XI

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PDV Choi Yun


Harry m'avait appelé pour me dire que tout allait bien mais qu'il n'irait pas en cours cet après-midi. Son coup de fil m'avait rassuré. Je lui avais pris les cours et envoyé les devoirs. J'avais donné des nouvelles d'Harry à Hyuna, elle avait esquissé un petit sourire.

****

En route chez Yoongi. Je toquais à sa porte. Il m'ouvrit dix minutes après comme à son habitude.

- Salut...

- Tu viens de te lever ?
Je demandais.
 
- Oui, comment tu le sais ?

- Simple intuition...
Je dis en plissant les yeux. Il se frotta la joue, fatigué visiblement. 

J'entrais. Comme d'habitude, c'était le bordel.

- Yoongi, pourquoi est-ce qu'il y a des oreillers partout, même sur ton ordinateur ?!

- J'ai remarqué que j'avais tendance à m'endormir partout, du coup, j'ai des oreillers partout, comme ça, pas besoin d'aller en chercher un à l'étage !

- Ah d'accord, parfaitement logique ! Au fait, bouge-toi ! Aujourd'hui, on sort !

- Mais nan
! Dit-il en faisant une grimace.

- Mais si ! Allez ! Dépêche-toi !

- OK... Sors-moi toutes les fringues de mon placard pendant que je me douche, je veux choisir les plus swag pour sortir !

- Ah la la... Tu ne changeras jamais toi... Je dis à voix basse.

- Le changement c'est pas mon truc !

On monta et pendant qu'il se douchait, je lui sortais toutes ses affaires. J'avoue que sa garde-robe était plutôt "SWAG" comme il adorait dire. Il sortit la tête de la salle de bain.

- Tu vas pouvoir t'habiller tout seul ? Je dis à travers la porte.

- Oui, ne t'inquiète pas !

- Habille-toi vite !

Yoongi s'habille, je l'aide un peu, puis l'aide à descendre en bas et le mets sur un autre fauteuil quelques minutes plus tard. On sortit de la maison. Son bonnet blanc, en laine, lui retombait sur le visage, et son écharpe lui arrivait en dessous du nez. Ceci le rendait trop mignon. Il avait toujours l'air de s'être réveillé.

- Tu es prêt ?

- Mmhhh... Pourquoi t'as voulu qu'on sorte ? Il fait froid !

- Arrête de te plaindre ! Regarde, il reste un peu de neige !

- Mouais... Tu m'emmènes où ?

- Dans un endroit un peu spécial pour moi.

Je pris les poignées de son fauteuil et le poussais jusqu'au parc où Ji min et moi avons passé notre enfance. Là où je venais quand j'étais triste, notamment pendant ma déprime, après qu'Han-Jae m'est largué. Si j'étais fâchée, Ji min savait que c'était là qu'il me trouverait en train de bouder. De plus, c'était un des plus beaux endroits de la ville.

Le lac était gelé à cette période de l'année et les cygnes étaient tous partit. Les fleurs préparaient leurs bourgeons pour le printemps, les quelques animaux qui habitaient les parages étaient en pleine hibernation et la petite forêt qui entourait le kiosque était recouverte de neige. Seule une petite cascade était encore active et le bruit de l'eau qui tombait, empêchait le calme total. Bref, notre endroit "magique" comme on aimait dire.

Yoongi n'était pas très causant, mais parfois, on ne pouvait plus l'arrêter. Aujourd'hui, il avait décidé d'être calme apparemment. Ce n'était pas un silence gênant, plutôt apaisant. On écoutait le cri des oiseaux qui migraient vers les pays chauds, le bruit de la cascade qui tombait et les enfants qui jouaient, pas très loin.

- Pourquoi cet endroit est si important à tes yeux ?

J'avoue que sa question me surprit. Finalement, il avait décidé d'être un vrai moulin à paroles.

- C'est là que mon meilleur ami et moi aimions venir quand quelque chose n'allait pas.

- Pourquoi, maintenant ce n'est plus le cas ?

- Nan...

- Quelque chose ne va pas, Yun ?
Ses petits yeux s'étaient mis à briller.

- ...

- Je t'ai vu dans la rue la dernière fois, ta jupe était déchirée, et tu étais un peu mouillée, tu semblais triste.

- Qu'est-ce que tu foutais dehors à une heure pareille ? Tout seul, dans la nuit !


- C'est pas important. Il t'est arrivé quoi ? 

- Rien, je te dis, je rentre souvent des cours comme ça...


- Des cours ?

- ...

- Je vois...
Je ne vois pas ce qu'il voyait.

- Au lieu de parler de moi, parlons de toi !

- De moi ? Je n'ai pas grand-chose à te raconter.
Encore ce regard dédaigneux qui m'agaçait. 

Un long silence plana sur nous.

- Tu es né avec cet handicap ? J'osais demander.

- Nan. C'était froid. 

- Et ça t'embête de me raconter comment c'est arrivé ? Tu n'es pas obligé.

- Il y a quelques temps, je suis allé à une soirée avec un ami. Il m'a ramené à moto, sauf qu'on avait un peu bu, tous les deux. On a eu un accident, j'ai eu de la chance, lui, ça lui a coûté la vie...

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