Rédemption

Chapitre 6

Pdv Neymar

Cela fait trois jours que Marco a disparu. La police est alertée de sa disparition mais les recherches n'aboutissent à rien. Personne ne l'a vu, personne n'a rien vu. J'essaie de penser positif, pour Léo principalement, mais surtout pour moi. Je sais qu'il lui ai arrivé quelque chose de grave. Mais j'essaie de ne pas trop penser au pire pour pouvoir dormir un minimum la nuit, ce que je n'arrive pas à faire depuis trois putains de jours. Les gars essaient de me rassurer mais rien n'y fait, Marco a disparu et je suis mort d'inquiétude. Tout ce qu'il me reste à faire c'est d'attendre, attendre et attendre...

Pdv Marco

Les cris continuent puis s'arrêtent, comme à chaque fois. Je retire mes mains de sur mes oreilles et continue de pleurer silencieusement. La nouvelle pièce dans laquelle ils m'ont mis est encore plus sombre que la précédente et fait deux fois sa taille. J'essuie les larmes d'un revers de main avant de replier mes jambes contre ma poitrine.

- Putains...Mais qu'est-ce-qu'ils me veulent ?

- Tu le saura bientôt.

Je sursaute en entendant cette voix sortir de l'ombre. Je n'avais même pas vu qu'il y avait quelqu'un d'autre dans la pièce. J'essaie de m'approcher de cette personne mais la chaine m'en empêche. j'entends alors ricaner dans la pénombre puis l'homme s'avance. Le bruit de sa chaine trainant contre le béton résonne entre les murs.

- Ne t'inquiète pas Marco, c'est juste moi.

Il continue de s'avancer jusqu'à ce que la lumière de la lune l'éclaire. Et là, malgré la fatigue et la faim, je reconnais ce visage d'enfant, cette bouille de bébé qu'autrefois je trouvais ressemblante avec celle de Julian, ce joueur que j'ai affronté au classico, Florian Thauvin. Malheureusement, ce que je vois est seulement ce qu'il reste de lui. La lumière de la lune éclaire son visage et je me mets à le détailler. Ses joues sont creusées, ses yeux cernés par la fatigues, ses cheveux en batailles légèrement bouclés, ses épaules tombantes et il semble avoir perdu au moins dix kilos. Le sportif qu'il était auparavant n'est plus, il a laissé place a un sac d'os zombifié. Florian semble remarquer que je le toise et claque des doigts pour me faire revenir.

- Mais... Qu'est-ce-que tu fais là ?

Il soupire et baisse le regard, cherchant ses mots.

- Longue histoire...

- Bah on a le temps je crois !

Il me regarde et sourit légèrement. Même son sourire a perdu de son charme.

- Tu sais où tu es ici ?

- Non pas du tout.

- En gros c'est une sorte d'entreprise mafieuse dirigée par des trafiquants, qui kidnappent des personnes à la demande de leurs clients. Si moi je suis ici c'est à cause d'Adil...

- Adil ?! Adil Rami tu veux dire ?

- Oui. On est sortis ensemble un moment tous les deux. C'était en cachette, personne n'était au courant et tout ce passait bien comme ça. Puis un jour je me suis fais kidnapper par ces connards et j'ai appris qu'Adil avait trempé dans la drogue dans sa jeunesse. Il devait de l'argent à un dealer et ce dernier a voulu les récupérer en employant ces mecs pour qu'ils me kidnappe. Ils ont ensuite demandé une rançon... Je suis sûr qu'Adil l'a payée depuis longtemps mais je suis toujours là...

- Comment ça depuis longtemps ? Ça fait combien de temps que tu es là ?

- À en juger par le nombre de bâtons sur mon mur... Je dirai deux mois.

- Deux mois ?!

Il soupire et baisse encore le regard. Ça fait même pas trois jours que je suis là et j'ai déjà le moral en baisse alors lui, deux mois seul dans ce taudis...

- Mais qu'est-ce qu'ils t'on fait pendant deux mois ?

- Ils me mutiles, ils m'utilises pour faire chanter Adil, pour qu'il souffre je crois... Et parfois... Ils me...

Ses épaules tremblent et il étouffe un sanglot. Je n'ose pas répondre, sachant que j'ai vécu la même chose autrefois. Inconsciemment, j'ai l'impression de me retrouver face à moi il y a six ans, seul, brisé et forcé par un enfoiré. J'essaie de me rapprocher encore plus près et je lui prend doucement la main. Il relève le regard vers moi et je lui fais alors une promesse remplie d'espoir.

- Flo, on va sortir de là, je te le promets.