Laurène DiattaQuand elle a montré le fétiche, la première personne à qui j’ai pensé est ma mère. Elle va savoir que je ne l’ai pas porté, mon père va lui amener des problèmes quand il saura que c’est elle qui me l’a donné. Mais bon ce n’est pas grave je vais endosser. En plus, Pauline, de quelle audace, elle se permet de visiter ma chambre et elle y foutait quoi ?
-toi, qu’est ce qui t’a donné l’autorisation d’entrer dans ma chambre et d’y chercher quoi que ce soit ?
-là n’est pas la question, Laurène qu’est-ce que tu fous avec un fétiche
-papa, il faut la demander d’abord ce qu’elle faisait dans ma chambre, dis-je un déçu de moi,-Wa lou khew fi ? dit Badiène qui sort de sa chambre
-yaye dhall, keurgui ayi seurign tou mofi ame, regarde ce que j’ai trouvé dans la chambre de Laurène en plus elle ni que ce n’est pas pour elle, l’heure est grave, il faut surveiller tes arrières maman, deuk bi woroul
Sans même qu’elle ne finisse, je cours lui donner une bonne gifle et un coup sur le ventre. Elle torde de douleur et je prends ses mèches pour la trainer sur le sol quand j’ai entendu un coup dur, très dur sur mon dos, je tombe direct sur les carreaux. Je pensais que j’allais mourir. La douleur était insoutenable. J’entends ma mère crier dans toute la maison, et s’attaquer à Badiène. Je pense qu’elles sont en train de se battre, je ne sais pas trop. Je réuni toutes mes forces et me lève du sol. Je les vois en train de se battre et Pauline qui a un banc à la main pour donner un coup à ma mère. Je l’arrache de ses mains et lui donne une autre gifle. Je prends ces mèches et cette fois ci, elle se retrouve au sol. Je me mets sur elle et lui donne des coups en a plus finir. Elle crie dans toute la maison mais je ne l’écoute pas. Quand je suis en colère je ne calcule même pas les conséquences, je suis même prête à tuer et pauline xamoul lolou.
Je me sens soulever par un gars très lourd. Je lui donne un coup de poignet mais celui-ci semble plus fort que moi, mes coups ne lui font rien. Je me retourne et vois que c’est Ablaye, le boutiquier du quartier. C’est là que j’ai vu tous les voisins dans la maison. Ils essaient de soulever ma mère qui était sur Badiène. Elle n’a encore rien vu, ces imbéciles veulent nous prendre la tête dans cette maison et j’en ai marre de faire du masla. Maintenant ça sera œil pour œil et dent pour dent.
Avant même que les gens ne partent Badiène commence à ouvrir sa grande gueule
-deum yi ngenn donn, vous pensez que vous pouvez nous amadouer avec ça, vous vous fourrez le doigt là où je pense. Fi lou lokho def lokho meunn ko dindi
Je suis de suite prise par la colère. Ah c’est comme ça que vous voulez la jouer, nagn tchi dem. Mon père fait tout ce qu’il peut pour la calmer mais c’est sans compter sur cette Pim bêche qui ouvre toujours sa bouche pour dire du n’importe quoi. Ma mère ne disait rien, je pense qu’elle est un peu dépassé par la situation. Apres tout, c’est elle qui m’a donné ce fétiche, peut-être qu’elle ne trouve rien à dire mais moi si,
-ioe Badiène am nga loyi wakh ? Toi qui veux tuer ma mère et me sortir de cette maison. Tu crois que je ne t’ai pas entendu l’autre jour, quand tu parlais à ton marabout au téléphone
Elle semble un peu perturbée, ma mère choquée, me regarde sans rien comprendre-diaroul ngamay xol, je t’ai bien entendu. Alors entre nous c’est qui les djinns ?? À la guerre comme à la guerre, fo leen gnou wo gnou wouyou leen
Les voisins nous demandent d’arrêter ce qu’on dit que c’est juste un malentendu, blablas. Mais Badiène sait bien ce que je suis en train de dire, elle n’est pas folle. Ma mère me prend la main brusquement et m’entraine dans sa chambre. Elle fait les cent pas pendant que moi j’étais assise sur le lit la tête baissée.
-tu vas m’expliquer tout de suite ce qui tu viens de dire là, dit-elle tout aussi remonté que moi
-tout ce que j’ai dit est la vérité,
Je lui explique toute la scène et elle devient plus que énervé. Je pense que je ne devais pas lui dire. Elle ressort de la chambre en furie. Les voisins étaient déjà rentrés et ma mère entre directement dans la chambre de Badiène pendant que je la suis. On y trouve mon père surement entrain de la calmer et l’autre pute qui était de l’autre côté tenait sa tête entre les mains. Dotoko deffati deh-ioe Maurienne Diatta, ngani mane ngay beug reyi, lo meune deffal. Tu ne peux rien contre moi. Toi, tes défunts parents, ta famille kenn meuneulouma dara, est ce que tu m’entends ? Je t’attends nak à pieds ferme. Tue moi pour voir, tu ne dormiras pas tranquille, je te hanterai toi et toute ta descendance. Mangui xar nak, finit elle et sort de la chambre comme elle était entrée. Je les regarde avant de faire un tchippp et de sortir rejoindre ma mère.
- ecoute-moi bien, éloigne-toi d’elles. Beugeutou ma degg ben xoulo, tu m’as compris Laurène, je ne veux de problème et elles n’ont pas affaire à toi mais à moi
-maman fait attention stp
-ne t’inquiète pas pour moi, va te coucher
Je sors de la chambre et entre dans la mienne. Je les entends chuchoter quelques choses entre eux mais je ne les écoute pas et continu mon chemin. Mon père, je le déteste au plus haut point, je n’aime pas du tout affaire de faralaté yi.
Je commence à ranger ma chambre quand j’entends mes parents se disputer une énième fois. J’essaie de me concentrer dans mon rangement mais j’entends ma mère pleurer et dire « j’y vais nulle part, je reste là, je me suis marier avec toi pour le meilleur et pour le pire, dewouma fenn » et mon père crier et lui demander de sortir de la maison. Mon père, je vous jure qu’il va voir de quel bois je me chauffe aujourd’hui. Je sors de ma chambre et me dirige à grand pas vers la chambre de mes parents. Je trouve ma mère entrain de pleurer et mon père qui la tire pour qu’elle sorte de la chambre.
- papa, laisse-la tout de suite, elle ne va nulle part et on ne bouge pas d’une seule semelle, dis-je avec tellement de certitude que je me demande si c’est moi qui a parlé
-je sors et je reviens, que je ne vous trouve pas dans cette maison, toi et ta satané de mère, dit-il calmement et sort de la chambre
Je rejoins Marie au sol et essai de la réconforté pour qu’elle arrête les pleures mais c’est peine perdu
- calme-toi maman s’il te plait, ces pleures ne sont pas bons pour ta santé
Elle pleure une bonne dizaine avant de rester quelques secondes à réfléchir
-range tes affaires, on va partir de cette maison
-quoi ?
-beugouma wakh, s’il te plait prend quelques de tes affaires et sortons d’ici
-maman on ne doit pas les laisser avoir ce qu’ils veulent, ils ont toujours voulu nous mettre dehors, ne le permet pas stp
-Laurène va prendre ton sac
Pff ce n’est pas normal
Je traine les pieds pour ma chambre et je les entends ricaner dans la leur.
Je prends ma petite valise, y mets quelques vêtements avec mes cahiers et sort de cette chambre, je ne sais pour combien de temps.
Je suis ma mère qui marche plus vite que moi.-ma’ on va où
-chez Marcelle
Pff, il ne manquait plus que ça…

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L'intarissable
CasualeUne jeune fille avec une force qui ne tarît jamais. Malgré tous les coups du destin, de la vie, elle est devenu l'intarissable.