Pensées d'endormissement brouillon (PAM#2)

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Bienvenue convive dans les méandres de l'inconscient. Car, ne nous voilons pas la face, je ne sais probablement plus faire la différence entre un rêve et l'analyse d'un rêve. Quand l'analyse est ce qui est automatique, que reste-t-il ? Et si l'analyse automatique est un faux masque, que masque-t-elle ? Si l'image est le rêve, le récit devient son analyse. Pourquoi construire un rêve quand on peut construire une analyse ? Bienvenue dans le royaume du bordel de ma tête, ou les pensées tout venant sont accueillies et célébrées avec négligence penseraient certains mais ce n'est pas mon avis. Je crois que je vais persister. Cette image m'évoque les multiples identités qui brûlent toujours d'envie de se montrer. L'identité. Et le temps. Le temps qui passe avec déchirure, trop vite. Ce qui m'angoisse. Mais en même temps c'est paisible. Je ne sais pas si c'est angoissant ou satisfaisant. C'est aussi ce que je cherche. L'identité. Avancer. C'est ce qu'on veut qui fait peur ; peur de ne pas avoir. Pas peur des multiples identités. Mais un peu qu'elles restent toujours secrètes. Comme quand se côtoient la chair laiteuse qui reste masquée et la peau bronzée qui elle seule est visible de tous. Ils croient que c'est un masque. Un mensonge. Le bronzage n'est pas un mensonge. Et la vie s'imprime sur nous comme les pigments du soleil sur notre peau. La peau bronzée est vraiment la nôtre, et les multiples versions de nous sont toujours nous, jamais juste des masques. Fatiguée. Pas l'habitude d'écrire vers minuit. Mais ça ne change rien, mes pensées semblent toujours aussi structurées. Tu crois que mon esprit est une prison ? Très jolie alors. Fête foraine. Prison fête foraine. Les idées sont liées dans tous les sens comme les rails de montagnes russes. Qui filent et filent et m'emportent avec joie. Et qu'en même temps je regarde de loin. J'ai sommeil et je comptais sur le sommeil pour écrire n'importe quoi. Mais dès que je pense n'importe quoi, je m'arrange pour ajouter encore plus de baratin jusqu'à pouvoir convaincre, me convaincre ?, que ce n'était pas n'importe quoi. Je n'accepte pas le n'importe quoi dans mon jardin. Le réveil vient de sonner parce que j'ai mis le chrono sur dix minutes seulement de peur de faire trop de mots. Je vois devant moi le mot orage et ça m'évoque le sentiment de cette sonnerie, et de ma tête aussi parfois. Mais ce n'est jamais vraiment un orage, c'est plus de la brume oui tout a fait comment tu as deviné ? Les doutes, les angoisses, qui un instant peuvent sembler aussi déchirants que la perte cliché d'un dernier amant, deviennent vites plus diffus. Ce n'est jamais un orage, un choc ; juste toujours une allusion, un symbole. Une quête alchimique si tu veux même si je n'ai aucune idée de ce ça peut bien vouloir dire mais oui ça sonne bien. Une quête oui, ou plutôt la sensation différente que la quête est ignorée ; moi égarée, fourvoyée. Meilleures amies et pires ennemies. C'est un étrange phénomène mais mon préféré. Les pensées. Je ne vois pas la différence entre écrire et penser. Et je n'ai jamais écrit autrement qu'automatiquement. Elles ont leurs propres ailes c'est clair. Et quand je relis mes textes j'ai toujours l'impression qu'ils ne sont pas de moi. Mais en même temps rien n'est autant moi qu'eux.

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