8. Attente désillusionnante

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Dans la salle d'attente, Mickaël mange encore.

J'écoute une chanson qui parle de morts, d'alcools, de drogues, d'absence. Je n'ai pas envie d'entendre des paroles joyeuses depuis que t'es sortie de l'ambulance, depuis qu'on a fini ici. 

Ça là, tout ça, c'est le genre de choses dont on a conscience mais qui gagnent toute leur consistance lorsqu'on les expérimente.

Anna fait les cent pas et le bruit de ses talons trop hauts martèlent mon crâne avec fracas. 

Je me dis que la vie elle est belle jusqu'à ce qu'elle ne le soit plus. Je me dis que je peux trouver du beau au monde jusqu'à ce que je ne lui en trouve plus. Je me dis que je peux relativiser jusqu'à ce que je ne vise plus.

J'ai peur.

Dans la chanson, toujours sur le même instrumental, y'a une litanie de synonymes usés mais jamais aucune morale. On rythme une prose de maux à laquelle on n'apporte aucune solution. C'est pas le but recherché. On s'abreuve mal, on s'tue à petit feu pour savoir où on mettra les pieds finaux.

Finalement, Paris, je n'aime pas.

Les rêves, je n'aime pas.

La vie, je n'aime pas.

Le bonheur, ça n'existe pas. 

Dans la Ville LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant