9. Nineth Saturday : You changed my life

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" You have my word

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" You have my word."

- J'ai rien eu ce soir, quelle belle bande de radins, soupire Ailey en comptant ses billets.

Je lui lance un regard compatissant en enlevant mon chignon.

- Estelle, demande une voix dédaigneuse derrière moi.

C'est mon patron. Je n'ose pas le regarder.

- Oh, regarde moi quand je te parle, on ne t'a pas appris les bonnes manières ? Salope, crache-t-il.

Il se met devant moi et m'oblige à le regarder. Il relève mon menton d'un geste sec et plante ses yeux de serpents dans les miens. Il prend du plaisir à me regarder tremblante et peu sûre de moi, un petit sourire moqueur se forme au coin de ses lèvres.

- J'ai entendu que tu avais une touche avec Mike le soir de l'inauguration.

Je hoche fébrilement la tête.

- Il peut nous aider financièrement parlant. Il a pas mal d'argent, et je me suis dit que tu pouvais user de la touche que tu as avec lui pour le convaincre définitivement d'investir chez nous.

Il attend une réponse de ma part, cependant aucun mot ne sort de ma bouche, ni même un son.

- En gros je te demande de coucher avec lui, dit-il. Ca ne devrait pas te poser trop de problèmes, et puis Mike est plus bel homme que Jean, dit-il en me souriant et en me dévoilant ses dents jaunes.

- Je...je ne peux pas faire ça...

- Bien sûr que si, de toute façons tu es prête à tout pour donner un confort minimal à ton mioche. Alors tu fais ce que je te dis où t'es virée. Et ma pauvre fille, ça va être compliqué de retrouver du travail avec ton CV, m'agresse-t-il.

- C'est trop, je me dois de refuser, essaie-je de lui faire comprendre. Je ne vais pas coucher avec des inconnus parce que tu me le demande, fais le toi, si ça te chante !

Mon ton est monté d'un seul coup. Je sais que je ne devrais pas dire ça, mais c'est la colère que j'ai accumulé ces derniers mois qui remonte à la surface.

Il me méprise du regard et bientôt sa main atterrit avec une force inouïe sur ma joue.

- Tu vas faire ce que je te demandes un point c 'est tout. Comme si c'était normal de contester son patron...

Mes collègues regardent la scène ébahies par mon semblant de révolution ou par l'énorme gifle que je viens de recevoir, je n'en sais rien. Je reste plantée sur place comme pour défier Fabrice. Il me regarde de haut en bas comme si je n'étais qu'une moins que rien.

- Tu refuses, demande-t-il amusé. T'es virée pauvre fille ! Prends tes affaires et barre toi de chez moi. Je ne veux plus te voir.

Je prends mon sac en vitesse et sort de la boîte de nuit, la joue encore tout endolorie et le costume toujours enfilé.

Des larmes coulent sur mes joues pailletées et je n'ai pas remarqué que Mattéo m'attend en face de la sortie, accoudé à sa voiture. J'essaie de les essuyer discrètement sans qu'il ne le voie. Manque de pot, celui là me fixe depuis ma sortie du bâtiment.

Je me dirige vers lui.

- Je suis virée, je dis froidement.

- Attends, tu as la joue rouge ? Qui t'as frappé ?

- Personne, tu te fais des idées, je dois avoir chaud, c'est tout.

Je monte du côté passager et attend qu'il rentre dans le véhicule. Mattéo s'assoit à son tour quelques minutes plus tard, il semble préoccupé. Il tapote de ses doigts le volant de sa voiture.

- Je n'aime pas te voir comme ça, dit-il.

- Eh bien dépose moi chez moi et tu n'auras pas à voir cette vue horrible d'une jeune femme triste, dis-je agacée.

- Oh arrête ça, tu sais très bien que ce n'est pas ce que je voulais dire...

- Peu m'importe, j'ai juste besoin de rentrer chez moi là, tu peux démarrer s'il te plaît ou c'est trop demander ?

Mattéo tourne vivement la tête dans ma direction.

- Pourquoi tu commences à t'énerver ? Moi j'ai rien fait hein. Depuis combien de temps je te dis que ce job n'est pas pour toi ?

Je tape l'arrière de mon crâne contre le haut du siège.

- J'ai pas besoin que tu juges tout ce que je fais Mattéo. De toutes façons je suis virée, tu es content ?

Le jeune homme essaie d'approcher sa main de moi mais je la repousse violemment.

- Rejette pas ta colère contre moi wesh. Et oui, je suis content que tu ne travailles plus dans ce trou à rat. Tu te rends compte que tu étais obligée de te dénuder pour gagner presque rien, dit-il indigné.

- Commence pas à me faire la morale pas maintenant. Et puis je suis sur le carreau moi, je fais comment pour nourrir mon fils, hein ? Je n'aurais pas dû refuser de coucher avec Mike.

- Ton patron t'a demandé de coucher avec Mike, crie Mattéo. Je vais me le faire celui là.

Il s'apprête à sortir du véhicule mais j'essaie de le retenir avant que sa colère ne prenne le dessus.

- Je ne comprends pas comment tu peux accepter ce genre de choses, putain.

Il tape son crâne sur le volant et ses cheveux volent.

- Je suis un incapable, un lâche, un con, un trou du cul, se blâme-t-il.

- Pourquoi tu dis ça, tu es quelqu'un de formidable.

- Je veux te protéger et t'éloigner de tout ça, j'ai l'impression que tu te fous de ce que je peux penser alors que moi je donnerai tout pour toi...

J'encaisse ce qu'il vient de me dire. Ce petit est vraiment sous l'emprise de quelque chose que je ne pourrai définir.

- Mais je ne te demande pas tout ça moi, je peux me protéger moi même, j'essaie de lui faire comprendre.

- Non ! Non, tu ne peux pas. Le vieux qui t'as violé tu y penses ? Parce que oui c'était un viol, ne me dis pas que tu le désirais. Et je m'en veux mais si tu savais comme je m'en veux.

Il retape une nouvelle fois son crâne contre le volant mais plus fort encore que la première fois. Je ne réponds pas, en vérité je ne sais pas quoi lui dire. Il semble dévasté.

Son corps commence à être secoué de légers spasmes, il renifle et alors je devine qu'il pleure. Je ne sais pas quoi faire pour le rassurer alors je caresse son dos de haut en bas.

Il me regarde d'un regard attristé et embué de larmes. Je pose mon front contre le sien et caresse son visage comme pour le rassurer.

- Tu es merveilleux, tu as changé ma vie Mattéo. Je ne te dirais jamais assez merci pour ça.

- Tu as changé ma vie aussi, tu représentes beaucoup pour moi. Promets moi de ne jamais partir, j'ai besoin de toi.

Je l'embrasse tendrement avant de lui dire sans en être vraiment sûre :

- Je le promets.

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Nos deux personnages commencent à se révéler petit à petit ! Pensez vous que cette promesse tiendra longtemps ?

Saturday nights // GuendouziOù les histoires vivent. Découvrez maintenant