4. Bouffées de temps

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On a laissé nos bagages en vrac. On a dévalé à toute allure les escaliers, on a crié, on a osé s'exprimer, on a couru dans les rues sous les regards collets-montés.

J'ai adoré le rendu qu'on donnait. 

La nuit, elle est tombée vite. Le temps, il passe encore plus rapidement quand on ne lui prête pas d'attention. J'ai écarquillé les yeux sous les lumières nocturnes, on est allés dans un bar, t'as embrassé un inconnu que tu venais d'apercevoir, Anna  a sympathisé avec une fille qui la touchait trop intimement pour une première rencontre, Mickaël mangeait, encore et toujours, parce que y'a que ça qui occupe sa bouche et qui le sauve de son silence oppressant, de son manque de choses à dire, de l'absence de rêves et d'objectifs. Bref, de ses angoisses.

Moi j'sais que si on en discutait vous me diriez que vous cherchez juste une échappatoire dans les effets éphémères. 

Alors, j'm'évite des conversations stériles et, j'suis juste là. J'ai froid. J'plonge mon regard dans le tas. J'en accroche pas mal, je dévisage, ça parait bizarre mais j'détermine mal les codes sociaux ;  je pense que j'ai du mal au niveau des perceptions, je n'ai pas la même notion de l'acceptable.

Quand j'ai voulu te retrouver, t'avais été happée par la nuit.

D'après Mike, Anna aussi.

Dans la Ville LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant