Estelle est mère d'un magnifique petit garçon depuis cinq ans. Malheureusement le père les a abandonné lorsque Joan est né. Estelle est obligée de se rendre dans cette boîte de nuit où se retrouvent tous les hommes détestables, prêts à payer pour as...
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The sinners, little night club in London. 10.14 pm
Assise devant ma coiffeuse, je me prépare pour la danse du soir.
Depuis samedi dernier je ne pense qu'à cet inconnu qui est venu à ma rescousse. Est il client au club ? Etait il un simple passant lambda ?
Le reverrais-je ? Suis je capable de la reconnaître si il vient dans le club ?
Toutes sortes de questions se bousculent dans ma tête. J'aimerais le remercier pour ce qu'il a fait pour moi. Un petit verre, pas grand chose.
La semaine dernière j'étais trop secouée pour faire ou dire quoi que ce soit, mais ce soir je suis bien décidée à lui parler si il se pointe.
- Eh toi, m'interpelle une voix grave. Jean m'a appelé tout à l'heure.
Je prends une profonde inspiration. Fabrice va me parler de l'incident de la semaine dernière, j'en suis certaine. Parce que quand il prend ce ton de voix, cela ne présage rien de bon.
Je me regarde dans le miroir comme pour me donner confiance en moi et je respire un bon coup, prête à recevoir toutes les insultes possibles et imaginables..
- Il paraît que tu as refusé de coucher avec lui, comment ça se fait, dit-il menaçant.
- Je suis danseuse, je rappelle à mon patron.
- Et, me aboie-t-il. Rien ne t'empêche d'accompagner un client, il t'a proposé de l'argent en plus et tu as refusé de plus belle ? Je ne comprendrais donc rien à tes raisonnements tordus..
Fabrice commence à m'agripper les cheveux d'une manière peu conventionnelle. Je gémis de douleur mais ça ne le dérange pas il resserre même plus son étreinte/
- Jean est le client le plus fidèle de cette boite, on lui doit bien ça. Je lui ai dit que tu ne refuserais pas ce soir.
Je commence à paniquer. Veut il vraiment que je couche avec cet homme ?
- Et tu me reverseras l'argent demain, me susurre-t-il à l'oreille.
Il me relâche les cheveux dans un geste brusque me faisant presque perdre mon équilibre. Les filles sont déjà derrière le rideau, prêtes à entrer en scène. Je les rejoins, décoiffée prête à fondre en larmes.
- Courage ma belle, on a toutes vécues ça. Ce n'est qu'une mauvaise nuit à passer, me souffle Léa.
Je lui souris mais le temps est trop court pour que je puisse lui répondre. Cependant, cette phrase m'interpelle. Elles ont donc été forcées elles aussi de coucher avec un client ? Alors que nous sommes sensées être de simples danseuses ?
Nous entrons sur la scène sous les applaudissements du public. Je me positionne tout devant et attend que les lumières s'allument.
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Le volume de la musique descend tout doucement tandis que le rideau se ferme.
- Hé, Estelle, quelqu'un t'attend dans les coulisses, me crie Léa.
Je soupire et ouvre un bouton de ma chemise déjà assez bien ouverte à mon goût. Rien que de penser à ce vieux porc qui me touche ça me fait frissonner. Pourtant, je suis obligée de le faire. Je pense au rire de Joan, et je me dis que je le fais pour lui. Je me dirige vers les vestiaires.
- Salut, me lance une voix derrière les multiples costumes.
Une volumineuse touffe de cheveux apparaît dans mon champ de vision.
- Tu es jolie quand tu danses, continue-t-elle. Tu te souviens de moi ? Je peux te tutoyer j'espère? Je suis Matteo.
Oui, évidemment que je me souviens de lui. Parfaitement même.
- Tu peux reboutonner ta chemise, tu sais. Je suis pas ce genre de mec, dit-il gêné en pointant du doigt mon décolleté obscène.
Je m'empresse de m'enfiler un pull sur mes épaules en rougissant.
- C'est que j'attendais une toute autre personne, je lui réponds.
- Celui de la semaine dernière, demande-t-il innocemment.
Je hoche la tête de haut en bas. Il fait semblant de s'intéresser à la veste rose flashie à sa droite. Le jeune homme la met sur ses épaules et se regarde dans la glace, l'air satisfait. Mes doutes de la semaine dernière se confirment, c'est un adolescent.
- Écoute j'ai d'autres choses à faire, je soupire épuisée par tout ce qu'il s'est passé ces dernières heures.
- Attends ne me dis pas que...
- Que quoi, je demande.
- Tu n'es pas une prostituée Estelle, ne vends pas ton corps comme ça.
- Je suis obligée Mattéo, mon patron me le demande, et puis j'ai besoin d'argent, tu sais.
- Putain mais c'est quel genre de type ton patron, s'indigne-t-il.
Je lui fais signe de se taire, Fabrice n'est jamais loin. Je n'ai pas envie qu'il s'en prenne à moi comme il l'a fait plus tôt dans la soirée.
- Il faut que j'y ailles, je dis alors.
Mattéo soupire et essaie de me retenir. Je le vois hésiter et essayer de choisir ses mots pour paraître plus délicat.
- Viens avec moi. Je t'invite quelque part. Si tu as faim on peut aller dans un petit resto sympa que je connais pas loin.
- Si je ne le fais pas, je vais me faire virer. Je ne peux pas ne pas le faire.
- Putain mais c'est ton corps wesh, gueule-t-il. T'es jeune, t'es magnifique. Ne va pas te faire bousiller ta jeunesse par un vieux porc. Il a qu'à aller voir des putes.
Je soupire.
- Si tu n'y vas pas, j'aurais une bonne action sur ma conscience, essaie-t-il de m'influencer. Je peux lui parler à ton vieux crouton, tu sais.
- Je.. Je ne sais pas.
Mattéo me regarde intensément. Il me tient la main pour m'aider dans ma décision.
- D'accord, attends moi là, je vais me changer, je concède.
Un sourire commence à se former sur son visage d'enfant. Il me fait penser à mon fils. Je vais m'enfermer dans les toilettes et me passe de l'eau sur le visage. Mon maquillage commence à couler.
Soudain j'entends quelqu'un taper sur la porte.
- Oh, Estelle, sors de là, sale pute. J'ai envie de toi.
C'est la voix de Jean. A cet instant je ne pense plus à Mattéo mais seulement à l'argent que cet homme peut me donner et avec lequel je vais pouvoir nourrir mon fils pour pouvoir voir sur son visage son sourire que j'aime tant.
- J'arrive Jean, j'arrive.
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Pensez vous que Mattéo arrivera à sortir Estelle de cet enfer ?
Comment trouvez vous ce début de fiction ?
J'ai passé une semaine au ski avec une amie, c'était magique. J'avais oublié la sensation de la vitesse, de la glisse.
