Estelle est mère d'un magnifique petit garçon depuis cinq ans. Malheureusement le père les a abandonné lorsque Joan est né. Estelle est obligée de se rendre dans cette boîte de nuit où se retrouvent tous les hommes détestables, prêts à payer pour as...
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- " Once you fall in love... it's different "
Lola et moi sommes les dernières à partir, comme toutes les semaines. J'ai décidé de lui parler de ma petite escapade de la semaine dernière. Elle semble absorbée par mes paroles. Les potins du samedi soir c'est comme un rituel sacré.
- Il a tenté des approches, me demande-t-elle désireuse de tout saoir.
- Sans les faire passer pour des approches. Comme si c'était ses gestes habituels. Mais j'ai bien sentit qu'il voulait tenter un truc.
- Et alors ? Il te plait ?
- Non pas du tout, il es trop jeune pour moi, je dis. En plus, j'aime pas les frisés. Et puis Joan a besoin d'un père, pas d'un grand frère.
- Tu es un peu dur avec lui, il semble être quelqu'un de bien. C'est rare qu'un mec vienne te supplier de quitter ce job pourri alors qu'il te connaît à peine, il pense à toi.
Je hausse les épaules. Avoir un mec n'est pas dans mes plans actuels. Elle me caresse la cuisse et semble heureuse de ce qu'il m'arrive.
Lola est mère d'une petite fille, ce qui nous fait un point commun. La plupart de nos discussions tournent autour de nos enfants. La porte claque derrière nous et nous sursautons. Fabrice entre avec sa démarche bien particulière et clopinant.
- Qu'est ce que vous faites encore ici ? Le club ferme ses portes bientôt, dit-il sans nous accorder un regard. Jean est content de ta prestation, Estelle, il aimerait réitérer l'expérience.
Je peine à respirer tandis que se pose sur mon épaule une main charnue. Son souffle se dépose sur ma nuque nue.
- Tu vas me faire beaucoup de profits toi sais ?
- Je ne suis pas payée pour coucher avec des inconnus, je chuchote à Lola.
Elle hausse les épaules comme pour me dire qu'elle n'y peut rien.
- Jean n'est pas un inconnu. Et puis je sais que tu ne trouve pas ça si désagréable, petite coquine, continue notre patron.
Il déplace mes cheveux sur mon épaule gauche et me dépose un baiser rugueux sur la droite. Je frissonne tandis qu'il semble satisfait de ce qu'il vient de faire.
La porte s'ouvre de nouveau. Je n'ose pas regarder la personne qui vient d'entrer, un peu honteuse de ce qu'il vient d'arriver.
- Monsieur, c'est ma petite copine, est ce que vous pouvez arrêter ce que vous faites, s'élève une voix derrière moi.
Fabrice et moi nous retournons en même temps. Mattéo se tient au milieu des costumes plein de paillettes.Je lève les yeux au ciel. A quoi il joue ? Il croit vraiment pouvoir défier Fabrice ?
- Je vous demande pardon, demande mon patron d'une voix ironique.
- Estelle est ma petite amie. J'aimerais ne pas la voir dans les bras d'un autre homme quand je vais la chercher à son travail, dit calmement le français.
Fabrice se tourne vers nous, l'œil moqueur.
- Non mais il se prend pour qui ce jeune minot, dit-il.
Matteo se dirige vers moi et pose une main possessive sur mon épaule.
- Habille toi je t'emmène, me chuchote-t-il.
- Lola vient dîner à la maison, tu te souviens, j'ajoute en jetant un coup d'œil à ma copine qui a l'air inquiet.
Rester en tête à tête avec Fabrice n'est jamais une vision très chaleureuse. Les insultes peuvent vite fuser et les mains baladeuses aussi. J'aimerais que Lola ne subisse pas ces horreurs.
Mattéo me regarde intrigué.
- Euh... oui ! Excuse moi j'ai un peu la tête ailleurs en ce moment, déclare-t-il finalement.
Je souris à Lola qui semble rassurée.
Nous prenons nos manteaux et sortons dans la nuit froide londonienne.
- Merci de m'avoir sortie de là, dit Lola. Je n'y serais pas arrivée seule.
- De rien, on allait pas te laisser seule face à ce gros porc, répond Mattéo. Vous faites quelque chose ce soir ?
- Je vais rentrer chez moi. Joan m' attend, vous voulez venir ? Je vous offre quelque chose à boire comme ça, je propose.
Mattéo hoche la tête de haut en bas tandis que Lola semble plus réticente.
- Je vais vous laisser entre amoureux, dit-elle.
Elle me fait un clin d'œil tandis que je lève les yeux au ciel. Elle nous fait la bise et s'en va.
- Drôle de phénomène ton amie, me confie Mattéo.
- Alors comme ça tu es mon petit ami ?
Je lui donne un léger coup de coude dans les côtes.
- Aïe, tu m'as fait mal, je ne pensais pas que tu avais autant de force, sourit-il.
Il passe son bras gauche autour de mes épaules. Le soutien qu'il me porte me fait du bien alors, je laisse ma tête tomber sur son épaule tandis que sa joue se pose sur le haut de mon crâne.
Nous restons quelques minutes immobiles à regarder le voitures qui passent.
La pluie commence à tomber très fortement. Mattéo retire sa veste en jean et s'en sert comme parapluie.
- Regarde il y a un restaurant d'ouvert là, me dit-il.
Nous commençons à courir pour nous mettre au sec alors que mon rire s'envole dans les airs. J'ai l'impression d'être revenue à la période de mon adolescence où je ne me souciais de pas grand chose. Lorsque nous arrivons dans la brasserie, Mattéo essore ses cheveux pleins d'eau.
- Tu as un joli rire, dit-il à voix basse.
- Tu trouves ?
- Il est contagieux, précise-t-il.
Le jeune footballeur me sourit avant de m'ouvrir la porte du restaurant.
La chaleur de la cheminée au milieu de la pièce nous saisit alors que la mélodie de " Come as you are " de Nirvana résonne dans l'ensemble de la pièce. Mattéo commence à secouer à la tête sur le rythme de la musique.
" The choice is yours, don't be late. "
Alors, au milieu des tables alignées, Mattéo me tend la main et commence à me faire tournoyer sur la mélodie de la guitare.
" Memoria. "
Il commence à entreprendre quelque pas de danse maladroits et m'invite à faire de même.
- J'adore Nirvana, me dit-il.
- J'aime beaucoup aussi.
" And I swear that I don't have a gun. "
Nos visages se rapprochent sur les accords de Kurt Cobain.
" No I don't have a gun. "
La trotteuse de l'horloge semble s'est arrêtée. Mattéo replace une mèche de mes cheveux et je fais de même en retour. J'ai l'impression de vivre l'une de ces scènes de film romantique où les deux protagonistes s'embrassent enfin sous le regard bienveillant du spectateur.
- Madame, Monsieur ? Nous ne servons plus à cette heure-ci, nous interrompt soudainement un serveur.
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Premier vrairapprochement entre Mattéo et Estelle. Ça va continuer dans ce sens vous pensez ?
