Chapitre 2 - Wiggins au rapport

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Je suis en train de me rendre compte, en postant les chapitres, que les premiers sont très courts par rapport aux derniers.

Une cavalcade se fit entendre dans les escaliers du 221B Baker Street vers les trois heures du matin. L’ancien médecin militaire se réveilla en sursaut et, par réflexe, attrapa son arme avant de sortir de sa chambre. En poussant la porte, il tomba sur le salon éclairé par une bougie. La silhouette de Holmes se découpait dans la lumière vacillante, droite, les yeux acérés plantés dans ceux de ses opposants… qui n’étaient autres que les Irréguliers. Watson poussa un soupir de soulagement qui attira l’attention sur lui. Les enfants, qui étaient au repos, se mirent au garde à vous en le voyant arriver. Avec un sourire tendre, il posa son arme et avança.
« Au repos, lança-t-il sur un ton militaire. »
Holmes lui lança une œillade amusée.
« Bien, fit-il de sa voix profonde. Wiggins ? »
Le garçon en question se détacha du groupe, la tête haute, les mains dans le dos. Il avait l’air particulièrement glorieux, dans cette position là, noble même, malgré ses vêtements déchirés et sa peau sale. Ça ressemblait à un déguisement.
« On a trouvé qu’monsieur Lestrade était un habitué d’un club, les Invertis je crois, rapporta le gamin. Mais ils ont pas voulus nous faire rentrer… »
Alors que le médecin arborait un air stupéfait, Holmes souriait.
« J’avais raison, alors, répliqua-t-il calmement. Quoi d’autre ?
-On a pu retrouver c’qu’il a fait l’jour où y’a disparu m’sieur ! s’exclama fièrement le petit frère de Wiggins, Clark. »
Le pauvre enfant se prit un coup de coude par son parent.
« Y’est allé travailler à 8 heures et y’est pas r’ssorti avant vingt-deux heures, m’sieur, c’est quand il a laissé sa deumision, reprit le plus âgé.
-Démission, le corrigea gentiment Sherlock Holmes.
-Pardon m’sieur, s’excusa son interlocuteur. Après ça y’est allé prendre l’ferry à la gare d’eau. Il voulait rejoindre la côte qu’on a entendu.
-Tu ne sais pas où il allait de la côte ? questionna le détective soudainement. »
Le garçon secoua négativement la tête.
« Si, moi j’sais ! lança un gamin d’une dizaine d’années, Georges. J’ai entendu que’que chose comme le Nouveau Continent. C’était un vieux marin d’la gare d’eau qu’a raconté qu’y’a vu un inspecteur d’police tard l’soir qui voulait aller là-bas. »
Holmes glissa une guinée dans sa main, et en regardant les autres enfants, finit par leur en donner une chacun.
« Restez là et demandez à Madame Hudson qu’elle vous prépare quelque chose, elle en sera ravie. Watson et moi ne seront pas revenu avant trois semaines. »
Un autre enfant écarquilla les yeux.
« On peut rester là tout l’temps ? »
Leur patron acquiesça et tous se jetèrent sur lui en criant, heureux. Le docteur Watson regarda son ami se raidir à l’étreinte avec un fou rire.
Quand Holmes se dégagea, il rejoignit son colocataire.
« Préparez vos affaires Watson, nous allons nous rendre à ce club, puis nous partirons pour le Nouveau Continent, lança-t-il de bonne humeur.
-C’est donc là que nous partons ? Eh bien un peu de vacances hors de Londres ne nous feront pas de mal, répliqua le médecin. »
Et il disparut dans sa chambre, laissant un criminologue désemparé avec une bande d’enfants surexcités.

Bon, petit paragraphe sur Wiggins et les Irréguliers parce que j'aime ces enfants d'amour et ils sont clairement la marmaille des Gays de Baker Street. Je trouve que ce sont des personnages vraiment hyper intéressants à exploiter, vis-à-vis de Holmes et Watson comme seuls, et je leur dédierais peut-être un texte voir une fanfiction dans le futur !

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