Chapitre 44 : Eden.

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« Mon ange, ne pleure jamais pour ce qui ne sera pas,

Pour ce que Dieu ne nous a pas donné.

Si le moindre rêve d'amour était une réalité,

Alors mon ange, nous devrions être au Paradis

Mais il n'y a que sur Terre, ma chère

Où l'amour véritable n'est pas permis. » – Elizabeth SiddalDead Love
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Chapitre 44 : Eden.

L'herbe est la première chose que je remarque.

Je lève légèrement le bas de ma robe, et je regarde mes pieds nus se tortiller entre les longues touffes d'herbe fraiche.

Ca… chatouille.

Je ferme les yeux et je pousse un profond soupir.

Des doigts effleurent ma main.

« Sang-de-Bourbe ? »

Je souris, si choquée par l'émotion ressentie que j'arrive à peine à respirer.

« Je n'aurai jamais pensé pouvoir à nouveau ressentir le contact de l'herbe » je murmure, mon nez me brulant sous les larmes.

Ses doigts se referment sous mon menton, levant mon visage pour lui faire face. Je n'ouvre pas les yeux mais je peux sentir son visage se rapprocher du mien, de plus en plus, et je retiens mon souffle alors que ses lèvres viennent effleurer ma mâchoire, très légèrement, avant qu'il ne remonte pour les poser sur mon front.

Je laisse échapper un souffle tremblant et je le sens s'éloigner de moi.

J'ouvre les yeux et je détourne mon visage de lui, fixant l'obscurité du jardin.

Je commence à haleter. Je ne peux pas m'en empêcher. Je ne pense pas avoir déjà vu quelque chose d'aussi…

Beau ?

Est-ce que c'est beau ?

Oui, mais… Mais c'est aussi tellement irréel. C'est quelque chose de difficile à définir. C'est un endroit qu'on a du mal à imaginer. Nous ne sommes pas à l'extérieur, et pourtant…

Je lève malgré moi les yeux vers le plafond, m'attendant à voir des étoiles, la lune et le bleu nuit d'un ciel nocturne. Mais il n'y a rien. Juste un noir pur. Cet endroit doit se trouver sous terre, comme Ron l'avait soupçonné.

Mais la lumière… Le clair de lune je veux dire… D'où vient-il ?

Il semble venir des ruines. Ron avait raison. Elles ressemblent un peu aux abbayes Moldues, mais construites dans une pierre bien plus brillante. Je pense que la lumière vient de là, nous offrant une lumière argentée qui n'est pas sans nous rappeler celle de la lune.

Je frissonne, et comme pour me donner une réponse, une douce brise se faufile parmi les arbres, arrachant quelques feuilles des branches, les faisant virevolter vers nous. Elles flottent doucement dans les airs, prenant un temps infini à atteindre le sol.

Les feuilles. L'herbe. Le vent. Toutes ces choses que je ne m'attendais pas à voir de nouveau.

Pendant un instant, tout ça est trop pour moi. Je sens s'accumuler les larmes au fond de ma gorge, et j'avale. La seule chose que je pense dire est –

« Oh mon Dieu. »

Une rafale de vent, et le tintement argenté d'un bruit de cloches, puis –

Eden (Lumione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant