VI

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Il avait finalement réussi à se lever, bien que cela fût extrêmement difficile pour lui. À chaque mouvement qu'il faisait, la douleur ne cessait de se montrer, et là, simplement respirer était devenu un calvaire, tant ses côtes lui lançaient, et ses poumons suivaient. Et la panique n'arrangeait pas la situation.

Kyle s'inquiétait énormément pour lui, de son côté ; cela faisait maintenant dix bonnes minutes qu'il l'attendait -- car depuis leur rencontre, ils s'étaient mis d'accord sur le fait qu'ils s'attendaient mutuellement pour aller au lycée --, et il n'était plus en retard depuis qu'il était ami avec le blond, ce qui expliquait pourquoi celui-ci était perplexe. Il commençait à croire qu'il s'était passé quelque chose, qu'il avait essayé de mettre fin à ses jours, ou quelque chose de tout aussi grave.

Il se dirigea alors précipitamment vers la maison délabrée, et ne toqua même pas, entrant directement, ce qui réveilla la mère de Nick, celle-ci s'étant endormi sur le canapé la veille. Elle n'eut même pas le temps d'assimiler ce qu'il se passait qu'elle vit Kyle dans son foyer, et son visage changea rapidement, étant déjà prête à lui faire payer d'avoir rendu son fils gay, la chose la plus abominable qu'il soit. Elle ne l'aimait pas, mais le fait qu'il soit probablement gay ne faisait qu'augmenter sa haine.

Malheureusement pour elle, il ne lui prêta même pas de l'attention, se précipitant alors sur Nick qui souffrait encore énormément des coups qu'il avait reçus, se tenant les côtes -- il était presque sûr qu'il y en avait une ou deux qui étaient cassées --, et posa justement ses mains sur celles-ci, son regard rempli d'inquiétude ; dans ces moments-là, il ne faisait même plus attention à sa fierté, cette émotion le changeant totalement.

« Nick ?! Pourquoi t'es comme ça ?! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! » Demanda-t-il d'une voix paniquée, ce qui perturba le brun, qui avait juste l'habitude d'entendre sa voix forte et grave ; mais même s'il avait entendu le changement de ton, il était encore beaucoup trop dans les vapes pour comprendre ce qu'il se passait autour de lui. Il ne faisait que ressentir la douleur, ce qu'il montrait en se tenant presque les parties qui lui faisaient le plus mal, et en grinçant les dents. Dès qu'il essayait de bouger un bras ou une jambe, la douleur se rependait dans tout son corps.

Il ne fallut pas plus que ça pour que Kyle comprenne la situation, et son sentiment d'inquiétude -- bien que toujours présent, il avait peur que l'état de Nick ne s'aggrave -- se transforma en colère. Comment pouvait-elle faire ça, comment pouvait-elle faire autant souffrir son propre fils ainsi, sans n'avoir aucun remord, sans l'avoir sur la conscience, sans culpabiliser ? Il ne comprenait pas comment une femme comme elle pouvait être mère sans aucun problème. Il n'allait pas laisser ça passer, oh non ; il allait la faire souffrir, comme elle l'avait fait avec son fils. Et il ne regretterait pas, comme elle, car c'est tout ce que cette pétasse mérite. Pourquoi mériterait-elle de vivre tranquillement avec ce qu'elle fait vivre, après tout ?

Il dit à Nick d'une voix douce de s'asseoir, de se reposer, de ne pas faire trop de mouvements, au risque de se blesser encore plus, et il rajouta :

« Je vais m'occuper de ta mère, j'en ai pas pour bien longtemps. »

Évidemment, le plus grand était perplexe, parce que d'abord il avait du mal à assimiler ses paroles, mais aussi, qu'allait-il faire à sa mère ? Bien qu'il l'admirait, il ne voulait pas qu'il se mette en danger. Sa mère pouvait vraiment être redoutable par moment, surtout s'il se montrait arrogante avec elle. Kyle n'était pas Nick, mais elle devait réserver le même traitement pour tout le monde.

Quand il se retourna, elle l'attendait déjà, étant dans le coin de la porte à l'observer assez méchamment, bien qu'il n'était pas du tout intimidé par elle. Elle faisait juste pitié, voilà ce qui se dégageait d'elle. Kyle se dirigea vers la génitrice de son ami d'un pas déterminé, les sourcils froncés, et pourtant, celle-ci ne bougea pas d'un cil ; c'est quand elle se prit un coup de pied dans le ventre du blond qu'elle commença à légèrement paniquer, car elle n'était plus dans sa position de supériorité habituelle. Il avait plus de force qu'elle. Elle se retrouva à terre en un rien de temps, et il posa son pied sur ses côtes -- il ne l'avait pas simplement posé, il les écrasait -- avant de dégainer son pistolet qui se trouvait dans son sac à dos, qu'il avait toujours pris soin de bien dissimuler entre les affaires scolaires, pour lui tirer dans les deux jambes, cela l'empêchant alors de se relever et la faire hurler de douleur, ce qui créa un sourire satisfait sur le visage du plus jeune des deux.

Mais il n'était pas encore tout à fait comblé. Elle ne souffrait pas assez, selon lui. Alors, il lui donna plusieurs coups de pied à certains endroits : dans les côtes, dans le ventre, dans les jambes, partout où la douleur serait la plus forte possible pour elle. Il sortit ensuite une autre arme de son sac, qui s'avérait être un couteau -- il avait tout seulement pour pouvoir se défendre, mais rien ne l'empêchait de les utiliser pour l'occasion après tout --, et s'abaissa tout de même au-dessus d'elle pour lui mettre alors plusieurs coups dans le corps, ne réfléchissant pas trop à où il la poignardait cependant, son arme se plantant au niveau de ses épaules, à côté de son cœur, aux clavicules..., ce qui lui arrachait de nombreux cris de douleurs, qui le faisaient étrangement jubiler, aimant l'entendre souffrir.

Il pensait finalement qu'elle en avait eu assez ; au bout de plusieurs longues minutes, qui furent interminables pour elle et Nick -- il était finalement sorti de son état en entendant ces cris qui étaient insupportables pour lui, il avait même essayé de se boucher les oreilles --, il ne prit même pas le temps de réfléchir et lui trancha la gorge d'un coup sec. Le sang gicla sur lui et sur le sol, mais cela ne le dérangeait pas ; il avait libéré le brun de son emprise, et maintenant, il pourrait encore plus prendre soin de lui. Car évidemment, il allait l'inviter à dormir chez lui, il n'allait pas vivre seul dans ce taudis ! Oui, il était fier de ce qu'il venait de faire.

Il revint dans le couloir avec un grand sourire, sa chemise blanche qui était rouge à présent, et lui tendit la main pour qu'il l'aide à se relever. Le plus grand était totalement perplexe, comme toujours, et ne savait pas comment réagir ; il était libéré d'une part, mais avait peur pour lui de l'autre. Et il avait presque peur de son ami. Il ne le pensait pas aussi violent.

« Bon ! Je vais t'aider à faire ta valise du coup. Ca ne te dérange pas de dormir chez moi, si ?
- Euh... Non... Non... Pas du tout...
- T'inquiètes pas. Ta mère sera plus là pour te faire chier, à présent. Je m'occuperai de son corps plus tard. »

Ardeur Sentimentale - [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant