Blodbad Partie 1

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"Prénom, nom et raison de ta présence dans ce lieu.

-Tsya Jinka, meurtrière....

Ah ouais t'es pas la seule, je vois, tu peux y aller."

La voix de la jeune femme était semblable au regard qu'elle tirait à ce moment-là: sans vie, éteint. On la conduisit elle et d'autres à travers un long couloir éclairée par un simple néon à la lumière blanche, monochrome et froide, et on les força à se déshabiller. Tsya rentra dans cette immense salle bondée que l'on tentait de faire passer pour une salle de bain. Ici, une masse informe et bruyante ne faisant que se pousser en se plaignant du peu d'espace s'était retrouvée dénudée et mit ensemble sans séparé hommes et femmes, après tout pourquoi laisser de la dignité à ces êtres ? Après leurs crimes ils n'étaient rien d'autres que des monstres aussi bien aux yeux de la société que des responsables de la prison eux-mêmes. Des gémissements résonnaient de toute part, au-dessus de ce brouhaha de gens "sales", la raison était l'eau froide sortant des douches. "Froid" était bien peu violent, un euphémisme cachant le fait que personne ne voulait prendre la peine de chauffer les douches, gaspiller de l'argent pour des êtres n'étant même pas considérés comme humains était tout simplement impensable pour les propriétaires des lieux et peu de personne pouvait leur donner tort. La sensation ressenti par les détenus était décrite comme si des milliers d'infimes petites aiguilles transperçaient chaque parcelle du corps qui avait le malheur d'être exposée au liquide. La jeune femme quant à elle ne dit mot, elle s'était murée dans le silence depuis qu'on l'avait enregistrée. Cela imposa le calme dans toute la salle, aucune plainte,aucun gémissement ni pleurnichement ne provenait d'elle, outrepassant la froide douleur de l'eau et les regards fixés sur elle qui aurait fit frémir un autre nouveau-venu, sans un mot tout le monde la dévisagea et retenu son visage toujours aussi inexpressif, et c'est ainsi que par des regards en disant bien plus que des mots on savait désormais qui elle était. Après ce passage qui pouvait être considéré comme une torture pour certains détenus, on les fit quitter la pièce par le même long couloir qu'ils avaient emprunter à l'aller, toujours dévêtues et collés les uns aux autres. Tsya avait pu quant à elle faire connaissance de ceux qui allaient être ses nouveaux camarades de cellules par leurs cris d'inconfort et leur jérémiades. On lui donna ses nouveau vêtements qui n'étaient composés que d'un simple débardeur noir ayant fait son temps et d'un pantalon blanc à moitié débraillé et déchiré lui arrivant à la hauteur des genoux. Hormis des entraves, la prisonnière n'avait rien pour couvrir ses pieds qui commençaient à se bleuir  à cause du froid de la douche et de l'environnement. De toute façon personne ne voyait l'intérêt de couvrir cette partie du corps des détenus, une partie du corps toujours en contact avec le sol et tout ce qu'il le composait: Boue, caillasses et herbe, bref tout ce qui pouvait une fois de plus ramener ces êtres à l'état d'animaux. On lui fit aussi tatouer sous son œil gauche à l'encre noir un étoile, un symbole restant gravé à jamais sur sa peau comme pour la marquer à vie de sa condition que même certains porcs d'élevage rêveraient. Tous les détenus se virent ensuite emmener  dans leurs cellules qui étaient toutes individuelles et fermées à double tour pour éviter tout ce qui étaient alliances qui pouvaient potentiellement mené à une évasion. Comme à son habitude, Tsya resta dans le silence dans lequel elle s'était terrée, elle s'allongea sur la misérable paillasse pourrie  par le temps qui lui servait de lit et elle resta là longtemps: des secondes, des minutes, des heures peut-être, elle avait perdu toute notion du temps et puis de toute façon cela ne semblait pas la déranger pour le moins du monde. 

Le lendemain arriva alors sans que Tsya ne s'en rende compte et ce n'était pas la voix violente et injurieuse du gardien qui dirait le contraire, après avoir crié que tout le monde devait se lever dans le bloc de cellule il ouvrit les portes unes à unes et frappa de sa longue matraque les quelques retardataires ne s'étant pas réveillés correctement et mena une fois de plus le troupeau vers un nouveau lieu où ils pouvaient se nourrir. Un nouvelle fois le chahut et le bruit prit part et alors que la plupart des prisonniers se débattaient encore et encore pour que l'on cesse de les écraser, Tsya se laissa étrangement faire en ne faisant aucun mouvement pour repousser les êtres l'entourant et paradoxalement personne ne fit vraiment l'effort de la déranger. Un fois arrivé à l'immense et à la fois vide salle de réfectoire on fit asseoir les détenus et on leur servit à chacun une bouillie déconfite ressemblant à de la viande hachée et ce fut l'unique nourriture qu'on leur servit. Après quelques minutes d'écœurement général on ne put qu'entendre les bruits de mastication et tandis que tout le monde mangeait tant bien que mal ce que l'on avait servi Tsya n'y toucha et malgré les remarques lui montrant que s'affamer ne lui permettrait pas d'avoir de la pitié de la part des gardes elle ne répondit point. Une fois le repas fini le chemin se fit dans le sens inverse pour tout le monde, vacant à leur cellules dénuées de toutes distraction ou forme de loisir. Le temps paraissait si long surtout quand la peine que tu devais purger s'étendait sur des dizaines d'années comme pour Tsya ou tant d'autres. C'est alors qu'un gardien frappa  trois coups à la porte en fer de sa cellule et lui dit que quelqu'un voulait la voir dans les plus brefs délais possibles, cela était bien inattendu car la criminelle n'avait ni famille ni amis sur sur lesquels elle pouvait compter pour venir lui rendre visite, tout le monde lui avait tourner le dos, honteux de connaître un criminel, un tueur, un monstre. Elle sortit de sa cellule accompagnée de deux gardes, toujours ses entraves au pieds  et arriva au parloir, c'est alors qu'elle vit un homme d'une trentaine d'année si ce n'est moins fumant calmement une cigarette. À en voir par son uniforme vert kaki il était probablement militaire et avait pris ses aises sur la chaise se trouvant en face de la vitre plexiglas. Quand il vit arriver Tsya, il se leva et en crachat un écran de fumée en déclarant: " Alors c'est toi Tsya Jinka...."  

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