12. Et, au-delà des larmes, la vie

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Il m'a poussée devant les gens, Mickaël. Anna m'a dit de faire un effort. 

Je ne reconnaissais aucun de nos trois dans nos costumes noirs, avec nos visages dévastés, dans notre froideur et dans nos yeux délavés d'avoir trop pleuré. 

J'ai reconnu personne dans la foule. 

T'avais toujours été discrète sur ta vie, sur toi. J'ai ri ; c'était nerveux et ça m'a donné un flash.

Je me suis demandée si elle le connaîtrait un jour mon rire, si elle trouverait le beau dans la vie même si elle lui présente ses mauvais côtés. 

J'me suis dit que y'aura peut-être une déroute mais qu'au fond, au fond, y'a pas de bien sans mal, de vrai sans faux et de bonheur sans souffrance et que, oui on est condamnés à vivre dans un quotidien distillé, ouais on aura jamais que de la joie, ouais on vivra avec les yeux à demi fermés, ouais on pleurera, ouais on vieillira ou, en tout cas, on mourra.

C'est ça la vie.

Dans la Ville LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant