7. Seventh Saturday : Weird dream

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Estelle and Joan at their house

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Estelle and Joan at their house.

Mattéo me regarde et j'ai l'impression de plonger dans ses yeux. J'ai l'impression de devenir la plus belle femme au monde.

Les courbes de son corps semblent irréelles et je m'amuse à caresser le creux de ses reins.Il semble fatigué car sous ses yeux se forment des cernes.

Ses lèvres bougent mais je n'entends rien, je les vois juste s'ouvrir et se fermer dans une grâce poétiaue. Au bout d'un moment, il rit comme un enfant et je trouve son rire magnifique.

Il mord sa lèvre inférieure, il semble embarrassé mais je n'ai pas écouté sa blague. Je suis absorbée par les traits de son visage et par son regard.

Je me rapproche de lui encore un peu plus, je cherche la chaleur de ses bras et la chaleur de son souffle. Il semble apeuré par mes gestes et j essaie de le rassurer.

Je pose mes mains sur son visage, pour vérifier qu'il est bien réel.

Je suis irrésistiblement attirée par lui, son corps est comme un aimant.

Je ferme les yeux et me laisse aller. Au dessous de nous, il n'y a que le vide, autour de nous, des centaines d'étoiles nous regardent, comme si nous étions un spectacle.

J'aperçois même la lune qui rougit.

Mattéo rapproche mon visage du sien d'un geste doux tandis que je m'abandonne à ses lèvres.C'est d'abord avec un peu de surprise qu'il accueille ce baiser, mais il y prend goût et...

- Estelle, me tire une voix de mon sommeil. Estelle réveille toi !

J'ouvre les yeux un peu déçue d'être réveillée à ce moment précis de mon rêve. Je me redresse et aperçoit Mattéo dans la cuisine. Je repense à mon rêve et je rougis.

Je me lève et vais le rejoindre. Mattéo m'a rejoint ici après mon travail. Depuis la semaine dernière, les images de Lola en sang envahissent nuit et jour mon esprit et je ne me sens en sécurité nulle part.

Le jeune footballeur a insisté pour venir habiter chez moi le temps qu'il faudra pour que je pense à autre chose. 

- Qu'est ce qu'il se passe, il est quelle heure là, je demande encore toute endormie.

Je regarde l'horloge accrochée au mur. Quatre heure et demie.

- Lola vient de se réveiller, dit-il le regard illuminé. Mais on pourra lui rendre visite seulement demain, elle est fatiguée et elle doit se reposer. Mais tout va bien.

Je n'ai pas les mots. Mattéo me prend dans ses bras et me soulève dans les airs, il semble heureux et son sourire me donne un sentiment étrange. 

- Je te l'avais dit qu'elle se réveillerait, je te l'avais dit, hein, demande-t-il tandis qu'il me repose par terre. 

Dans les bras de Mattéo, des larmes commencent à couler sur mes joues, des larmes de joie et je pose mon visage contre son torse. Pour me rassurer, il pose un baiser sur le haut de mon crâne et je ne peux m'empêche de sourire.

Joan apparaît dans la pièce centrale. 

- C'est quoi ce bruit, j'arrive pas à dormir maman, dit-il en baillant.

Je me rapproche de lui et le prend dans mes bras, je caresse ses cheveux.

- On a reçu une bonne nouvelle, ma petite abeille. Maman est heureuse, je lui chuchote.

Mon fils entoure mon cou de ses petits bras et repose sa tête sur mon coeur, il sourit.

- Si maman est heureuse alors je le suis aussi, dit-il en fermant les yeux.

Mattéo se frotte les yeux et j'aperçois des petites larmes qu'il essaie d'essuyer furtivement. Je me dirige vers lui. 

- J'ai une poussière dans l'oeil, c'est tout, dit-il en haussant les épaules.

- Les hommes peuvent pleurer aussi, tu sais, je répond en lui souriant. 

- Vous êtes beau tous les deux, chuchote-t-il en posant son regard sur Joan. Il te ressemble comme deux gouttes d'eau, c'est fou. 

J'essuie les larmes de Matteo. J'aime beaucoup son petit côté fragile même si il ne l'assume pas vraiment. Je vais recoucher mon fils et quand je commence à le border, il me murmure :

- Vous êtes amoureux. Je l'aime bien Mattéo.

Cette phrase me surprend. Joan se tourne et se met sur le côté et commence à sucer son pouce. Je dépose un baiser sur son front qu'il approuve avec un petit sourire. 

Je quitte sa chambre et redirige vers la cuisine. Mattéo est assis autour de la table et regarde son téléphone.

- Merci d'être là pour moi, je lui dit.

- Non, c'est moi qui doit te remercier, me reprend-il.

Je le regarde d'un air interrogateur. 

- Tu m'apporte du bonheur, Estelle. J'ai connu des sensations que je n'avais pas ou peu connu avant. Alors, je sais que tu vas dire que j'ai que dix-neuf ans mais...

Je pose ma main sur la sienne comme pour l'inciter à continuer.

- C'est différent toi et moi, dit-il en tournant la tête pour me regarder.

Je ne sais pas quoi lui répondre, je ne pense pas être prête à démarrer une nouvelle relation. Mais c'est vrai qu'avec Mattéo c'est différent. Il est doux, il essaie de me protéger et j'aime le voir sourire. Je ressens cette sorte de sensation indescriptible dans le ventre, d'autres diront que ce sont des papillons.

- J'ai rêvé de toi, tout à l'heure, je lui répond. 

- Ah bon, dit-il avec étonnement.

- On s'embrassait, je dis un peu embarrassée. 

Mattéo rigole silencieusement et enlève sa main de la mienne.

- Et toi tu ressens quoi pour moi, demande-t-il.

- C'est encore un peu confus, je te l'avoue mais ça va dans un sens que je n'aurais pas imaginé. Tu penses vraiment que j'aurais fait ce rêve si tu ne m'attirait pas ? Je te demande de me laisser un peu de temps encore, c'est tout. Le temps que tout devienne stable.

- Et ça sera long ?

- Je n'en sais rien, je soupire.

Mattéo se lève et se dirige vers le canapé où il s'est installé un lit de fortune. Il se glisse sous la couverture que je lui ai donné et éteint la lumière.

Je me retrouve dans le noir complet. 

- T'es quel genre de gamin en fait ? On ne peut pas avoir une discussion entre adultes, je demande un peu offusquée par son comportement. J'ai déjà un enfant mais j'en veux pas un deuxième.

Mattéo ne me réponds pas, je l'entends se tourner et grogner pour me signifier que je l'emmerde royalement.

Saturday nights // GuendouziOù les histoires vivent. Découvrez maintenant