son joujou ? Son gigolo ?

Encore, j'aurais pu avoir un soupçon de crédulité si son comportement n'était pas en adéquation avec la bombe qu'elle vient de larguer mais clairement, tout porte à croire qu'elle pense ce qu'elle dit. J'évoque pas seulement le fait qu'elle ait pris du temps à me présenter à ses parents mais à ces petites choses du quotidien. D'accord, elle m'enveloppe de beaucoup d'affection par des actes tactiles ou des petites paroles mais j'ai jamais eu le droit à une vraie déclaration alors que Dieu seul sait combien je lui en ai prononcé.
Qu'est-ce qu'elle fout avec moi alors ? Elle passe simplement du bon temps ?

Et puis, ce qui me triture plus particulièrement l'esprit c'est qu'elle l'affirme publiquement, devant nos amis. Mon ego en prend un coup là, un gros coup. Alors j'essaye de ne rien laisser transparaitre devant les autres mais mon comportement me trahit vite et ne manque pas de plomber l'ambiance. De ce fait, Thislim décide d'écourter cette visite et nous nous en allons.

Le silence pèse dans l'atmosphère entre nous mais elle se garde de faire tout commentaire jusqu'à ce qu'on arrive sur la route.

«  Tu râles ? »

Elle brise son mutisme d'une voix tristounette en me lançant un regard de chien battu mais il n'empêche le mien est encore bien présent. Je préfère la garder en veilleuse parce qu'à tout moment, je peux lui cracher un venin à hauteur de mon degré de courroux et crois-moi, il atteint le maximum de la jauge. Mais ça, elle l'a pas saisi vu qu'elle continue son manège.

«  Doudou, m'amadoue-t-elle en posant la main sur ma cuisse »

Je jète un coup d'oeil à sa main puis lève le regard pour affronter le sien et le cribler de balles par la même occasion, d'une pierre deux coups.

« Arrête de râler, m'implore-t-elle d'une voix enfantine

J'ai même pas envie de te parler Thislim, je déclare las en dégageant sa main. Me parle pas

Ça t'a vraiment vexé ?

J't'ai dit me parle pas parce que j'vais te manquer de respect

J'suis désolée si ça t'a blessé mais j'le pensais pas particulièrement, j'énonçais juste une généralité

Ouais, à l'aise alors

J'suis sincèrement désolée, s'excuse-t-elle »

Ses excuses ? Bah pour la première fois de ma vie, je vais les placer dans la corbeille. Tout ça tombe dans l'oreille d'un sourd. Elle débite des paroles blessantes pour s'excuser aussitôt ? Non. Surtout que je les ressens plus qu'honnêtes. A quoi bon s'excuser si elle le pense vraiment ? Et surtout, à quoi bon continuer de bâtir cette relation avec moi ? C'est d'un non-sens total.

[I&II] Aissam et les FillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant