8. Eighth Saturday : Jealousy

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The Sinners, little night club in London, 2

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The Sinners, little night club in London, 2.32 am

La boîte de nuit inaugure sa nouvelle scène, un peu plus grande. Toutes les danseuses ont été conviées et malgré moi, je me retrouve au milieu d'hommes plus intéressés par notre corps que par la décoration qui a radicalement changé.

La porte d'entrée s'ouvre sur un nouvel invité. C'est Mattéo. Son costume est un peu trop grand et il semble mal à l'aise rien qu'à l'idée de mettre les pieds dans mon lieu de travail. Il est parti de l'appartement dimanche dernier pour retourner chez lui. La dernière discussion qu'on a eu à du le refroidir, il ne m'a pas parlé de la semaine. D'ailleurs je suis étonnée qu'il soit ici.

Soudain, la musique commence à résonner dans les hauts parleurs et Fabrice invite tout le monde à danser.

- M'accordez-vous cette danse, me dit une voix inconnue.

Je me retourne et me retrouve devant un beau jeune homme. Il me tend sa main et je l'accepte volontiers. Nous nous dirigeons vers la petite piste et commençons à danser.

Le bel inconnu pose ses mains au creux de mes reins d'un geste très doux tandis que je passe mes bras autour de son cou.

Cependant mon esprit est ailleurs et je cherche du regard celui qui occupe mes pensées depuis près de deux mois. Il s'est accoudé au bar et semble boire du jus d'orange. J'ai l'impression que son regard me cherche aussi.

Alors je détourne mes yeux et essaie de me concentrer sur mes pas.

Lorsque je décide de jeter un nouveau coup d'oeil au bar, je remarque que Mattéo n'est plus là. Très rapidement, la musique change et les hauts parleurs commence à diffuser du Nirvana. Et pas n'importe quelle chanson.

Je me détache du beau brun et me tourne vers le DJ. C'est là que je croise le regard de Mattéo. Il semble fier de lui et me fait un clin d'oeil discret. Il me fait un signe de la main comme pour me saluer.

- Hey, j adore Nirvana, lance mon cavalier du soir. Au fait, je m'appelle Mike, et toi ?

La musique étant trop forte, je me rapproche de lui et lui chuchote à l'oreille.

- J'aime énormément Nirvana. C'est dingue ça nous fait un point commun et au fait, moi c'est Estelle.

Mike me sourit et commence à danser sur le rythme de " Come as you are ". Il semble s'éclater. Je me retourne de nouveau vers Mattéo et lui adresse un clin d'oeil. Le français ne semble plus vraiment s'amuser.

Mais cela m'importe peu et je suis les mouvements de Mike un peu fous.

Il commence à me faire tourner et se rapproche de moi sans pour autant avoir d'arrière pensées. Je fais de même.

Soudain, une main se pose sur mon épaule et je sursaute. Mike semble tout aussi surpris que moi.

Mattéo se tient à nos côtés, le regard très peu chaleureux envers le grand brun. Je lui lance un regard d'incompréhension. Je ne comprends pas pourquoi il fait ça.

- Tu le connais, me demande Mike intrigué.

Je n'ai pas le temps de répondre que déjà Mattéo parle à ma place.

- Oui on se connaît très bien même, si tu pouvais dégager, j'aimerais danser avec elle.

Mike fronce les sourcils et je me tourne vers lui pour le rassurer.

- Écoute, je danse un peu avec lui et on se retrouve plus tard, c'est d'accord ?

Il hoche la tête et avant de partir il replace une mèche de mes cheveux derrière l'oreille.

- Pourquoi tu fais ça, je dis à Mattéo en me dirigeant vers la sortie.

- Pourquoi je fais quoi ? Ce sale type te voulait juste dans son lit, qu'est ce que tu crois ?

Les vigiles nous laissent sortir et une fois dehors, j'allume une cigarette d'un geste sec.

- J'étais bien avec lui et toi tu arrives et tu te mêles de tout, je dis.

- Tu étais bien avec ce type ? Le mec semblait tellement arrogant genre " Je suis tellement riche que j'ai quarante six salle de bains chez moi, si tu veux on pourra toutes les essayer ".

- Oui, je m'amusais, je réponds en haussant les épaules. On est pas ensemble Mattéo alors ne me tape pas des crises de jalousies ! C'est dingue...

- Je ne suis pas jaloux, dit il en ricanant. C'est juste que ce type est mauvais, c'est tout.

- Alors laisse moi faire ce que je veux merde. Je suis plus âgée que toi, je suis maman et je suis un être responsable j'ai pas besoin d'avoir quelqu'un qui me mette des limites. Je sais très bien me les mettre toute seule.

Il ne réponds pas.

- Admets ta jalousie, je continue. Je ne te blâmerais pas, c'est mignon un mec jaloux.

Mattéo soupire et approche son visage du mien. Nous nous regardons droit de les yeux et je n'arrive pas à détacher les miens des siens. C'est comme un aimant.

J'expire la fumée de ma cigarette lentement et il toussote. Ses yeux abandonnent les miens tandis qu'il semble cracher ses poumons sur le trottoir plié en deux.

- Fais pas ta chochotte, c'est simplement du tabac, je lui dis en tapotant son dos.

- J'ai jamais fumé wesh. T'es folle en fait, il dit entre deux raclements de gorge.

- Il faut bien un première fois à tout !

Mattéo se redresse et soudain, il me pousse légèrement.

Surprise, je perds un peu mon équilibre et me rattrape contre le mur. On peut entendre la musique qui retentit à l'intérieur.

Mattéo se rapproche de nouveau et cette fois il caresse mon visage doucement. Soudain, il pose sa main gauche contre le mur et sa main droite parcourt mon cou. Ma respiration se fait de plus en plus saccadée.

- Dis moi si tu ne veux pas, me chuchote-t-il.

Alors, j'attrape l'arrière de son crâne et l'avance vers moi. Nos lèvres ne sont vraiment qu'à quelques centimètres l'unes de l'autres. Je peux entendre sa respiration sur ma peau. Les siennes tremblent et les caresses sur ma peau se sont arrêtées. C'est comme si il n'attendait que ça.

Je commence à poser mes lèvres sur son cou et je sens son coeur battre étonnamment fort. Je le couvre de baiser, ivre du sentiment qui s'éveille en moi et je remonte doucement vers ses joues que j'embrasse aussi ardemment.

Impatient, il pivote son visage de sorte à ce que ses lèvres soient face aux miennes comme pour me montrer l'évidence. Doucement, je scelle nos lèvres. La sensation est belle et j'ai l'impression de vivre mon premier baiser.

Mattéo l'intensifie et ses mains se posent sur mon cou.

J'arrête le baiser et le regarde un peu perdue. Sur son visage est fixé un sourire et il semble heureux. Je me défait de lui et m'en vais un peu plus loin finir ma cigarette.

Il me rejoint et pause sa main sur mon épaule d'un geste délicat. Il doit penser que je ne sais pas ce que je veux.

- T'embrasses bien, dit-il.

Je souris légèrement.

- Qui aurait cru que je tomberais si facilement dans tes bras, je demande.

- Qu'est ce qu'on fait maintenant ?

Je le regarde tendrement et caresse son visage.

- Pour l'instant je vais retourner danser, et avec qui je veux, n'est ce pas ? Après on verra.

Je jette ma cigarette sur le bitume et retourne à l'intérieur où la musique détruit les tympans.

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Et voilà le moment tant attendu héhé ! Ca vous plait ?

Saturday nights // GuendouziOù les histoires vivent. Découvrez maintenant