I Hear Your Voice

Chapitre n ° 1 : Il me faut un plan B

Il pleuvait. Oui parce que la journée n'avait pas encore été assez pourri. Non, il fallait qu'en plus il pleuve. Je regarde avec défi la tempête qui ne semble pas vouloir s'arrêter. Si j'avais su que ça allait se finir comme ça, j'aurais pris mon parapluie en plus de mes trois valises.

Mais comment la situation avait pu dégénérer à ce point ? Je vivais une vie parfaite. Et, parce que mon dernier cours de la journée avait été annulé, tout s'écroulait autour de moi. Si j'avais accepté le verre qu'Octavia m'avait proposé et traîné un peu plus, je n'en serais pas là.

Certes, je vivrais dans un horrible mensonge mais je ne serais pas triste, voire même en colère, avec mes trois valises devant la porte principale de mon immeuble à observer avec dépit la pluie.

J'avais 22 ans. J'avais le mec idéal, Finn. J'étais heureuse dans mes études et encore plus le soir lorsque je retrouvais ma meilleure amie dans notre appartement. Alors comment ? Oui, comment ça avait pu dégénérer ?

Une partie de jambes en l'air... entre mon petit ami et ma meilleure amie. Je venais de les surprendre ! Et dans mon lit en plus... Alors, je les ai juste virés de ma chambre, j'ai vidé mes placards dans des valises et je suis partie.

Seule Sindy a essayé de me retenir. Sindy... celle que je connais depuis la maternelle. Celle à qui je confie toutes mes craintes et mes plus grands secrets. Celle-là même qui m'a rassuré au début de l'année quand je lui ai fait part de mes soupçons vis à vis de Finn. Quelle garce !

Elle a essayé de garder en otage une de mes valises. Elle voulait parler. J'ai vu rouge et je l'ai giflé. Je ne suis pas vraiment fière de moi. Mais en même temps, elle venait de me trahir de la pire des manières qu'il soit et elle voulait parler... parce qu'avant que je les surprenne s'était hors de question peut-être ?

Et le pire dans l'histoire, c'est que j'avais laissé mon portable dans l'appartement. La solution la plus simple serait de rentrer à la maison. Ma mère saurait quoi dire, elle saurait quoi faire. Elle me rassurerait. Sauf que je ne voulais pas rentrer chez moi dans cet état. J'étais tellement humilier.

Il me fallait un plan B !

C'est donc déterminée et aussi par peur que Sindy ne revienne à la charge que je sors sous la tempête. En moins de deux minutes, je suis trempée jusqu'aux os. Je marche le plus vite possible. Je sais où aller pour trouver un toit, au moins pour la nuit.

Je traverse les cinq rues qui me séparent du bar favori d'Octavia. Je suis certaine qu'elle y est encore. Elle y est forcément. J'entre dans le pub avec fracas, faisant claquer la porte contre le mur et arrachant presque la clochette. Je fais un sourire d'excuse au propriétaire avant de m'avancer à la recherche de mon amie.

Je n'ai pas à faire plus de trois pas qu'une furie s'accroche à mon dos en hurlant :

-Blooondie ! Tu es venue ! Qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis ?

-Salut O.

Je souris. Cette dynamique brune arrive toujours à me faire sourire. Elle est très forte dans son genre. Elle me ferait presque oublier cette fin d'après midi apocalyptique !

Elle lâche mon dos avant d'agripper ma main. Elle passe devant le bar et me commande une bière. Je n'ose pas encore lui dire que je préférerai quelque chose de bien plus fort. Elle me traîne jusqu'à sa table qui est bien remplie. Je connais tout le monde au moins de vue, je les salut donc poliment.

Je m'installe près de l'amie que je me suis faite en entrant à l'université. On n'avait théoriquement aucunes chances de se rencontrer. Je suis en médecine alors qu'elle se prépare pour être une des meilleures joueuses de handball au monde. Mais notre journée d'intégration était programmée le même jour et on a accroché, on est devenue amies.