Chapitre 1 - Le treizième irrégulier

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Bon, j'avoue ce chapitre n'est pas plus longs que l'introduction. Mais patience, ça arrive ! La scène se met en place, l'acte sera joué, et vous verrez tôt ou tard s'il s'agit d'une comédie ou d'une tragédie !

« Vous avez déjà une piste, Holmes ? »
Le célèbre détective et son acolyte étaient assis devant la cheminée qui ne fumait pas – c’était l’été non de dieu ! – et le premier avait été silencieux comme à son habitude. Mais Watson s’inquiétait pour l’inspecteur de Scotland Yard, aussi il ne pouvait s’empêcher de demander, et son ami lui pardonna.
« Voyez-vous, la particularité de cette affaire, Watson, c’est que Lestrade est de toute évidence parti de son plein gré, énonça-t-il. S’il avait été forcé, il se serait expliqué à son supérieur pour ne pas avoir la police aux trousses. Non, il a agi impulsivement, par peur peut être. Mais peur de quoi ? Il me faut encore le découvrir. Si ça avait été quelqu’un d’autre, je n’aurai pas pris l’affaire, vous savez. »
Il bourra sa pipe et l’alluma, la portant à ses lèvres.
« Et pourquoi pensez-vous qu’il n’est plus à Londres ? s’interrogea le médecin.
-Il fuit, mon cher Watson, répliqua gravement le détective. Il fuit, ou il cherche quelque chose, quelqu’un peut être. Bien que j’ai une préférence pour la première, je n’exclus pas l’autre. Pourquoi ? Eh bien, son départ est bien trop soudain. À moins qu’un élément déclencheur l’ait poussé à agir, il est évident qu’il fuit. Maintenant, la question n’est pas de savoir où est ce bon vieux limier, mais pourquoi diable serait-il là-bas. Ah ! s’exclama Holmes en voyant entrer un gamin sale et essoufflé, l’un de ses irréguliers préféré. Voilà Wiggins ! Merci d’être venu si vite mon garçon, mais les autres ne sont pas là ? »
Wiggins attendit de récupérer son souffle pour parler.
« Ils attendent en bas monsieur Holmes, répliqua-t-il poliment.
-Bien, tu leur répèteras ceci alors : trouvez ce qu’à pu faire un certain Gregory Lestrade, enquêteur chez Scotland Yard, la journée du 6 juillet dernier. Je veux que vous me reconstituiez de sa matinée jusqu’à sa soirée. Faites traînez vos oreilles comme vous savez le faire et revenez me faire votre rapport dans deux jours, avant cinq heures du matin. Après ça, vous ne trouverez personne ici. »
Le gamin acquiesça et n’attendit pas d’être congédié pour dévaler les escaliers sous les exclamations ennuyées de Madame Hudson.
À la sortie du garçon, Watson se leva et rejoignit son ami.
« Où serons-nous dans deux jours, à cinq heures ? demanda-t-il, les sourcils froncés.
-Nous enquêterons, Watson, répliqua le détective avec son air mystérieux qui fascinait le susnommé. Je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant… Mais tiens ! Voilà l’inspecteur Gregson qui revient. »
Un pas rapide s’était fait entendre dans les escaliers, et le limier était apparu, ayant repris des couleurs depuis la matinée.
« J’ai réfléchi, monsieur Holmes, et je veux enquêter avec vous. G- Lestrade est mon ami et je refuse d’être laissé en dehors de votre enquête. »
Ledit Holmes rit doucement, autant du lapsus que de la résolution de l’homme.
« C’est tout à votre honneur inspecteur, mais vous me serez plus utile à Scotland Yard, refusa gentiment le criminologue. J’ai besoin d’yeux et d’oreille là-bas. Il serez aimable de votre part de m’envoyez par télégramme tout ce qui se dit sur votre collègue, peut être que certains en savent plus qu’ils n’osent se l’avouer… »
Gregson devint confus, alors Holmes insista :
« Cela aiderait grandement à l’avancée de mon enquête, vous savez… »
L’inspecteur acquiesça alors de nouveau.
« Bien, monsieur Holmes. Mais je vous demanderai alors tous les détails de votre enquête en contrepartie. »
Le susnommé lui promit et le congédia poliment.
Gregson parti, Holmes se mit à rire.
« Je le soupçonnai de se reposer sur ses lauriers, mais voilà une affaire qui l’intéresse et il se retrouve avec la même force que mes irréguliers, expliqua-t-il à son ami. Je pense qu’on peut en apprendre un peu plus sur notre enquête grâce aux rumeurs de Scotland Yard. Et je ne risquerai pas la prison à mes gamins pour les obtenir. Si Gregson se propose, ça ne rend les choses que plus simples. »
Le détective haussa un sourcil au sourire moqueur de son collègue. Il croisa ses jambes et posa une main sur son genou.
« Qu’y a-t-il de si drôle Watson ? demanda-t-il, irrité.
-Vous avez appelé les irréguliers ‘’vos’’ gamins, répliqua-t-il, toujours amusé. Je ne pensais pas que vous étiez autant attaché à eux. »
Holmes balaya la remarque d’un geste de la main. Il retourna ensuite dans sa contemplation.
Le docteur lisait avec intérêt un roman quand son colocataire se releva brusquement avec une exclamation victorieuse. Il le regarda écrire plusieurs télégrammes et appeler Madame Hudson pour les faire envoyer, tout ça avec une rapidité inhumaine.
« Qui a-t-il, Holmes ? demanda-t-il.
-Il y a que l’enquête se précise, mon cher ! Maintenant, il n’y a plus qu’à attendre un télégramme de Gregson, ou le rapport de Wiggins ! Nous pourrons nous rendre au théâtre ce soir... »
Et avec ça, le détective attrapa sa pipe, la bourra et l’alluma, redevenant silencieux, une lueur d’excitation brillant dans ses yeux.

Alors, quelle serait la solution selon vous ? Où est Lestrade ? Et, plus important pour leur présent, où vont Holmes et Watson ? Tout ça au prochain épisode !

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