Chapitre 12 : Trahison.

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'Pour regarder mes cicatrices, il faut payer

Pour entendre mon cœur –

Il bat pour de bon.

Et il faut payer et payer très cher

Pour avoir un mot, un geste,

Un peu de sang,

Une mèche de mes cheveux, un bout de mes vêtements.' - Sylvia Plath, Dame Lazare
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Chapitre 12 : Trahison.

Ma respiration s'arrête alors que j'entends un bruit faible dans le coin de la pièce.

Je me raidis, pressant mes bras aussi fort que je peux autour de mon corps, alors que je me redresse dans mon lit, la peur me nouant les entrailles. Je soulève le chandelier au dessus de ma tête. Il glisse légèrement dans ma main, humide de sueur, depuis des heures et des heures que je le tenais. Je plisse les yeux dans la pénombre de la chambre, dans une tentative désespérée d'apercevoir quelque chose.

« Si vous vous approchez de moi, je vous jure que je vous tue… »

« Accio chandelier ! »

Cette incantation murmurée me coupe dans ma phrase, et je sens mon seul moyen de défense s'envoler de ma main.

A qui était cette voix ? Ce n'était qu'un murmure, je n'ai pas pu la reconnaître…

Des pas.

Je me précipite sous mes couvertures, les tirant au dessus de ma tête dans une tentative vaine de me cacher.

« Si vous me touchez, je suis sure qu'il le saura ! » je crie de sous mes couvertures. « Ne vous avisez pas de me toucher- »

« Croyez-moi, Sang-de-Bourbe, je n'ai pas l'intention de vous toucher. »

J'avale mon souffle. En partie par crainte, en partie par le choc, mais essentiellement de pur soulagement.

Bien sur que c'est lui. J'aurai du le deviner : il est le seul à posséder la Main de la Gloire. Il est donc le seul à pouvoir me voir dans l'obscurité.

« Lumos ! »

De la lumière filtre à travers les fibres de mes couvertures mais je ne les repoussent pas de sur ma tête, car je me fous de ce qu'il dit, c'est un homme après tout. Pourquoi serait-il différent de Dolohov ?

Je me sens comme lorsque j'étais enfant, lorsque j'avais peur du noir et que je tirais les couvertures au dessus de ma tête, trop effrayée pour regarder dans les ténèbres de ma chambre.

Mais mes craintes sont beaucoup plus réelles maintenant, et bien plus terribles, et je dois y faire face à chaque instant du jour.

Je donnerai maintenant n'importe quoi pour avoir comme seule peur celle du noir.

« Allez-vous sortir de là ? » Sa voix est chargée d'un amusement malveillant.

Allez-vous en.

Il soupire.

« Je ne vois pas pourquoi vous vous cachez de moi » dit-il avec une patience exagérée. « Je pensais que nous nous connaissions assez bien l'un l'autre pour que vous me distinguiez de Antonin Dolohov, ou de toute autre personne. Au cas où vous l'auriez oublié, c'est moi qui suis venu à votre secours hier soir, à mon grand désespoir. »

Eden (Lumione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant