[I&II] Aissam et les Filles

[XLIV]

« [...] Et je sais que tu crains l'engagement mais avec moi, t'as pas à t'inquiéter. Donc, j'tente un coup de poker... il laisse sa phrase en suspens pour poser un genou à terre et attraper ma main, tu me ferais l'honneur d'accepter d'être liée à moi à jamais ? »

Actuellement, une panique totale fulgure en moi même si je me garde de le montrer. J'ai face à moi une Thislim tétanisée voire déconcertée. Son regard reste planté dans le mien pendant quelques secondes alors que je tressaille d'impatience quant à la réponse qu'elle va me donner.

Plus les millièmes de secondes défilent, plus le stress jaillit en moi. Cette demande en mariage, c'est une épée à double tranchant : si elle accepte, je serais le plus heureux des hommes mais dans le cas contraire, tout sera terminé entre nous.
Elle m'a assuré qu'elle n'était pas contre l'idée d'unir son destin au mien donc je vérifie juste la véracité de ses dires et s'il s'avère qu'elle m'a bakhar, on mettra fin à cette relation de ce pas.

J'dois admettre que c'est un peu impromptu comme demande ; imprévisible au vu des récents événements mais j'suis persévérant et espérait secrètement profiter de ce voyage pour lui offrir ce bijou, signe d'une alliance prochaine entre nous. Du coup, Thislim est totalement déstabilisée mais je peux m'apercevoir que ses yeux commencent à s'embuer de larmes et qu'un sourire se dessine sur ses lèvres. C'est bon présage !

« Oui, accepte-t-elle

— Vraiment ? je me réjouis en la fixant dans le blanc des yeux

— Oui mon amour »

Mon coeur bat encore plus la chamade qu'il y a quelques secondes, une explosion de joie se fait ressentir dans mon bas-ventre, son affirmation me donne carrément la chaire de poule et des papillons se décuplent dans mon estomac. Le simple mot "Oui" suffit à me mettre dans tous mes états. Elle a accepté !

Malgré tout l'élan qui m'abrite, je me contrains à garder mon calme en lui passant la bague au doigt et dès que je me relève, ma belle me saute dans les bras et m'étreint fort ; on est sur un étouffement carrément mais si c'est pour mourir dans ses bras douillets, prépare ma tombe de ce pas.

Je m'abandonne ensuite à cette fougue véhémente qui se tapit en moi depuis plusieurs minutes maintenant et m'attaque à ses lèvres, les dévore comme un goulu. Un vrai baiser de cinéma auquel elle répond ardemment, elle aussi avide de moi.
Mes mains caressent son joli visage tandis que ses doigts parcourent ma fine chevelure et que nos corps ne forment plus qu'un tant ils sont agglutinés l'un à l'autre.

Cette étreinte dure pendant des minutes, nous essoufflant par la même occasion. De ce fait, j'appuie sur la pédale frein mais Thislim ne l'entend pas de la même oreille, elle continue de m'enlacer en nous faisant chanceler de gauche à droite.

« Comment je t'aime ! je lui fais savoir en lui déposant un bisou dans le cou

— Moi aussi je t'aime mais t'as gâté tout mon make-up là, se plaint-elle en se détachant un peu de moi

— C'est pour la bonne cause

— Wow, je m'y attendais pas. Je suis trop heureuse !

— C'est vrai ?

— Ouais, trop. Trop ! répète-t-elle en me refaisant un câlin

— J'avais prévu de te demander ta main ici depuis un moment mais avec tout ce qui s'est passé ces derniers jours, j'ai hésité. Après, j'me suis dit "Si elle t'aime, elle dira oui, sinon basta"

— J'suis trop émue ! »

En prononçant cette phrase, je sens mon cou un peu se mouiller et me rend compte que cette demande l'a émue aux larmes. J'm'empresse alors de tendrement les lui sécher.
Eh bah, elle qui faisait la fière quelques jours avant, je la trouve bien heureuse là mais c'est vraiment pas pour me déplaire. Je le suis tout autant qu'elle.