Chapitre XIX

136 24 8
                                    

Media : Into Your Heart, Trevor Something

C'est un doux murmure à l'oreille, danse de respirations et de chaleur de mains. Un écho lointain, telle une vague faite de douceur et d'halètements. Il a sa bouche qui l'embrasse doucement, traçant une ligne de susurres et de caresses humides depuis son cou jusqu'à ses seins. Il l'a déshabillée en silence, tandis qu'elle parlait pour elle-même, « putain » qu'elle dit. « Putain que j'me sens bien », alors que ses paupières closes rendaient le tact de ses doigts électrisant ; elle bascule sa tête en arrière pour le laisser baiser la peau blanche de son cou, et ses lèvres sèches vont se déposer sur les fines veines pourpres qui battent au rythme de son cœur endormi. Et puis ses mains ; ses mains, elles vont dessiner les lignes des tatouages à l'encre noire sur sa peau. Elles se baladent entre les recoins de ce corps vigoureux, ces muscles fermes, omoplates saillantes. Lorsqu'il prend son sein entre ses doigts chauds, qu'il embrasse le téton durci par le désir soudain et mortel qui la submerge, c'est une nouvelle sensation d'euphorie qui l'envahit. « Iann, (elle susurre, ses cheveux sont comme un rideau noir devant sa bouche qui se colle à ses lèvres) Iann c'est l'opium qui m'fait ça ? » et il ricane à ses côtés alors qu'il déboutonne le jean de la jeune fille. « Oui ma belle c'est l'opium, laisse-toi porter ». Il glisse doucement l'étoffe du jean le long de sa cuisse. Elle sent la caresse langoureuse de ses doigts sur ses genoux, et elle rit, entre les draps blancs qui la couvrent, qui se plient sur sa peau, qu'elle entortille entre ses doigts qu'elle pense être en velours car le toucher est une explosion soyeuse qui l'entortille.

Les mains de Iann la soulèvent du lit. Il l'embrasse encore, se perd dans sa bouche humide, et ses mains aussi se faufilent dans les chemins voluptueux de l'érotisme féminin. Elle ne cherche pas à s'en détacher parce qu'elle en veut plus, accrochée à son corps, son bras qui enlace son cou.

Le temps passe si vite et pourtant les gestes sont lents, deux corps mis à nus qui dansent l'un sur l'autre. Elle sent la pression de son sexe contre sa jambe tandis qu'il la porte entre ses bras, qu'elle entoure ses reins avec ses jambes.

« Lolita » murmure-t-il contre son oreille, et c'est l'écho de sa voix qui résonne dans sa tête. Une voix qui s'incarne soudainement, comme une fumée épaisse qui devient forme dans son esprit. Féminité ambulante, courbes voluptueuses. Et les mains, qui envoûtent ; elles sont comme ensorcelées. Deux billes bleues dans cet océan de blancheur, pâte basaltique, vague qui bouffe les pans de l'univers.

C'est elle, pense Claudia au milieu de l'extase. Percevoir son visage derrière les paupières closes, croire que ce sont ses mains qui glissent jusqu'à son sexe, c'est une transe violente de plaisir.

« Non, elle dit alors en ouvrant les yeux pour que l'image s'estompe – le spectre se dessine encore face à elle, et ces deux saphirs qui étincellent se confondent avec le miroir animique de Iann-. Non, ne m'appelle plus comme ça.

-Pourquoi ? »

Je pense à elle.

Je pense à elle, et je la veux.

Elle se tait et plonge dans les lèvres encore ouvertes de Iann.

L'opium les enveloppe, une fumée blanchâtre et invisible les couve alors qu'elle s'assoit sur son sexe endurci. « Tu l'as déjà fait ? » il demande en un soupir, et elle hoche simplement la tête.

Douce danse, soyeuse chorégraphie qui débute, leurs corps ne font qu'un mouvement absolu entre des halètements et des cris. Il aime dessiner le contours de son corps de ses mains, l'observer ainsi, le visage à moitié caché entre ces mèches longues de ses cheveux, valse de ce corps nu, tandis qu'un plaisir intense le submerge, glissant dans tous les recoins de son corps. Une vague de sensualité déferlant le long de son échine, entre deux tendres soupirs qui n'en deviennent qu'un. 


FAUVESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant