Qui va m'faire revenir à la raison ? J'crois que c'est mon sac à dos qui avait raison. On t'carotte des sous et on te les rend pas, pas d'gilet mon sac à dos c'est le rempart. [...] Sac à dos, mon classique de Naza. La chanson qui me prête des origines congolaises en mouvant mon bassin seul tellement la guitare est enivrante. Jean-Désiré Sosso Dzabatou de son vrai nom est très lourd en général malgré les bêtises qu'il débite dans ses sons mais Sac à dos, c'est mon inlassable.
Il va donc sans dire que mon corps gigote dans tous les sens pendant que je passe l'aspirateur dans la maison. Je profite de ma présence à la maison et mon jour de congé pour aider la dame même si la maison n'est pas ce qu'il y a de plus désordonné étant donnés le départ de ma soeur et mon quasi-départ.
Et en parlant de ma mère... Durant ma prestation de rêve, la porte d'entrée s'ouvre soudainement et la laisse apparaitre dans l'entrevourture de cette dernière. Je peux directement remarquer le blasement remplacer sa bouille détendue et me scrute, les sourcils froncés, entrain de gambiller et chanter à tue-tête un sac à dos accroché sur mon dos, fatalement.
"Il me casse les couilles celui-là", c'est ce que traduit son expression de visage.« Ah sac à dos, maman y a quoi dans le sac à dos ? Eh maman y a quoi là ? je chante en dansant tout en m'approchant d'elle
— Toujours ce genre de musique que t'écoutes toi, c'est grave ! se plaint ma mère en grimaçant
— Tu veux que j'écoute du Jacques Brel comme toi ?
— Oui, varie ! Et déjà pourquoi t'es encore là toi ?
— Comment ça "je suis encore là moi" ? je lui demande après lui avoir embrassé le front
— Tu te fais rare ici, j'ai pas souvent la chance de jouir de ta présence. Plus de trois jours à la maison, c'est un exploit
— Par contre, ton "jouir de ta présence", tu peux éviter d'utiliser ce vocabulaire quand tu parles de moi s'il te plait ? C'est un peu gênant vois-tu
— Tu t'es disputé avec ta copine ou quoi ?
— J'ai pas de copine
— C'est ça, lâche-t-elle en ricanant. Je te connais mon fils »
Je dis pourtant vrai, j'ai plus de copine...
Enfin, depuis trois jours c'est comme tel. Je sors avec un fantôme. Pas de nouvelles, pas de SMS, pas d'appel, nada. Elle n'est pas décidée à reconnaître ses torts et moi encore moins donc forcément, nous sommes réduits au silence. Et j'ai envie de craquer, j'ai envie de débarquer chez elle et la serrer dans mes bras et la couvrir de baisers mais ma raison me tape sur les doigts à chaque fois que l'idée émerge.
Dans cette embrouille plus que débile disons-le, je me sens pas du tout fautif. J'ai fait un pas vers elle après sa fête pour apaiser les tensions et régler le litige mais entêtée et nerveuse qu'elle est, madame m'a repoussé et carrément foutu à la porte comme un vaurien. À partir de ce moment, qui doit venir présenter ses excuses à qui ?
Alors, je sais que les femmes ont toujours raison et que même quand elles ont tort, elles ont raison d'avoir tort ; que c'est à l'homme de présenter son mea culpa quand il a froissé sa chérie et ce, même quand elle le repousse et refuse d'avoir une conversation avec lui. Cependant, il faut renverser les règles, renverser les conventions ! Nous autres, hommes, en avons marre de se laisser marcher sur les pieds par vous les femmes.
De ce fait, je reste et resterais sur mes positions : je ne lui enverrais pas de message. Et si elle ne le fait pas de son coté, on ne s'enverra pas de message.
Oui, la fierté n'a pas sa place dans un couple mais madame la mature qui s'amuse à traiter tout le monde de gamins, si elle est si mûre et raisonnable, pourquoi ne vient-elle pas à moi ? Elle me répète son âge à longueur de journée mais elle est pas foutue d'agir comme une femme de vingt-sept ans. Nawak celle-là, elle m'hasseb, j'ai même plus envie de parler d'elle. Passons.
VOUS LISEZ
[I&II] Aissam et les Filles
Romance« Le premier pas pour avoir ce que vous voulez, c'est d'avoir le courage de quitter ce que vous ne voulez plus ». Tome I : 13/06/2018 - 15/10/2018 Tome II : 17/10/2018 - 25/01/2019