Epilogue

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Lorsqu'Harold reprit peu à peu conscience, la première chose qu'il se demanda fut : est-ce qu'il était mort ? Il eut beaucoup de mal à reconnaître la hutte dans laquelle il se trouvait et quand il voulut se redresser, une douleur lancinante le garda allongé.

Il poussa un gémissement de douleur et se laissa de nouveau tomber sur l'oreiller. Cela eut l'avantage de le réveiller complétement, le sortant de cet état de demi-sommeil dans lequel il planait depuis qu'il avait ouvert les yeux.

D'un coup, il reconnut la hutte comme étant celle de Gothi, où il avait passé beaucoup de temps pour diverses raisons, la plupart étant des blessures faites à la forge ou par un dragon maladroit. Le combat contre Viggo lui revint en mémoire et il porta une main à son flanc, pour découvrir que d'épais bandages entouraient son abdomen. Egalement qu'il ne portait pas de chemise ni de combinaison de vol. Il grimaça quelque peu lorsqu'il appuya accidentellement trop de pression sur sa plaie et retira bien vite sa main.

Il soupira en tentant de rassembler ses pensées. Il était chez Gothi, allongé sur le seul lit de la hutte. Il avait le flanc en charpie et était incapable de se relever. Personne n'était avec lui pour constater son réveil et il ne se sentait pas la force de crier pour appeler quelqu'un.

D'un autre côté, il ne savait pas s'il ne préférait pas guérir complétement et remettre une chemise plutôt que quelqu'un entre maintenant. Il se sentait vulnérable ainsi le torse nu et même s'il ne l'avait jamais dit à personne, il n'était pas assez confiant avec lui-même pour se montrer ainsi. Ce n'était pas pour rien qu'il avait toujours quelque chose sur le dos à la forge, même lorsque la température montait significativement ou même qu'il ne se baignait que rarement en compagnie de ses amis. Comparé à Rustik ou même à Astrid, il était ridicule. Une réputation de crevette, ça collait à la peau.

C'est pourquoi il se figea lorsque la porte de la hutte s'ouvrit, pour laisser apparaître Astrid. Il se détendit imperceptiblement quand il se rendit compte qu'un bandeau couvrait ses yeux bleus avant de se frapper mentalement. Il aurait préféré qu'elle puisse le voir sur ce coup-là. Cela aurait au moins signifié qu'elle était guérie.

La jeune fille avançait lentement et lorsque ses pieds heurtèrent le tabouret à côté du lit d'Harold, elle le contourna pour s'asseoir dessus. Elle posa l'assiette qu'elle tenait entre les mains et dans laquelle se trouvaient quelques morceaux de viande sur la petite table de nuit près du lit, avant de poser ses mains sur le bord du matelas, certainement avec l'intention de croiser les bras sur le lit et d'appuyer sa tête dessus. Mais Harold l'interrompit et posa doucement sa main sur celle de la blonde. Astrid retira brusquement les siennes en poussant une exclamation de surprise.

-Astrid, calme-toi, c'est moi, dit Harold en essayant de retenir un rire.

Ce n'était pas tous les jours qu'on pouvait surprendre Astrid Hofferson.

Une expression vexée apparut sur le visage de la jeune fille et elle posa sa main sur l'épaule du garçon pour s'assurer que...que c'était bien son épaule, avant de le frapper.

-Tu m'as fait peur ! s'exclama-t-elle.

Harold rit, avant de se stopper quand son flanc rappela sa présence.

-Désolé Astrid, s'excusa-t-il sincèrement. Tu vas bien ?

-Si je vais bien ? répéta-t-elle. Harold, c'est moi qui devrais poser la question. Qu'est-ce que c'est que ça ?

Elle posa sa main sur le torse du jeune homme, le faisant tressaillir, cherchant le bandage, avant de répéter sa question quand elle le trouva.

-Tu as dit qu'on avait gagné, lui rappela-t-elle.

Des Masses et des GriffesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant