Chapitre 42 : Vérité.

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« Seigneurs, peut-être êtes-vous étonnés de ce spectacle ; mais étonnez-vous jusqu'à ce que la vérité vienne tout éclaircir. » - William ShakespeareLe songe d'une nuit d'été

Je jure devant Dieu Tout Puissant, de dire toute la vérité, rien que la vérité, que Dieu me vienne en aide.
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Chapitre 42 : Vérité.

Je le regarde fixement, sentant le vrombissement des battements de mon cœur dans mes oreilles, boum boum, boum boum…

Qu'est-ce qu'il veut ? Que fait-il ici ?

Rien. Ce n'est probablement rien. Calme-toi.

Me calmer ? Me calmer ? Pour l'amour de Dieu –

Il ne sait rien de ce qu'il s'est passé. Il ne sait pas ce qui a changé. Reste calme.

Non. Il ne sait rien. Pas vraiment. Pas encore.

Concentre-toi. Concentre-toi sur ta respiration. Inspiration, expiration. Boum boum, boum boum…

« Pourquoi pleurez-vous ? » Sa voix sonne comme une boite à musique très calme.

« Je pleure parce que ma mère me manque » je dis d'un ton mordant. « Et je ne m'attends pas à ce que quelqu'un comme vous comprenne cela. »

Il hausse un sourcil. « S'il vous plait, ne faites pas de suppositions sur moi » dit-il faiblement. « Ma mère m'a manqué lorsqu'elle est morte. »

Mes yeux se plissent légèrement. Il sourit.

« Je suppose que dans le genre de cercle que vous avez l'habitude de fréquenter, il y a une croyance populaire totalement fausse qui dit que les Mangemorts n'ont pas de mères. Que nous ne sommes que de vicieux tueurs sans âme. »

« Bien sur que non ! » je dis indignée. « Nous ne sommes pas stupides- »

« Je suis loin d'avoir suggéré que vous l'étiez » il me répond, peut être un peu trop poliment. « Mais vous devez admettre qu'il est difficile pour vous d'imaginer que vos pires ennemis aient pu être couverts d'un amour aussi inconditionnel qu'est celui d'une mère pour son enfant. »

Je serre durement la mâchoire. « Je ne pense pas que ça soit quelque chose à laquelle on pense beaucoup- »

« Bien sur que non » il répond doucement, « parce que ça doit être trop gênant, n'est-ce pas ? D'imaginer que nous pourrions finalement avoir des sentiments humains. »

Je connais chaque sentiment humain que possède Lucius, espèce de salaud. C'est d'ailleurs moi qui les aie fait naitre en lui.

C'est ce que j'aimerai dire, mais je ne le dis pas. Je me contente de le fixer du regard.

« Alors oui, j'ai eu une mère. Tout comme Bellatrix, et tout comme le Seigneur des Ténèbres. » Il fait une pause. « Et comme Drago. Vous avez rencontré la mère de Drago, n'est-ce pas ? Une femme charmante, je dois dire. »

La peur me gifle durement au visage mais je n'y prête pas attention. Pas complètement.

Pas encore.

Je ne peux pas me permettre de perdre le contrôle.

Je mords l'intérieur de ma joue.

Il fait un pas vers l'avant. Juste un pas. Pas plus.

« Même Lucius avait une mère » dit-il en jetant cette remarque comme si de rien n'était, mais en me regardant un peu trop près à mon gout.

Je cligne des yeux et je serre mon poing caché dans les plis de ma robe.

Eden (Lumione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant