Chapitre XI

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Yo, je reviens après plusieurs longues semaines d'absence, avec un chapitre plutôt long ! J'espère qu'il vous plaira en tout cas, je me rends compte que Fauves pourrait largement être un film, parce que toutes les scènes que j'écris, je les imagine d'abord comme si je regardais un long métrage !

Bref je vous laisse avec la suite ! Dites moi ce que vous en pensez, j'adore lire vos avis sur ce que j'écris !

Ah oui, et merci pour les 2k, c'est incroyable !
❤️

Peace !








Théophile tire sur le frein à main ; la voiture s'arrête soudainement au bord de la route, les roues creusent un sillon dans le sable. Antoine ouvre la portière de la Renault et se précipite vers l'extérieur. Il baisse sa braguette ; le jet d'urine va creuser un trou dans l'herbe boueuse.

Théophile le rejoint, il allume une cigarette. Face à eux, un large canyon s'étend à perte de vue. Au-dessus de la falaise, des forêts d'arbres et de pins se trémoussent sous le vent frais de cette matinée de printemps. Le garçon souffle, les volutes de fumée s'envolent d'entre ses lèvres.

« J'avais une de ces envies de pisser bordel », murmure Antoine.

L'autre ne répond pas. Il soupire, son regard dur et sévère fixe l'infini ; ses doigts tremblent lorsqu'il dépose la cigarette sur ses lèvres. Antoine l'observe quelques instants, il tripote sa plaque qui jonche sur son torse.

« C'était pas elle, finit-il par lâcher d'une voix faible.

-Oui, c'était elle, je suis sûr.

-Tu as reconnu sa voix ?

-Non, je n'ai rien entendu. Simplement une respiration ».

Antoine hausse les sourcils, comme si la réponse de Théophile confirmait ses propres propos. il referme la braguette et renifle, les mains dans les poches de son pantalon, le regard porté sur le paysage.

« C'est quand la dernière fois que tu lui as parlé, à ta sœur ?

-La veille de sa fugue.

-Et elle t'avait dit quoi ? »

Théophile hésite.

« Que je la laisse tranquille ».

Silence. La fumée est encore plus épaisse avec la fraîcheur ambiante. Théophile baisse la tête.

« Mais je connais ma sœur. Elle a cette fierté, cette arrogance. Elle pense qu'en se rebellant constamment elle s'affirme, elle se libère de notre emprise.

-Elle t'en veux ?

-Oui, beaucoup. Mais je ne sais pas pourquoi. Je crois qu'elle a honte de ce qu'elle est.

-C'est dur ce que tu dis.

-Il y a quelques années, avec son ex petit copain, elle était embrouillée dans une affaire de trafic de drogue. Je l'ai sorti de ce bourbier, son mec est en tôle encore aujourd'hui. Depuis, elle cherche à ne plus avoir besoin de moi parce qu'elle a eu honte de ne pas avoir su se débrouiller seule. En plus, ma mère lui en veut : elle n'a pas terminé ses études, et n'a jamais réussi à trouver un travail stable. Moi, au contraire oui. Alors elle m'en veut doublement. Elle croit que tout ce que je fais, c'est pour l'humilier encore plus ».

Antoine sourit.

« En fait, tu sais.

-Hein ?

-Tu sais pourquoi elle t'en veut. Tu viens de dire il y a quelques secondes que tu savais pas, alors que tu as répondu à cette même question.

-C'est vrai ».

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