9 Façons de mourir

2. L'autre amoureux

Comment j'avais pu lui faire subir toutes ses horreurs.. Pourquoi je n'arrivais pas à assumer ma sexualité ? Comment j'avais pu rejeter la faute sur lui alors que je l'aimais.. mais je croyais que c'était sa faute à lui, si j'étais .. amoureux..

J'avais été un connard.. mais je l'avais compris à temps. J'étais allé le voir, dans sa chambre.. sa voix paraissait brisée, très brisée et surtout, elle était différente. J'avais l'impression de parler à une âme sans vie. Je l'avais supplié, tellement supplié, à genoux devant sa porte.. le front collé à la porte, les larmes chaudes coulant sur mes petites joues..

Il avait finalement accepté, de me laisser entrer. Et pourtant, il hésitait encore.. Je lui avais demandé si je le dérangeais et il avait encore hésité.. Je me demandais ce qui se passait dans sa petite tête..

J'avais imaginé avant, quand je l'avais rencontré, au début du lycée. Il avait un sourire unique qui pouvait faire sourire n'importe quelle personne, une façon de parler très douce et attirante, une gêne dans n'importe quelle situation normale et une odeur qui nous enroulait chaudement..

Ce jour-là, il n'arrivait pas à sortir de ma tête. Le nouveau, dans une grande école. Il était mystérieux, très mystérieux et surtout renfermé..

Je ne voulais pas tomber amoureux, alors je m'étais arrangé pour lui pourrir la sienne.. Tout ceci était le résultat de mes erreurs, je devais me faire pardonner..

J'étais si près du but.. de pouvoir enfin coller mes lèvres aux siennes.. J'arrivais enfin à assumer, et il m'avait répondu la plus belle chose au monde. Il ressentait la même chose pour moi, même si j'avais été abominable..

Mais à un instant, quand j'avais entendu ce son, le son de la mort, j'étais anéanti..

Il était entrain de s'étouffer, d'une manière dont j'ignorais.. J'avais paniqué, et je voulais à tout prix défoncer cette foutue porte. Mais elle était bloquée.. Je hurlais de colère et de tristesse en frappant pour qu'elle se casse !

Elle n'ouvrait pas..

Elle ne faisait rien !

J'avais les jointures en sang mais je refusais de le laisser tomber.. Il n'avait pas le droit de mourir !

Elle c'était décidé à se briser. Puis, j'étais entré en vitesse. Et j'avais vu l'image la plus traumatisante, triste et il n'y avait aucun mot pour décrire ce que je ressentais. L'homme que j'aimais, pendu à un tuyau au plafond.. Vide de son être, de son âme et de son amour pour moi..

J'étais figé, fixant la scène devant moi. La seule réaction que j'avais eue, était de lui prendre la main. Elle avait déjà commencé à se refroidir.. Je n'avais pas pu toucher la chaleur de son corps..

Oui, je regrette mes actes. Mais en ce jour du procès, je tiens à me faire pardonner par tous les moyens possibles et même à donner ma vie aux parents de mon âme-sœur. Pour lui, et pour qu'il soit heureux là-haut parce qu'une partie de moi est morte avec lui..