Séance n°6

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Le Dr Reed était tout bonnement stupéfait. Oui, il avait penser que la jeune femme lui avait cacher des informations, mais que ce soit de cet ampleur...Il n'aurait jamais pu s'en douter. Il ne percevait pas de mensonge dans ses propos de Nayla, mais elle aurait tout aussi bien pu être une très bonne menteuse, alors il se sentait confus.

Il faisait les cents pas dans la pièce, s'arrêtait en ouvrant la bouche comme pour parler puis la refermait et recommençait en boucle. Nayla se sentait un peu mal à l'aise et elle commençait à avoir le tourni à force de le regarder faire. Elle ne dit rien pour autant attendant que le Dr Reed reprenne ses esprits.

Il s'arrêta une nouvelle fois, fixant la jeune femme quelques seconde avant d'enfin prendre la parole.

- Qu'est-ce... Qu'est ce qu'il s'est passé ensuite? Je suppose que Neyla à été réprimander par votre mère. La dissonance cognitive devait être trop importante pour elle pour ne rien faire si elle pensait réellement avoir une seule fille.

- Elle ne l'a pas réprimander, elle l'a fait disparaître.

- Comment ça, disparaître?

- BAh elle à enlever toutes les photos sur lesquelles elle était, enlevé son lit de notre chambre, brûlé son acte de naissance et ses papiers d'identités, pareil pour ses bulletins de notes et tout ce qu'elle avait pu faire dans sa vie. Et ma sœur à disparu. Ma mère est revenue deux jours après l'incident après avoir disparu avec. Sauf qu'elle est revenue seule. Quand moi et mon frère on a demandé au sujet de Neyla, elle nous a dit qu'elle était morte.

Nayla avait le regard lointain, comme plongée dans ses souvenirs douloureux.

- Je sais pas comment elle à fait mais on a organisé un enterrement, elle à été légalement déclarée morte.

- Sauf qu'elle ne l'était pas si c'est elle qui à tuer Joshua.

- Non elle l'était pas. Quand je l'ai revue, c'était l'année dernière. Ca faisait 4 ans que je la croyais morte mais elle est venue me voir, sortie de nulle part et elle me ressemblait toujours autant. C'était toujours ma copie conforme, jusqu'à la moindre cicatrice, au moindre tatouage. J'ai cru que je devenait folle. 

Elle fit une pose, un léger sourire en coin en se rappelant la tête qu'elle et son frère avaient du avoir et leur comportement en croyant voir un fantôme. Elle avait été à deux doigt de s'évanouir et son frère de se faire dessus, alors qu'ils prétendaient tout les deux que si un jour ils voyaient un fantôme, ils trouveraient ça trop cool et ils auraient pas peur. La bonne blague. Nayla se reprit et continua son récit:

- Mais elle était là, à mon appart' à la fac, bien réelle, me suppliant de ne pas dire aux parents qu'elle était là. Elle nous a raconté, à mon frère et moi, ce qu'il s'était passé pendant 4 ans. Ma mère l'avait caché, maintenu enfermé dans une vieille maison qu'elle avait hérité de notre grand-mère mais dont elle n'avait jamais parler à qui que ce soit dans la famille. De ce qu'elle m'a dit, c'était comme si ma mère était en train de jouer à la poupée avec elle. Elle allait la voir, avait des conversations avec elle comme si elle était moi, elle créait avec elle la relation qu'on avait jamais eu. Comme si elle était la fille qu'elle avait toujours voulu mais qu'aucune de nous deux n'avait réussi à être.

Nayla prit une inspiration avant de continuer secouant légèrement la tête de droite à gauche.

- Je ne sais pas vraiment ce qui lui est arrivé dans le détail dans cette maison, mais ce qui est sûr c'est que ça devait pas être joli. Quand j'avais 18 ans, je suis sortie la nuit avec des amis à une soirée dans une maison abandonnée. Je suis passée à travers le plancher parce que c'était pourri et j'ai eu une sale blessure au genoux qui m'handicape encore aujourd'hui. Elle avait exactement la même en arrivant chez moi. On sait tous les deux que c'est pas arrivé par magie, ma mère lui à fait ça. Et sûrement plein d'autres trucs. Ce qui est sûr, c'est que ça l'a bousillé. Elle était différente. Avant ça lui arrivait d'être une peste, mais c'était une enfant ou une ado avec une vie pas facile. Quand je l'ai revu elle était... Vide.

- D'accord, donc tu as une soeur jumelle, fit le docteur en se rasseyant. MAis ça n'explique pas pourquoi elle aurait tué quelqu'un, ni pourquoi vous l'avez tous protéger.

- Si.

- Si?

- Si, affirma-t-elle à nouveau avec beaucoup d'aplomb. Y a plein de raisons pour lesquelles on l'a protégée, même si vous pouvez pas le comprendre.

- J'essaie de comprendre.

- C'est ma sœur. Rien que ça c'est une raison suffisante. Mais on se sentait coupable de pas avoir discuter la mort accidentelle que notre mère avait présenter d'elle alors qu'on savait que c'était une menteuse pathologique. On s'en voulait de ne pas l'avoir chercher, qu'elle ait subi tout ça. Mais quand c'est arrivé, quand l'incident de cette soirée est arrivé, on à su que c'était de notre faute.

- Comment ça?

- Elle nous avait demandé de cacher le fait qu'elle était la, de cacher son existence, et on l'a fait.

- Pourquoi ne pas avoir rapporté votre mère à la police?

- Elle était morte légalement je vous rappelle et elle avait peur de notre mère. Honnêtement, moi aussi. On voulait lui donner tout ce qu'elle voulait, tout ce qu'elle n'avait pas eu pendant 4 ans. On pensait pouvoir gérer et la pousser à aller voir la police plus tard. On a pas gérer, de toute évidence. Vous devez comprendre que ma sœur n'est pas née fondamentalement mauvaise comme les contes pour enfant disent toujours des méchants dans les histoires. C'est beaucoup plus complexe que ça.

- D'accord, d'accord, je comprends, fit le dr avec diplomatie, ne prenant pas en compte la hargne de sa patiente. Est ce que tu peux me raconter ce qu'il s'est passé ce soir-là?

- Oui. Mais c'est pas joli.

TRUST NO ONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant