Gays. C'est tout ce que j'avais à dire.
« Vous vous connaissez ? demanda l’homme assis à côté de Lestrade. »
Watson resta là, muet par la stupéfaction. Assis sur le canapé de la chambre se trouvait l’inspecteur qui n’en menait pas large.
« Comment… ? tenta le médecin.
-Holmes est là ? le coupa son interlocuteur d’une petite voix. »
Le visage du docteur s’assombrit instantanément. Lestrade se rendit compte de sa boulette et essaya de se rattraper :
« Qui vous a envoyé à ma recherche ? De toute évidence ce n’est ni mon supérieur ni mes collègues. Terrence m’a prévenu que vous étiez ici. »
Watson se reprit et sourit avec indulgence.
« Vous avez tort en ce qui concerne vos collègues, répliqua-t-il en se remémorant les lettres. Hopkins met tout son cœur à nous aider et Gregson… eh bien c’est lui qui est venu nous trouver. »
Le surprise passa sur le visage du policier.
« Tobias ? Que vous a-t-il dit ? interrogea-t-il.
-Que vous aviez disparu sans laisser de trace. Mais il était terriblement agité, ajouta Watson. Et surtout inquiet. Il n’est pas venu en Amérique avec nous. »
L’inspecteur soupira de soulagement.
« Pourquoi avez-vous fui ? demanda le médecin.
-Je pense que Holmes l’a déjà deviné, sourit son interlocuteur, un brin amusé.
-Il ne devine pas, il déduit, corrigea l’autre. »
L’amusement ne fit que croître sur les traits de Gregory Lestrade.
« Vous êtes un sacré numéro à vous deux, lança-t-il. »
Watson se mordit la lèvre.
« Le club où nous vous cherchions a subi une descente de police plutôt violente… répondit-il à sa première question. »
Tout le monde dans la pièce les écoutait en silence, n’osant pas briser leur échange.
« C’est de là dont venait les coups de feu ? risqua Lestrade. »
Son visage se crispa quand son homologue acquiesça.
« Holmes… Il est toujours là-bas ? »
On acquiesça encore.
« Soit il a été emmené, soit il est… »
Le docteur ne put finir sa phrase, les larmes lui montèrent aux yeux.
« L’inspecteur avec qui il se battait a tiré quand nous nous sommes enfuis, compléta Anna. Nous n’avons pas pu voir sur qui. »
L’inspecteur se leva.
« Une descente de police de ce genre prend un moment pour être complète, on peut encore l’aider, répliqua-t-il avec détermination.
-On ne sait pas s’il.. s’il est en vie, contredit Watson. Et je n’ai pas mon arme sur moi.
-Je n’ai plus mon arme de service non plus, remarqua l’autre. »
L’homme qui avait parlé au début parut surpris.
« Tu es policier ?! s’exclama-t-il.
-J’étais policier, corrigea-t-il. Inspecteur de police à Scotland Yard. Mais comme vous pouvez le voir, je ne le suis plus. »
Il parlait à l’assemblée en disant ça. Une certaine tension régnait. Certains ne savaient pas comment réagir face à ça, d’autres le regardaient haineusement.
Une dame âgée entra, brisant toute la tension accumulée. Tout le monde se tourna vers elle. Elle tenait un plateau avec une grosse théière et des tasses empilées.
« Je vois que nous avons de nouveaux protégés ! s’exclama-t-elle en remarquant Watson et Anna avec un large sourire. Attendez un peu, je vais vous chercher deux tasses. »
Elle posa le plateau et allait repartir quand le médecin l’arrêta.
« Ne vous dérangez pas pour nous madame, lança-t-il.
-Peuh ! Ça ne me dérange pas ! contredit-elle en continuant sa route. Et appelez moi Cecile ! »
Elle disparut. Lestrade s’approcha de Watson et posa une main sur son épaule.
« N’essayez pas de la faire changer d’avis, elle pourrait vous attacher pour que vous la laissiez s’occuper de vous. »
L’homme qui était à côté de lui s’approcha aussi.
« Elle cache les personnes homosexuelles et s’occupent d’elles, informa-t-il.
-Pourquoi ? demanda Watson.
-On sait pas trop… répliqua quelqu’un d’autre. On a jamais pensé à lui demander. »
L’ancien soldat acquiesça.
Cecile revint avec les tasses promises et servit le thé, tendant une tasse à tout le monde et gardant la dernière pour elle. Elle s’assit dans le fauteuil vide qui lui était sûrement dédié et but une gorgée.
« Parlez nous un peu de vous, vous deux, lança-t-elle à ses nouveaux pensionnaires. »
Anna et John se regardèrent. L’homme fit un geste à son homologue pour qu’elle commence.
« Je m’appelle Anna Finckelman. J’étais professeure d’anglais à l’Université de Berlin avant d’être mutée aux États-Unis. Je… j’aime les femmes comme les hommes, je m’en fiche en fait. Je suis mariée à Walters Finckelman, allemand comme moi, et professeur de lettres. »
L’ancien médecin s’étrangla à ça. Anna rit.
« Je n’ai rien d’autre à dire, lança-t-elle pour laisser son nouvel ami parler. »
Il s’avança d’un pas.
« Je m’appelle John Watson et j’ai été médecin de guerre en Inde et en Afghanistan. J’ai été blessé a la jambe et à l’épaule et ai donc été rapatrié en Angleterre en tant qu’Invalide. C’est là que j’ai rencontré Sherlock Holmes. Un homme tout à fait exceptionnel, le présenta-t-il en rougissant un peu. Et voilà presque trois ans que nous vivons ensemble.
-Et vous l’aimez, ajouta Lestrade.
-Comment… ? voulut questionner Watson. »
Lestrade eut un sourire fier.
« Il n’y a pas que votre cher Holmes qui sache déduire. Et puis, ça se voit un peu, se moqua-t-il.
-Et vous donc avec Gregson, lui renvoya son interlocuteur. »
L’assemblée rit au détriment d’un inspecteur rougissant.
Le thé fut bu dans la joie et la bonne humeur, même si le cœur de Watson lui faisait mal à cause de son inquiétude pour son ami. À la fin, lorsque le groupe se sépara, Lestrade attrapa le bras de son ami pour l’enjoindre à rester près de lui. Finckelman lança un regard à ce dernier mais il lui fit signe d’y aller. Enfin seuls, le policier parla :
« Qu’allez vous faire par rapport à Holmes ? »
Son interlocuteur fut pris de court par cette question.
« Eh bien… Je… je n’en sais rien. Il m’a embrassé, vous savez, et depuis je ne pense qu’à ça… Mais c’est dangereux, trop dangereux. Avec Forbes…
-Quoi ! s’exclama Lestrade. »
Le docteur se mordit la lèvre, peut être n’aurait-il pas dû dire ça…
« Qu’a-t-il fait ?
-Il nous a envoyé un lettre, à Holmes et moi, où il disait qu’une rumeur courrait sur vous et… à la fin de celle-ci, il a utilisé des.. mots plutôt durs. »
L’inspecteur hocha la tête.
« Je le sais déjà ça, fit-il en haussant les épaules. Hopkins est ouvert là-dessus, mais c’est le seul.
-Détrompez-vous, Gregson l’est aussi, démentit l’autre. »
Lestrade ouvrit les yeux, légèrement surpris. Puis il secoua la tête, mécontent.
« C’est trop dangereux… c’est trop dangereux… répéta-t-il. Cette histoire me donne mal au crâne... »
Watson posa une main sur son épaule alors qu’il tenait sa tête dans les siennes. Il ferma les yeux pour tenter d’éclaircir son esprit, en vain.
« Allez-vous rester ? interrogea-t-il d’un ton désespéré. »
Son ami le regarda en retour.
« Je ne sais pas. »
Lestrade soupira. Il se leva en se frottant le visage.
« Watson… souffla-t-il. C’est très dangereux… Retournez à Londres avec Holmes… Si Forbes vous soupçonne…
-Nous finirons en prison, je le sais, le coupa le susnommé.
-Êtes-vous prêt à risquer ça ? demanda l’inspecteur, grave. Vous travaillez étroitement avec la police, il serait facile de trouver des preuves. »
Il se tut et quitta la pièce, laissant le docteur réfléchir.
Watson avait déjà quelque peu pris ça décision. Lestrade avait raison, et il ne voulait pas que son cher Holmes se retrouve en prison de sa faute… S’il n’y était pas déjà. Mais Holmes était ce qu’il était, il pourrait s’en sortir cette fois-ci. Il se leva d’un bond et suivit le policier, l’appelant.
« Vous avez raison, lâcha-t-il. »
On ne lui répondit que par un sourire triste, alors il continua :
« Vous avez raison, mais que deviendra Holmes ? Je… je ne sais pas s’il pourrait… Enfin vivre sans moi ne serait pas un problème pour lui je pense.
-Il tient à vous, intervint Lestrade. »
Le docteur balaya cette remarque d’un geste vague de la main.
« Ce ne sera simple pour personne, Watson, lança son homologue.
-Je sais, ce n’est pas comme si ça ne l’était pas déjà au début, soupira l’autre. J’ai hésité à refuser, peut être aurais-je du… Mais Holmes est…
-Ça a été un coup de foudre, c’est ça ? »
Watson acquiesça.
« Ça a été la même chose pour Tobias, on sortait tous les deux d’école de police, lui de Brixton et moi de Londres. Nous étions tous les deux les meilleurs de nos classes. Quand je l’ai vu, pour la première fois, en train de faire une démonstration à notre supérieur... Ce qui m’a frappé c’est la façon dont il parlait. »
L’inspecteur eut un sourire tendre en se remémorant cet épisode, si cher à ses yeux, de sa rencontre avec l’autre inspecteur, ce qui fit rire son ami. Pourtant, au fond de lui, il avait l’amère sensation de fuir.Cecile je l'aime ok
Bon, je sais ce que vous allez dire, Lestrade c'est un connard, à vouloir séparer Holmes et Watson, mais bon, ce sont juste deux opinions divergentes et les deux sont bonnes selon moi. Enfin, si vous voulez savoir si Watson retrouve Holmes, comme toujours, c'est dans le prochain chapitre !
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Les Invertis
FanfictionLorsqu'un certain inspecteur de Scotland Yard disparaît, c'est Gregson qui vient voir le grand détective et son ami, paniqué. D'Europe en Amérique, Sherlock Holmes et John Watson mèneront l'enquête mais celle-ci les mènera jusqu'aux tréfonds d'un mo...