Chapitre XVI

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Jsuis de retour ! Désolé pour l'attente, la bonne nouvelle c'est que je suis en avance sur l'écriture de l'histoire, donc le prochain chapitre viendra d'ici peu !

🌻





« Regarde Babcia, c'est un portrait de Jeanne. Elle est assise à côté de moi, je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi singulier. Tu sais, elle a des épis d'or dans les cheveux, et ses yeux brillent comme deux saphirs, d'une couleur douce en soyeuse quand le soleil les peint de ses rayons argentés. J'aime bien regarder sa bouche, pulpeuse ; et puis elle sourit tout le temps, Jeanne. Jamais elle ne s'arrête de rire ».

Dans les espaces blancs qui entourent l'esquisse d'un visage ovale aux yeux luisants, des cheveux ébouriffés et un sourire chaleureux qui se cache entre des mèches rebelles, Claudia écrit. De belles lettres rondes et élancées qui s'étirent sur le papier jaune.

« Tu sais Babcia, parfois j'aimerais l'embrasser sur la bouche comme si personne ne nous regardait, puis jouer avec ses mains sous le regard de la lune dont la lueur blanche se dessine sur la surface de notre peau ».

Claudia pince les lèvres, elle hésite. Après réflexion, la petite gomme rose à l'embout de son crayon se met à effacer cette dernière phrase. Les restes grisâtres de ses mots sont comme gravés dans le parchemin jaune.

« Bien à toi babcia, ta petite fille chérie », finit-elle par écrire dans un coin du papier, qu'elle arrache ensuite doucement.

Il est dix-huit heures passées, les quatre jeunes ont fermé les volets et se sont enfermés dans le petit appartement, bloquant les rayons solaires qui viennent filtrer par les volets. La veille, après avoir passé la journée dans cette crique mystérieuse et avoir sauté depuis la falaise, ils étaient revenus à l'appartement, épuisés, pour s'endormir profondément et se réveiller tard le lendemain, tous emmêlés les uns sur les autres sur le matelas de leur lit. Ce même jour, après avoir dépoussiéré leurs paupières, ils ont simplement eu la force pour une promenade sur le bord de la plage en fin d'après-midi accompagnés de Pearl Hart. La chienne ne cessait de courir entre les petites dunes de sable blanc, les pattes caressées par le feuillage fin et délicat des herbes folles émergeant du sol. Gaspar courait avec elle, l'accompagnait lorsqu'elle allait tremper ses coussinets dans l'écume des vagues, se roulait sur le sable à ses côtés ; et le sable ne devenait plus qu'une poussière blanchâtre qui venait tâcher son pelage, entre éclats de rires et aboiements. Ils étaient rentrés à l'appartement ensuite, alors que le soleil se couchait encore, pour s'enfermer entre ces quatre murs en fermant les volets en bois craquelé. Gaspar et Auguste dorment profondément, bercés par l'harmonie de la soirée qui commence, nus entre les draps. On entend leur ronflements depuis la chambre.

Sur le canapé, Jeanne regarde les images défiler dans le poste de téléviseur, sans réelle envie. Une main tenant sa tête, lâchant des soupirs de fatigue et des bâillements, elle ne cesse de zapper. Son doigt glisse sur les touches de la télécommande avec frénésie. Puis soudain, dans ce silence de plomb qui les enveloppe, elle se redresse. Claudia, à ses côtés, cache la lettre écrite à sa grand-mère en plaquant son carnet contre sa poitrine.

« Regarde, murmure la blonde les yeux écarquillés et rivés sur l'écran. Regarde, c'est elle ! »

Claudia plisse les yeux, la puissante lumière de l'écran l'aveugle dans cette obscurité qui les entoure. Une jeune femme est à l'écran, elle a de beaux yeux clairs qui brillent sur une peau d'un pâle étincelant et des cheveux noirs qui glissent sur ses épaules. Sa voix est suave et glisse mélodieusement le long des mots qu'elle prononce, soyeux. Claudia reconnaît Isabelle Adjani face à une caméra qui semble vouloir caresser ses lèvres roses.

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