Chapitre 14

504 38 27
                                    

"Un frisson envahi ma colonne vertébrale alors que je décroche."

- Alors comme ça tu voulais me parler ? Fit la même voix grave que la dernière fois.

- Où est-il ?

- Tu n'as aucunes questions à me poser Neymar...

- Va te faire foutre Zlatan. Pourquoi tu fais ça ?

- Pour te faire payer.

- T'es vraiment taré. Libère Marco et tout ce passera bien.

Un rire rauque et méchant résonne alors mais je ne perds pas mon sang froid pour autant.

- Ça ne va pas être possible...

- Alors rencontrons nous. Pour parler d'homme à homme plutôt que de rester croupir dans ton terrier comme la merde que tu es.

- Tu as de la chance, je suis de bonne humeur. Et tu sais pourquoi ? Parce que je viens de baiser ta petite salope de mari. Comme à chaque fois que j'en ai envie.

Mes poings se serrent et j'essaie tant bien que de mal de me contrôler pour ne pas balancer mon portable et hurler de rage. Mais je sais que cet appel est la seule occasion de négocier le retour de mon Marco.

- Tu acceptes du coup ?

- Demain, 12h au hangar du vieux quai. Et n'essaie pas de prévenir la police, sache que je ne serai pas seul.

- Très bien, j'y serai. Et seul comme promis.

- Non tu sais quoi, viens avec tes amis. Ça fait longtemps que je ne les ai pas vu.

- D'accord, demain je te règlerai ton compte p'tit enfoiré.

- À demain.

La pression retombe dans la chambre et cette discussion m'a donné un peu plus d'espoir. Je vais enfin le voir, en chair et en os. Une chance de retrouver Marco, de mettre un terme à notre calvaire. Malheureusement, seul je ne peux rien faire et même en venant avec les gars du club, ce ne sera pas suffisant. Mais je ne compte pas laisser passer cette chance malgré le risque que ça encours. Une idée m'est venue en tête durant notre discussion et je compte bien l'appliquer.


Pdv Marco

Les assiettes volent à travers dans la pièce et des insultes sont lancées, comme à chaque fois. Zlatan me frappe de rage dans le ventre mais je ne tombe pas. Je ne ressens plus la douleur, je ne crains plus les coups après en avoir reçu autant.

- Dis moi ce que je dois faire pour que tu m'aimes Marco ?! Dis moi !

- C'est ça que tu comprends pas il n'y a rien que tu puisses faire ! Les sentiments ça ne se commande pas ! Alors oui je t'ai aimé mais c'était il y a plus de cinq ans et jamais je ne pourrais retomber amoureux de toi après tout ce que tu m'as fais !

-MAIS AIME MOI BORDEL ! POURQUOI REFUSES-TU DE M'AIMER ?!

De ma place, je peux apercevoir des larmes se former au coin de ses yeux. Là, devant moi, il semble vulnérable et complètement abattu. Son regard me rappelle le jour où il m'a frappé pour la première fois.


Flashback

- Et tu vas me dire qu'il te matait pas là ?

- Sérieusement Zlatan, tu me piques une crise de jalousie pour si peu ? On a juste parlé !

- Oui et après il t'a maté.

- T'es vraiment qu'un imbécile...

- Qu'es-ce que tu as dis ? Répète Marco ?

Mon petit ami s'approche doucement de moi  mais je ne recule pas pour autant. Ce n'est pas la première fois qu'on se dispute. La fin de l'histoire je la connais, on va s'engueuler encore quelques minutes puis on s'excusera et tout ça finira au lit. Alors quand je vois ses poings se serrer, je n'ai pas peur.

- Tu es trop jaloux et possessif mon pauvre chéri...

- Et toi tu aimes trop te faire désirer par les autres hommes. Tu mérites de recevoir une leçon.

- T'es complètement cinglé ma parole, il faudrait que tu ailles consul-

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'un main s'étale sur ma joue, me faisant reculer de quelques pas, sous le choc. Je pose instinctivement ma main sur ma joue et dévisage, le regard vide, mon compagnon. Lui, semble aussi choqué que moi et je sens le regret l'envahir. Il se précipite vers moi et me prend dans ses bras, ce que je laisse faire, toujours trop perdu pour réagir.

- Je suis tellement désolé mon amour... Je sais pas ce qu'il m'a pris.

Sans le savoir, des larmes coulent sur mes joues et je sens mon t-shirt s'humidifier par les larmes de Zlatan. Nous restons là quelques minutes, enlacés et en pleur, encore perdu et déboussoler de la situation.

Fin du flashback

Si j'avais su que ce ne serai que le début, je ne lui aurait jamais pardonné. À l'époque, j'avais mis ce geste sous le coup de la colère, de l'adrénaline de la dispute. Les quelques jours qui ont suivis n'avaient pas changés, Zlatan continuait à s'excuser et je continuais à lui pardonner. Puis avec le temps, les choses se sont aggravées, les coups se sont multipliés et mon amour pour lui a diminué. Mais ça, Zlatan ne l'a toujours pas compris.

- Dis moi le véritable but de mon kidnapping. Pourquoi as-tu fais ça ?

- Je voulais que Neymar souffre. Il m'a volé mon grand amour et je vais lui voler le siens. Tu es son seul point faible.

- Mais comment tu as pu sortir de taule ?

- Tu sais, on se fait des amis rapidement quand on a autant d'argent que moi. Avec l'aide de mes contacts, ça a été facile. Mais pas autant que de te kidnapper.

- Avec ton salaud de mouchard...

- Exact, mais ne t'inquiète pas mon ange, ton cher mari le découvrira bientôt.

- De quoi tu parles ?!

- Demain, je lui ai donné un petit rendez-vous. Et je compte bien en finir avec lui une bonne fois pour toute.

Mon sang se glace et je sens les battements de mon cœur s'accélérer.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? Dis-je la voix tremblante.

- Demain, à midi pile, je tuerai Neymar.

RédemptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant