Klaim passion faire des références à la chanson française.
L’arrêt à Colorado Springs fut plus long que prévu. Le train pour Saint Georges avait déraillé un peu avant d’arriver en gare suite à un endormissement du conducteur. Le résultat en avait été une vingtaine de morts et une centaine de blessés, une catastrophe ferroviaire qui rentrera dans les anales certainement. Seulement, l’humeur déjà exécrable de Holmes se dégrada encore et il s’enferma dans son spleen, regrettant la douce piqûre de sa cocaïne que les babillements inutiles de son ami ne pouvait remplacer. Ils passèrent deux jours dans cette ville et, alors que le docteur sortait visiter, heureux de pouvoir remarcher correctement – le repos qu’il a pris dans le train avait été un très bon remède, Holmes les passa dans la frustration totale, à jouer du violon – qu’il avait emporté – ou juste à s’asseoir en fermant les yeux, les jambes dépliées et les doigts scindés sous son menton. Parfois, Watson le découvrait recroquevillé dans le fauteuil de la chambre prêtée par la compagnie, ses jambes ramenées contre son torse et ses bras autour de ses genoux, fixant le vide de ses yeux mornes et sans intérêt pour la vie. Sûrement était-ce les effets de son sevrage à la cocaïne et le médecin fut heureux de voir qu’il réagissait aussi bien. La plupart des autres addicts seraient déjà tombés dans une colère profonde et irraisonnée, mais Holmes n’était pas la plupart. Ce qui étonna son ami cependant fut qu’il n’essaya pas de retrouver sa drogue. Le détective n’avait jamais su se refuser une piqûre. Et pourtant, voilà qu’il contemplait l’ennui morbide sans chercher à s’en procurer, ce qu’il aurait vite fait. Comme s’il essayait de prouver quelque chose… À qui ? Lui-même sûrement. Sa dernière dispute à ce propos avec son cher ami avait été si virulente et pleine de verve… Watson s’en voulut un peu en se disant que ses propres mots avaient autant affecté le grand Sherlock Holmes, mais en remarquant que cela faisait trois semaines qu’il n’y avait pas touché, alors qu’il y avait déjà plusieurs périodes creuses, le rendit fier de lui et quelque part heureux. Et si le détective avait enfin décidé d’arrêter de se droguer ?
Ainsi, le détective et son médecin arrivèrent à San Francisco avec beaucoup de retard. C’est pour cela qu’à peine les portes du train furent ouvertes que Holmes attrapa le poignet de Watson et se mit à courir sur le quai. Ce dernier le suivit tant bien que mal, ignorant la raideur de sa jambe. Les pas du détective les menèrent au bureau de poste qui n’était pas très loin. Là, il récupéra quatre lettres qu’il décacheta sans attendre. Il les lut avec une visible excitation puis les tendit à Watson qui les relut à voix haute, habitué à ce manège. La première venait de Gregson :
« Salutations messieurs Holmes et Watson,Sachez que je ne trouve plus le sommeil depuis la disparition de mon collègue, puis votre lettre est arrivée. Comment pouvez-vous pensez une telle chose ? Bon sang, Holmes, nous parlons d’une atteinte à la personne très grave ! Si c’est la seule piste de votre enquête, annulez la. Ce n’est pas un endroit que vous voulez fouiller. Je le sais, je fais des arrestations quotidiennes ! Et puis Lestrade voyons ! Il ne fuirait pas pour ça ! »
La seconde lettre était du même envoyeur.
« Je vous dois des excuses pour ma précédente lettre, Holmes. Et je suis étonné d’avoir reçu la vôtre, la seconde, peu de temps après avoir posté la mienne ! Enfin, vous avez l’air de savoir plus de choses que vous ne devrez et, puisque vous savez maintenant pourquoi je suis venu si désespéré jusqu’à vous, je sais maintenant que je n’ai plus rien à vous cacher. Quelque chose d’inhabituel s’est effectivement passé le dernier soir où j’ai vu Lestrade. Tout allait bien jusqu’à ce que nos mains se posent l’une sur l’autre sur un dossier. Je n’ai pas vu son visage, Holmes, mais j’ai distinctement vu sa main se retirer brusquement et il est devenu très distant après ça. Mais vous ne pensez sérieusement pas qu’il puisse être parti pour cette raison… si ? »
Watson releva des yeux interrogateurs, puis les écarquilla de surprise.
« Gregson aussi ? demanda-t-il. »
Holmes acquiesça avec une moue amusée.
« Bon sang, on est là pour régler des problèmes de couple ? »
Au ton incrédule de son ami, le détective ne put que rire. Le docteur toussa et entreprit de lire la lettre suivante, qui venait de Robert. Il y racontait une récente correspondance entre Lestrade et lui. Lestrade lui disait qu’il était à San Francisco mais ne donnait aucun autre indice, après il racontait simplement combien Londres lui manquait et que l’éloignement ne faisait rien à ses sentiments, si ce n’est les rendre plus douloureusement grands. La dernière, enfin, était de Forbes. Là, il informait le détective qu’une rumeur courait sur l’inspecteur disparu et qu’il serait dangereux, s’il le retrouvait, de le faire revenir de suite. Hopkins ajoutait que les autres collègues étaient plutôt haineux à son égard et prêt à prendre sa place de meilleur limier – ce qui ne plaît pas à Gregson. Watson en fut amusé jusqu’à arriver à la dernière partie où Forbes insultait les homosexuels avec des sobriquets tels que ‘détraqués’, ‘pervers’, ‘sous-race pas même humaine’ et d’autres choses fort poétiques. Le médecin se sentit mal : il eut la nausée et une irrépressible envie de pleurer. Sa voix se brisa aux insultes alors qu’il la baissait pour ne pas être entendu autour, puis il tendit les lettres à Holmes sans rien dire. Celui-ci ne se rendit pas compte du mal être de son cher ami, son cerveau tournait déjà à plein régime.L’hôtel que les deux hommes prirent étaient plus confortable que tous ceux dans lesquels ils avaient pu dormir depuis qu’ils étaient aux États-Unis. C’était un immeuble dans une rue parallèle à la grande artère, haut de cinq étages. Leur chambre étaient au dernier et ils avaient accès au toit grâce aux escaliers à incendie. Il y avait deux lits d’une place dans la chambre, ainsi qu’une large armoire dans l’entrée, une coiffeuse avec une chaise et une causeuse de velours vert à côté. La salle de bain était plutôt grande, avec une baignoire, des toilettes propres et un large plan de travail percé d’un lavabo.
Malheureusement, John Watson n’eut pas le temps de se reposer puisque son ami le traîna immédiatement dehors, dans les rues de San Francisco.
« Je sais où il pourrait se trouver ce soir, indiqua-t-il tout de même avant de s’élancer. »
Ils rejoignirent Market Street et de là attendirent le cable car. Watson en profita pour poser ses questions.
« Comment savez vous où il se trouve Holmes ?
-Vous pensiez vraiment que j’avais passé toutes ces journées retardées à ne rien faire ? Non, démentit le susnommé, je me suis renseigné ! Il y avait un télégramme avec les lettres que je n’avais pas vu. Il est tombé quand vous lisiez la lettre de Forbes et Hopkins et indiquait que notre inspecteur traînait du côté de Eureka Valley. »
Le docteur hocha la tête. Le cable car arriva et Holmes et lui s’installèrent. Les maisons se mirent à défiler lentement alors que le véhicule se faisait tracter vers le sommet de Market Street. Elles étaient belles, différentes de celles qu’on trouvait à Londres, se dit Watson. Elles ont la même architecture, c’est vrai, mais ici où elles ne subissaient pas autant la pollution, sur la côté ensoleillée de l’ouest américain, elles étaient bien plus colorées. C’était une sensation totalement différente de se retrouver face à ces demeures vives sous un soleil timide d’automne.
À peine le cable s’arrêta à la seizième rue que Holmes sauta hors de là, suivi par son fidèle acolyte. De là, ils marchèrent le long de la rue puis tournèrent sur Liberty Street. Les maisons n’étaient plus aussi colorées, ni jolies, mais ressemblaient plutôt à de petits immeubles. Il y avait tant de monde là où ils étaient que Watson se demanda comment ils pourraient retrouver l’inspecteur s’il ne le voulait pas dans ce fouillis.
C’était impossible.Holmes et Watson passion régler des problèmes de couple. Y arriveront-ils d'ailleurs ? Blablabla, faut lire la suite pour le savoir, je pense que vous avez compris.
VOUS LISEZ
Les Invertis
FanfictionLorsqu'un certain inspecteur de Scotland Yard disparaît, c'est Gregson qui vient voir le grand détective et son ami, paniqué. D'Europe en Amérique, Sherlock Holmes et John Watson mèneront l'enquête mais celle-ci les mènera jusqu'aux tréfonds d'un mo...